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Rechercher : Interview de Michel Sabbah : LE HAMAS NOUS PROTEGE

  • CRIMES DE GUERRE SYSTEMATIQUES

    Gaza: un expert de l'ONU évoque des "crimes de guerre systématiques"

    GENEVE (AFP) — Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont eu un "caractère sans aucun doute inhumain" qui évoque "le spectre de crimes de guerre systématiques", a affirmé jeudi le rapporteur spécial de l'ONU pour les territoires palestiniens, Richard Falk.

    "Des cibles illégales ont été sélectionnées", a estimé M. Falk, en parlant d'"intention criminelle".

    "Il n'y a aucun doute sur le caractère inhumain d'une opération militaire à grande échelle du type de celle qu'Israël a engagé le 27 décembre contre une population essentiellement sans défense", a déclaré le rapporteur de l'ONU depuis la Californie lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes à Genève.

    Lire : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2009/01/23/a-gaza-des-habitants-racontent-l-acharnement-de-l-armee-israelienne-sur-des-civils_1145435_3218.html?xtref=http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2009/01/23/a-gaza-des-habitants-racontent-l-acharnement-de-l-armee-israelienne-sur-des-civils_1145435_3218.html

    http://www.lemonde.fr/international/article/2009/01/24/le-hamas-pose-ses-conditions-pour-prolonger-le-cessez-le-feu_1146024_3210.html

    Malgré les convergences de trop nombreux témoignages qui révèlent les atrocités commises par Tsahal à huis clos à Gaza, pourquoi aucune sanction réelle n’est appliquée comme il se doit à l’Etat d’Israël. Pourquoi cette complicité dans le silence ? Pourquoi l’acceptation de l’horreur ?

    L’humanisme de cet Etat revient à dire : « C’est le Hamas qui est responsable de ce drame. C’est pourquoi nous sommes obligés de vous massacrer contre notre gré. Et bien que nous vous bombardions, femmes et enfants, que nous utilisions le feu  pour vous marquer au fer rouge, bien que nous vous affamions depuis des mois, soyez certains que nous vous plaignons ! »

     

     

     

  • La Belgique, complice de crimes de guerre ?

    Les auteurs sont aussi consternés par ce triple refus que par la gravité des faits qui ont suscité le texte. Contournant ce rejet d'ouvrir un débat à la hauteur de l'indignation planétaire qu'a provoqué le dernier crime de l’État d'Israël, nous avons entrepris de faire circuler ce texte en dehors des médias traditionnels. Nous vous invitons à le diffuser largement. Sa circulation massive démontrera la futilité des efforts de ceux qui pensent qu'il est encore possible aujourd'hui d'étouffer un débat légitime et nécessaire.

     

    Olivier Mukuna

     

     

      La Belgique, complice de crimes de guerre ?

     

    En 2009, le Conseil des droits de l'homme des Nations-Unies adopte une résolution condamnant l'absence de collaboration d'Israël à l'enquête de la commission conduite par le juge Goldstone. Son rapport concluait que des « actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l'humanité » avaient été commis par l’armée israélienne et des militants palestiniens lors de l’offensive militaire israélienne contre Gaza fin décembre 2008. Que fait la Belgique lors du vote de ladite résolution? Elle s'abstient ! 

     

    1,5 millions de Gazaouis survivent dans une bande de terre équivalente à 1% de la superficie du territoire belge, en situation de catastrophe humanitaire depuis l’embargo illégal imposé par Israël en juin 2007. Un convoi civil maritime tente de forcer ce blocus en apportant une aide humanitaire aux assiégés. Il est assailli dans les eaux internationales par les militaires israéliens qui tuent, blessent ou enlèvent un nombre encore indéterminé de civils dont 5 Belges.  Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU vote une résolution relative à la mise en place d'une "mission d'enquête internationale". Que fait la Belgique? Elle s'abstient !

     

    Le blocus de Gaza est justifié par la prise du pouvoir par le Hamas en juin 2007. Mais pourquoi celui-ci ne pourrait-il pas exercer le pouvoir, alors qu'il a gagné les élections en janvier 2006 dans l'ensemble du territoire plus ou moins administré par les Palestiniens? En quoi le Hamas serait-il moins légitime que le parti d’extrême-droite du ministre israélien des Affaires étrangères ? 

