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Rechercher : Interview de Michel Sabbah : LE HAMAS NOUS PROTEGE

  • Quand le Ministère de l’intérieur français veut interdire la liberté d’expression

     Je viens de recevoir une lettre émanant du Ministère de l’intérieur français, datée du 5 août 2020, dans laquelle m’est signifié le renouvellement de mesures prises à mon encontre, dont une interdiction de séjour en France, afin de m'empêcher d'y donner des conférences. Je choisis aujourd’hui de rendre publiques mes réponses :

    • Sur  la résistance palestinienne et le terrorisme
    • Sur la version complotiste des attentats

    Et je dis clairement au Ministère de l’intérieur, ainsi qu’à tous ceux qui ferment indignement les yeux sur le terrorisme d’Etat sioniste contre des civils : NOUS NE NOUS TAIRONS PAS !

    macron netanyahou.png

    Cher Bibi ? Et les enfants palestiniens sous les bombes? Et la colonisation qui se poursuit?  Et la République française? Et l'âme de la résistance contre les oppresseurs?

    Et la liberté d'expression?

     

    Genève, le 24 août 2020

     

    République française

    Ministère de l’Intérieur

     

    Madame, Monsieur,

     

    À la suite de votre courrier du 5 août 2020 – reçu par recommandé le 18 août 2020 – m’annonçant que vous persistez à renouveler pour une durée de six mois la mesure du « gel de mes avoirs », sans apporter d’éléments nouveaux et sans tenir compte de mes précédentes observations, je vous renvoie à mon courrier du 30 octobre 2019 :

    Je m’oppose fermement à cette disposition qui ne se justifie en aucune façon, et qui entre en pleine contradiction avec les droits de tout individu, serait-il musulman. Vos propos généraux – fondés à l’origine sur des notes grossières et inexactes – cachent une absence de preuves et d’argumentation réelle. Mon discours a toujours été de dénoncer les injustices, notamment à l’encontre des Palestiniens, mais il n’a jamais été d’inciter à des actes de violence ou de terrorisme ! Il est par ailleurs hors de question de procéder à l’autocensure que vous semblez me proposer.

    Je vous invite donc solennellement à relire attentivement ma lettre du 20 janvier 2019 (ci-jointe), ainsi que toutes les réponses qui ont été versées à mon dossier, puis à revenir sur votre décision, et à annuler mon interdiction de séjourner en France, mesures en flagrante contradiction avec les principes de la République française, notamment sur la question de la liberté d’expression.

     

    Veuillez agréer, Madame, Monsieur, mes salutations les meilleures.

     

    Hani Ramadan

     

     

    Madame, Monsieur (?) [1],

    Votre lettre du 8 janvier 2019 m’est parvenue par courrier recommandé ce jeudi 17 janvier 2019, et voici ma réponse.

    Pour justifier le « gel de mes avoirs » que je n’ai pas en France, vous revenez sur une argumentation à laquelle j’ai largement répondu, et que je peux résumer ainsi :

    Je considère effectivement que le Hamas est une organisation qui inscrit son action dans un processus de légitime défense, alors que l’Etat d’Israël s’est livré et se livre encore à un terrorisme d’Etat continu que je ne suis pas le seul à dénoncer.  Je considère que Netanyahou est effectivement un criminel de guerre, et je suis en droit de reprocher à ceux qui lui donnent une quelconque légitimité de mépriser les Conventions de Genève. Dans mes précédentes écritures, je vous avais remis les chiffres comparant la perte des civils palestiniens et des civils israéliens dans le conflit opposant en 2014 Tsahal au Hamas (doc. 1) ; et j’ajoute encore une autre pièce, vous donnant la liste de personnalités, dont deux anciens ministres israélien et australien !, qui estiment que le Hamas est incontournable pour résoudre le problème : Shlomo Ben-Ami, ancien ministre israélien des Affaires étrangères, Paddy Ashdon, ancien émissaire britannique en Bosnie, Alvaro de Soto, ancien envoyé de l'ONU au Proche-Orient, Gareth Evans, ancien ministre australien des Affaires étrangères chargé des négociations de paix au Cambodge, et Michael Ancram, qui a participé aux accords de paix en Irlande du Nord. (doc.2) Votre volonté de faire du Hamas une organisation terroriste infréquentable reviendrait-elle à interdire de territoire ces éminentes personnalités ? En outre, l’UNION JUIVE FRANCAISE POUR LA PAIX affiche ses opinions avec une véhémence louable pour critiquer l’action de Netanyahou. S’agit-il en l’occurrence de positions contraires aux valeurs de la république ? (doc.3)

    Par ailleurs, lorsque j’affirme et répète que la résistance palestinienne ne se justifie que sur le terrain de l’agression, je ne fais que reprendre les propos que le Hamas a lui-même officiellement énoncés, en condamnant avec la plus grande fermeté les attentats commis en Occident.

