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Religions, guerre et paix

 Christian Bibollet (Le Temps, 25 septembre 2012) nous parle du « décryptage d’un malaise » dû à l’islam en appelant le témoignage de l’histoire. Son argumentation vise à démontrer que le christianisme serait une religion de paix alors que Muhammad serait « devenu un homme de guerre».

Hélas, l’histoire et les sources ne vont pas nécessairement dans le sens voulu par notre ami.

Les croisades ont été une suite d’épisodes épouvantables entraînant le massacre des musulmans, et les historiens les plus rigoureux s’accordent à dire que la barbarie des croisés contrastait fortement avec le respect et la tolérance de Salâh ad-Dîn al-Ayyûbî (Saladin).

Le Coran a autorisé les musulmans à prendre les armes en cas de légitime défense : « Autorisation est donnée à ceux qui sont attaqués (de se défendre) - parce que vraiment ils sont lésés; et Dieu est certes Capable de les secourir. Ceux qui ont été expulsés de leurs demeures, contre toute justice, simplement parce qu'ils disaient : " Notre Seigneur est Dieu ". » (Coran, 22, 39-40) Ces versets montrent les raisons de l’engagement armé des musulmans, que les polythéistes avaient l’intention d’exterminer. Le Prophète Muhammad n’a donc pas décidé de « razzier les caravanes mecquoises » comme un vulgaire brigand.  

Nous lisons en  Matthieu 10: 34–35 ces paroles qu’aurait prononcées le fils de Marie : «Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère. »

Or, nous savons tous que Jésus – ce modèle universel dont l’humanité ferait bien de s’inspirer –  n’était pas pour autant un homme de guerre.

 

Hani Ramadan

Le Temps, 3 octobre 2012

 

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