     

    Le Hamas est accusé  de vouloir détruire Israël, ce qui est supposé justifier toutes les sanctions contre les habitants de Gaza. Mais la revendication fondamentale du Hamas, comme de tout le mouvement national palestinien depuis la création d'Israël en 1948, c'est le droit au retour pour les réfugiés expulsés ou ayant fui à l'époque. Au nom de quoi refuse-t-on à des réfugiés de rentrer chez eux après un conflit? De plus, ce droit est sanctionné à la fois par l'article 13 de la Déclaration Universelle des droits de l'homme et par la résolution 194 du Conseil de Sécurité de l'ONU. Mieux, comment peut-on considérer qu'un « peuple » a le droit de « revenir » sur une terre habitée par ses supposés ancêtres il y a 2000 ans, mais que les habitants de cette terre en 1948 ou leurs enfants n'ont pas ce droit ? 

     

    En pratique, le mouvement national palestinien, y compris le Hamas, accepte de renoncer à  ce droit et se borne à demander l'établissement d'un Etat palestinien sur les seuls 22% de la Palestine historique conquis par Israël en 1967. Plus globalement, un plan de paix adopté par le Sommet arabe en 2002 propose la reconnaissance d’Israël par les Etats arabes en échange de son retrait des territoires conquis en 1967. Ceux-là même que la résolution 242 du Conseil de Sécurité de l'ONU exige qu'Israël évacue. 

     

    Depuis le « processus de paix » d'Oslo, qui remonte à 1993, cette solution -deux Etats pour deux peuples - est bloquée. Mais par qui ? Comment peut-on penser que c'est le faible, celui qui n'a pas d'Etat, qui empêche le fort de lui en octroyer un ? Quand la résistance palestinienne est non violente, on étend la colonisation. Quand elle devient violente, Israël en prend prétexte pour justifier l'arrêt des négociations.

     

    Guerre du Liban, blocus et assauts contre Gaza, assassinats ciblés de leaders politiques palestiniens, extension constante des colonies et aujourd'hui, attaque en haute mer de civils ressortissants de plus de 40 pays différents. A chaque fois, Israël oppose la même justification : sa raison d'Etat prime sur le droit et les Institutions internationales. Un tel mépris de la Communauté internationale n'est possible que par la complaisance conciliante des gouvernements des Etats-Unis et de l'Union Européenne.

     

     

    Sans doute les pacifistes du Free Gaza Flotilla n’avaient-ils plus grande confiance dans les organisations internationales pour exprimer leur refus du blocus de Gaza. Ils ont cher payé, certains de leur vie, la lâcheté de leurs représentants politiques, souvent si prompts à condamner verbalement Israël pour mieux occulter leur obstruction à toute action coercitive sanctionnant l’état hébreu. La récente adhésion d’Israël à l’OCDE à l’unanimité de ses membres, dont la Belgique, n'est pas faite pour les contredire.

     

    Faut-il rappeler qu’en 2007 la Belgique fut le cinquième exportateur d’armes européen vers Israël ?

     

    Faut-il rappeler que les aéroports belges demeurent  des points de passage obligés pour les importations israéliennes ? Que l’Union Européenne est le premier partenaire commercial d’Israël ? 

     

    Faut-il rappeler que le droit international reconnait la légitimité de la résistance armée en cas d’occupation ? Que face à la répression coloniale, les peuples recourent bien souvent à la violence, y compris parfois sous des formes terroristes ?

     

    Faut-il rappeler que l'immense majorité du monde non occidental, ainsi qu'une partie croissante de notre opinion publique, s'indignent de la duplicité  de nos représentants politiques et considèrent que celle-ci discrédite nos principes et valeurs démocratiques?

     

    Il convient donc de prendre acte de la complicité passive de nos Autorités et de balayer devant notre porte : comment pouvons-nous en tant que citoyens de Belgique nous désolidariser de l’ethnocide en cours des Palestiniens ? 

     

    Notre intérêt bien compris doit nous mener à répondre positivement à l'appel de la société civile palestinienne demandant le boycott d'Israël tant qu’il violera le droit international.

