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Enfants de Toulouse, enfants du monde

 Dans le cas de la tuerie survenue à Toulouse, nous devons absolument faire une distinction entre les faits et leur traitement médiatique et politique.

Pour ce qui est des faits, il n’existe pas de mots assez forts pour condamner l’acte barbare et raciste qui consiste à tuer de sang-froid trois enfants et un enseignant au motif qu’ils sont juifs. Cette action ne trouve aucune justification, cela doit être clair. Un geste de folie qui contredit les principes les plus sacrés de l’islam. Et nous ne pouvons que nous associer à la douleur des familles des victimes, nos frères et sœurs dans l’humanité.

En revanche, pour ce qui est du traitement médiatique et politique de l’événement, il révèle incontestablement la force des lobbies sionistes : Nicolas Sarkozy, François Hollande et les autres candidats à la présidence se sont précipités pour exprimer leur solidarité, geste qu’il serait bien naïf  de ne pas lier aux enjeux de cette période électorale. La presse, elle, a retenu son souffle. Tout semble s’être arrêté en début de semaine autour d’un événement qui sacre le caractère unique de la souffrance juive, dogme incontournable du penseur Elie Wiesel.

Pourtant, combien d’autres enfants sont massacrés par des armées prétendues régulières de par le monde ?

En Palestine, rares sont les familles qui, à Gaza et dans le reste des territoires occupés, n’ont pas été touchées par le malheur : qui se souvient de cette dépêche de l’ AFP : « Un raid israélien à l'est du camp de réfugiés de Jabaliya a tué un Palestinien de douze ans et en a blessé un autre » ? Or, elle date du 11 mars 2012. Lui fait suite cette information : « Au total, 17 Palestiniens ont été tués et 28 autres blessés, dont cinq grièvement. »

En Syrie, abandonnée par la Communauté internationale, le drame se traduit par la mort de milliers de musulmans. La répression du peuple syrien, ce sont aujourd’hui 10000 morts, dont 700 enfants et 600 femmes, 35000 blessés, 65000 disparus, 220 000 prisonniers. Et la tragédie continue, sous nos yeux.

Alors, lorsque la chef de la diplomatie de l'Union Européenne, Catherine Ashton, dresse un parallèle entre l'assassinat de ces trois enfants et de leur professeur dans une école talmudique de Toulouse, et les jeunes de Gaza ou de Syrie, on comprend que dans un univers dominé politiquement et médiatiquement par les lobbies, une telle déclaration suscite un tollé générale. « Quand nous pensons à ce qui s'est passé aujourd'hui à Toulouse, a-t-elle eu le malheur de dire, quand nous nous souvenons de ce qui s'est passé en Norvège il y a un an, quand nous savons ce qui se passe en Syrie, quand nous voyons ce qui se passe à Gaza et dans différentes parties du monde, nous pensons aux jeunes et aux enfants qui perdent leur vie ».

Y a-t-il dans ces propos autre chose que du bon sens ?

Paix aux enfants de Toulouse, et paix aux enfants du monde.

Hani Ramadan

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