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La presse romande au service de l’impérialisme américain ?

 

On peut sans crainte de se tromper affirmer que la presse et les médias, en Occident,  sont le plus souvent dépendants de l’impérialisme américain.

Prenons l’exemple de la presse romande, qui n’échappe pas à cette règle. On nous parle du « cauchemar afghan ». Obama se trouverait confronté en Afghanistan au problème qu’avait connu son prédécesseur, George W. Bush, en Irak. Malgré l’envoi de 30 000 soldats supplémentaires en Afghanistan, les armées étrangères qui s’ingèrent dans le pays ne parviennent pas à faire régner l’ordre et obtenir qu’un semblant de démocratie soit respecté.

Or, comment nos journalistes évoquent-ils ces faits ?

Dans son éditorial du 17 août 2009 (Tribune de Genève), Andrès Allemand décrit une situation peu confortable pour le président américain, et la perspective d’un « fiasco démocratique ». Son collègue Luc Mathieu parle d’une « insurrection » qui « gagne en efficacité de jour en jour ». Pour sauver le pays contre les « insurgés »,  « quatre mille marines et 650 soldats afghans se sont lancés à l’assaut de la vallée de la rivière Helmand ». Il indique en gros titre : « LES ELECTEURS MENACES DE MORT ». Comprendre : la démocratie est en danger face au fanatisme des talibans.

Depuis Kaboul, Benoît Bringer (LeTemps, 17 août 2009) nous montre certes quel est le sentiment d’un large secteur de la population afghane qui considère que ces votations sont une mascarade : « Ces élections n’ont pas de légitimité, dit Samin Afzal, un étudiant de 20 ans, ce sont les Etats-Unis qui tiennent les ficelles et le président Hamid Karzaï est leur marionnette. » Toutefois, le reporter rapporte que « l’armée américaine a lancé une nouvelle offensive dans la ville du sud de Dahaneh, aux mains des insurgés ».

Il se trouvera rarement un journaliste courageux, aujourd’hui, pour remettre sérieusement en cause le bien-fondé de la présence américaine en Afghanistan. Pourtant, les points suivants paraissent évidents :

 

1)     Les Etats-Unis ne s’ingèrent dans cette région que pour défendre des intérêts économiques et géostratégiques leur permettant de renforcer leur domination mondiale.

2)     Les talibans ont été les alliés des Etats-Unis dans d’autres circonstances par le passé, lorsqu’ils servaient les objectifs militaires de la première puissance.

3)     La démocratie ne s’impose jamais par effraction contre la volonté des peuples. On ne vole pas une terre, serait-ce provisoirement, pour apprendre à ses habitants à s’y comporter librement. Aujourd’hui, dans leur grande majorité, les Afghans – et non pas seulement les talibans –  considèrent que l’armée américaine est une force d’occupation.

 

Tout porte à croire qu’il suffit de laisser agir les épouvantails du terrorisme et du « talibanisme » pour justifier une ingérence qui n’est somme toute qu’une vaste opération menée par les gangsters de Washington et leurs sociétés privées, en quête d’exploitations de territoires riches en gaz et en pétrole.

Mais qui peut nier que tout citoyen digne de ce nom, voyant son pays volé et dominé de la sorte, est en droit de prendre les armes pour faire sortir l’intrus ? Pourquoi parler d’  « insurrection » ? Les Afghans défendent leur patrie contre des occupants, même si ceux-ci se donnent un air de légitimité en nommant et choisissant leurs collaborateurs « élus », via des urnes béantes et tachées de sang.

 

Non. Parce que des enfants et des femmes meurent dans des villages reculés dont personne ne connaît les noms, sous les feux et les bombardements de l’armée américaine,  nous disons très clairement que cette façon de présenter l’actualité est inacceptable.

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