     

     

    Jamila Bouajaja (Economiste ULB)

    Jean Bricmont (Professeur UCL)

    Souhail Chichah (Economiste ULB)

    Jean-Marie Dermagne (Avocat et ancien Bâtonnier)

    Jamal Essamri (Sociologue)

    Oscar Flores (CRER - Coordination de solidarité avec les réfugiés)

    Bahar Kimyongür (Membre du Front populaire - Turquie)

    Olivier Mukuna (Journaliste)

    Monique Mbeka Phoba (Réalisatrice)

    Anne Morelli (Professeure ULB)

    Nouria Ouali (Sociologue ULB)

    Pierre Piccinin (Professeur Sciences-Po Ecole Européenne)

    Aurore Van Opstal & Abdellah Boudami (Co-auteurs de "Israël, parlons-en !")

     A la suite de l'attaque meurtrière israélienne sur la flottille humanitaire Free Gaza, une "carte blanche" (texte ci-dessous) a été rédigée par des professeurs d'Universités et divers acteurs de la société civile. La publication de ce texte a été refusée par les deux quotidiens belges francophones de référence, Le Soir et La Libre Belgique ainsi que par le quotidien français Le Monde. L'argument avancé par les trois journaux est identique : « Manque de place ! ». Il est à noter qu'entre l'envoi de notre texte à La Libre Belgique et la réception de leur réponse négative : il s'est exactement écoulé 18 minutes ...

     

  • «La CICAD est-elle prête à condamner les massacres commis en Palestine?»

    Source : Hani Ramadan répond aux critiques du secrétaire général de la CICAD - Blick

    Le directeur du Centre islamique de Genève, Hani Ramadan, répond aux accusations du secrétaire général de la CICAD. Ce dernier s’offusquait, dans une interview à Blick, des propos de l’intellectuel, qui nuançait les actions du Hamas.

    13.08.2024 

     

    DR«J'ai toujours répété à notre communauté qu’il fallait défendre les Juifs contre l’antisémitisme», affirme le directeur du Centre islamique de Genève, Hani Ramadan.

    Lucie FehlbaumJournaliste Blick

     Dans une interview donnée à Blick, le secrétaire général de la Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation (CICAD), Johanne Gurfinkiel, réagissait aux propos tenus par Hani Ramadan dans la presse. Ce dernier nuançait les actions du Hamas lors du 7 octobre, dans une chronique publiée par la «Tribune de Genève».

    Il accusait notamment Hani Ramadan de diffuser des fake news et de «manipuler» les militants. Hani Ramadan, directeur du Centre islamique de Genève (CIG), répond aujourd’hui à ces accusations.

    Hani Ramadan, niez-vous les événements du 7 octobre?
    Bien évidemment, je ne nie pas que le 7 octobre, il y a eu une action du Hamas. Le Hamas a même reconnu qu’il y a eu des échanges de tirs avec l’armée israélienne, ce qui a occasionné la mort de civils, ou de colons selon le point de vue palestinien. Mais connaître ce qui s’est passé exactement ne peut être que le fruit d’une enquête sérieuse, en évitant de se référer à la propagande du gouvernement israélien.

    Pourquoi est-ce si compliqué d'utiliser ce mot, «terrorisme», pour définir le 7 octobre?
    Netanyahou a aussitôt qualifié l’action du Hamas de «terroriste». La vraie question est de savoir pourquoi les médias ont immédiatement repris cet éclairage avant toute enquête émanent d’un organisme indépendant. Je rappelle que la résistance palestinienne répond au terrorisme d’État sioniste. Il ne faut pas inverser les rôles. La CICAD est-elle prête à condamner la colonisation qui se poursuit contre le droit international? J’ai interpellé cet organisme depuis 2011, dans de nombreuses opinions parues dans la presse. J’attends toujours de ces Messieurs de la CICAD une condamnation claire des massacres répétés de civils palestiniens.

    Mais le 7 octobre a marqué une nouvelle escalade du conflit, avec les conséquences dramatiques que nous voyons aujourd’hui. Ne faut-il pas commencer par qualifier cet événement-là?
    Le conflit n’a pas démarré le 7 octobre. Il a commencé en 1917 et depuis lors, la colonisation n’a cessé de s’étendre, ne respectant ni les décisions de l’ONU, ni le droit international, les dernières transgressions en date concernant les colonies de peuplement au-delà de la ligne de 1967. La Cour de justice internationale appelle Israël à cesser immédiatement toute activité colonialiste.

    Qu’est-ce qui s’est passé, alors, s’il ne s’agit pas de terrorisme?
    Quelle est la logique qui consiste à demander aux Palestiniens de reconnaître un territoire qui s’étend à leurs dépens, sans réagir? Je vous signale que la résolution 45/130 de l’Assemblée générale des Nations Unies donne aux Palestiniens le droit de résister «y compris par la lutte armée».

    Vous évoquez les sionistes, et cette distinction entre sionisme et judaïsme fait notamment partie de ce que la CICAD vous reproche.
    Distinguer la doctrine sioniste et le fait d'être juif est essentiel, la culture juive ayant beaucoup apporté à l'humanité. Si Johanne Gurfinkiel veut vraiment défendre sa communauté, il faut qu’il se démarque du sionisme dans sa traduction politique colonialiste, qui ne respecte pas les droits humains. Il faut qu’il condamne sans détour les horreurs perpétrées à Gaza par l’armée israélienne.

    Mais vous n’êtes pas antisémite?
    Un musulman ne peut pas être antisémite. Fait partie de notre foi la reconnaissance des grands prophètes, qui sont aussi nos modèles: Israël, c’est-à-dire Jacob, et bien d’autres comme Moïse et Jésus, ce dernier étant pour nous un prophète illustre. Combattre l’antisémitisme, comme l’islamophobie, est aujourd’hui plus que nécessaire.

    Pouvez-vous, tout de même, effectuer cette distinction et vous revendiquer philosémite?
    Si vous attaquez Israël sur sa colonisation, on vous accuse d’être antisémite. C'est très malsain. La stratégie de diabolisation promue par le gouvernement de Netanyahou, et de l’extrême-droite, consiste à faire prendre au 7 octobre les couleurs de l’Holocauste. C'est en Occident que le nazisme abominable est né pour exterminer le peuple juif. Imputer ces horreurs, inscrite dans la conscience collective, à la résistance palestinienne, constitue non seulement un anachronisme mensonger, mais surtout une injustice dont les Occidentaux s’accommodent. Si vous êtes complaisant avec certains sionistes, ils finiront par vous faire croire qu’Hitler était palestinien!

    Si je reprends les termes de Johanne Gurfinkiel, considérez-vous l’état d’Israël comme un «cancer sur le globe terrestre»?
    Encore une expression au service de raccourcis intellectuellement douteux. Je ne pense pas que les Juifs qui vivent entre le fleuve et la mer soient un «cancer». Beaucoup d’ailleurs critiquent avec courage les exactions commises par leur gouvernement. Il reste que la genèse du sionisme repose sur trois fondements: le terrorisme, le colonialisme, et l’idée d’un droit à disposer de la terre, fondé sur un suprémacisme par ascendance. Par ailleurs, les Britanniques ont donné aux Juifs une terre habitée qui ne leur appartenait pas.

    Lorsque le secrétaire général de la CICAD vous déclare «producteur de fake news», que répondez-vous?
    Je réponds que c’est lui qui n’est pas assez précis. Il affirme que même la presse israélienne d’extrême-gauche n’a pas contesté le 7 octobre. Le journal israélien «Haaretz» a rapporté que la police israélienne n’a pas été en mesure de trouver et d’identifier des corps de victimes de viols (ndlr: En novembre, le journal israélien de gauche rapportait que la police n’avait recueilli aucune preuve médico-légale de crimes sexuels commis le 7 octobre. Dans un article daté d’avril, «Haaretz» relate plusieurs témoignages de crimes sexuels et indique que les services de sécurité israéliens possèdent plusieurs aveux de membres du Hamas. Mais le quotidien rapporte que parmi le matériel recueilli par la police et le renseignement, il n’y a pas de documentation visuelle attestant de viols. L’enquête est en cours.). Les accusations de viol viennent des services de sécurité israéliens. Encore une fois, comment peut-on accorder un réel crédit à ces sources sans une enquête indépendante? Enquête demandée par les familles des prisonniers retenus à Gaza, mais que Netanyahou refuse de mener jusqu’à présent! Il faut considérer les faits. Les mensonges émanant du gouvernement Netanyahou après le 7 octobre ont été repris immédiatement par la presse comme étant des évidences.

    De quels mensonges parlez-vous?
    Il s'agit d’un processus de désinformation sioniste visant à diaboliser le Hamas pour justifier ce qui était déjà prévu, c'est-à-dire la destruction de Gaza de la façon la plus inhumaine. Des mensonges? Le gouvernement israélien a reconnu que l’égorgement de 40 bébés par le Hamas était une fausse information. Le bébé mis au four par le Hamas, histoire qui s’est répandue planétairement, a été démentie par le «Jerusalem Post» du 8 novembre. La vidéo de la femme enceinte éventrée par le Hamas date du 17 janvier 2018, et montre un acte criminel commis par une organisation terroriste mexicaine. La RTS s’est rendue là-bas et a été empêchée d’aller plus loin dans les kibboutz, parce que les armements qui ont été utilisés pour raser les kibboutz et les voitures ne pouvaient pas être le fait des Palestiniens.

    Selon le porte-parole de la CICAD, vos sources sont douteuses. Quelles sont-elles?
    Elles sont nombreuses et désormais incontournables. Je recommande vivement la lecture de l’ouvrage de Jacques Baud, «Opération déluge d’Al-Aqsa». Jacques Baud est Colonel chef d’état-major, ex-agent des services secrets suisses. Son livre fourmille de documents et de preuves qui remettent en cause la diabolisation de la résistance palestinienne.

    Il analyse notamment les événements du 7 octobre?
    Oui. Dans son livre, on découvre par exemple le témoignage d’une jeune commandante de char pour les Forces de défense israélienne. Elle avoue avoir ouvert le feu sur les maisons d’un kibboutz, sans savoir s'il y avait des civils israéliens avec les combattants du Hamas.

    Avez-vous d’autres sources pour étayer votre position?
    Les journalistes américains Max Blumenthal et Aaron Maté, des Juifs, du média alternatif américain The Grayzone, ont enquêté sur les allégations de viols commis par le Hamas et ont mis en évidence une fabrication.

    Vous citez régulièrement l’historien israélien Ilan Pappé, «référence fumeuse» selon Johanne Gurfinkiel, qui participerait à alimenter une forme de théorie du complot que vous véhiculez. Que répondez-vous à cela?
    Entre le propagandiste Gurfinkiel et Ilan Pappé, professeur d'université et historien de renommée internationale, ma préférence va à l’intellectuel, dont je recommande les ouvrages, notamment son livre «Le nettoyage ethnique de la Palestine». Il considère que l’action du Hamas est assimilable à un acte de résistance: Il s’agissait de constituer le plus grand nombre de prisonniers vivants pour un échange contre les Palestiniens incarcérés. Pour lui, le Hamas a agi pour briser une prison à ciel ouvert, et contre la colonisation qui se poursuit. Tout cela n’a pas commencé le 7 octobre.

    Le secrétaire de la CICAD vous estime d’une «certaine dangerosité», visant à «manipuler des militants». Quel rapport entretenez-vous avec vos fidèles?
    C’est ridicule. J'ai toujours répété à notre communauté qu’il fallait défendre les Juifs contre l’antisémitisme, ce que nous impose la justice. Nous avons jeûné le 16 juillet 2024, qui correspondait au 10 du mois de «Âshûrâ», pour célébrer la libération du peuple de Moïse du joug de Pharaon. On l’a fait malgré les massacres à Gaza. J’ai fait récemment un sermon sur le thème «L’Islam et l’antisémitisme», disponible sur le site du Centre islamique de Genève. Si cela s’avérait nécessaire en raison de l’antisémitisme persistant, j’appellerai les musulmans à former une chaîne humaine si une synagogue devait être attaquée en Suisse, et à dire: «Ne touchez pas à nos synagogues!»

    «Nos» synagogues?
    Oui, on a le privilège, en Suisse, de vivre dans une république. Dans une république, on protège les synagogues, les églises et les mosquées. Aucune agression ne doit être admise contre un rabbin, un dignitaire ecclésiastique, un imam, ou un membre de leurs communautés respectives. Même chose pour les libres penseurs. Et les gens qui vivent leur foi sont libres de le faire et peuvent s’engager dans la perspective du dialogue. Mais il doit être franc, fondé sur les droits humains; sur les Conventions de Genève, par exemple.