    En ce qui concerne les attentats, ma position est claire : seules des enquêtes dûment menées sont légitimes pour désigner des coupables, ce qui est le propre de tout Etat de droit, où le temps médiatique ne devrait jamais être celui de la justice. A titre d’exemple, je ne crois pas en la version officielle du 11 septembre 2001. Et c’est un droit qui me revient. Lors d’une Conférence de Richard Gage, le 11 novembre 2008 à Genève,  ce dernier affirmait : « Les 520 architectes et ingénieurs que je représente veulent savoir pourquoi les rapports officiels ont omis tous les indices légaux et scientifiques d'importance cruciale liés à la démolition explosive contrôlée de chacun des 3 gratte-ciel du WTC le 11/9. » Libre au Ministère de l’intérieur de considérer que ce discours – pourtant soutenu par un nombre élevé de scientifiques et d’universitaires – relève de « théories conspirationnistes », mais une saine démocratie garantit à chacun d’exprimer librement son opinion, sans que cela ne soit perçu comme un appel à la haine.

    Quelques remarques encore : Je n’ai jamais incité à « la commission d’actes terroristes ».  Propos outrancier qui ne peut cacher la faiblesse de votre argumentation. Je vous rappelle que les nazis accusaient les résistants français d’être des terroristes, et que les Palestiniens sont des êtres humains, au même titre que les Français. En plus de défendre la cause palestinienne, j’invite mon entourage à traduire cette position par une aide humanitaire. Je verse moi-même la somme de 50CHF mensuellement pour parrainer une orpheline palestinienne. Si je vivais en France, je suppose que mes versements auraient été bloqués par votre mesure ? Est-ce ainsi que vous prétendez lutter contre le terrorisme ? Ne conviendrait-il pas plutôt de rappeler à l’ordre ceux qui bafouent les droits de l’homme et des citoyens ?

    Dieu merci, je peux continuer à aider cette enfant, moi qui vous adresse ce courrier depuis la patrie d’Henri Dunant et depuis le canton des Conventions de Genève, dont je vous recommande vivement la lecture.

    Par conséquent, je vous invite à renoncer au renouvellement du « gel de mes avoirs », comme d’ailleurs à mon interdiction de séjour en France.

    Veuillez agréer, Madame, Monsieur (?), mes salutations les meilleures.

     

     

    Hani Ramadan

    Genève, le 20 janvier 2019

     

     

    DOC. 1

    Extrait déjà transmis au Ministère de l’intérieur en juillet 2017

    Qui sont les terroristes ? Je vous renvoie aux propos de Monsieur Majed BAMYA (du Fatah, diplomate au Ministère des affaires étrangères palestinien) qui posait la question suivante à une journaliste sur France24, suite à l’agression contre Gaza en 2014 :  « Le Hamas, qui a fait 27 morts Israéliens, dont 25 militaires appartenant à la puissance occupante israélienne,  serait une organisation terroriste et des criminels ; et ceux qui ont fait 530 morts, dont 90 % de civils, dont plus d’une centaine d’enfants, seraient le pays civilisé dans ce conflit ? » https://www.youtube.com/watch?v=PFKtqk4p2bc

    Notons qu’il s’agissait d’un bilan intermédiaire. Au final, « côté palestinien, au moins 2140 personnes ont perdu la vie durant cette nouvelle guerre, la troisième en six ans. Parmi eux, 1460 civils, dont 493 enfants âgés de 10 jours à 17 ans, 253 femmes et 714 civils hommes. » http://www.cnews.fr/monde/video/gaza-un-bilan-lourd-une-guerre-sans-vainqueur-91540

     

    DOC.2

     

    Le Hamas, un acteur incontournable

    jeudi 26 février 2009

    Dans une lettre parue jeudi dans le Times de Londres, une dizaine d'anciens ministres des Affaires étrangères et de négociateurs expérimentés pressent Israël et les États-Unis de changer d'attitude à l'égard du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.

    Selon eux, la politique isolationniste adoptée à l'endroit du mouvement islamiste palestinien n'a pas porté ses fruits et il est maintenant temps de changer de stratégie. « Un accord israélo-palestinien sans le Hamas est impossible », concluent-ils.

    Les signataires soutiennent que l'offensive menée par Israël dans la bande de Gaza de décembre à janvier « démontre que la politique d'isolement du Hamas ne peut pas apporter la stabilité ». « Il ne peut y avoir de processus de paix significatif si l'on négocie avec une partie des Palestiniens et tente d'en détruire une autre partie », ajoutent-ils.

    Comme le disait le général et homme d'État israélien Moshe Dayan: « Si vous voulez faire la paix, vous ne parlez pas à vos amis. Vous parlez à vos ennemis. »

    Les signataires concluent que le Hamas ne disparaîtra pas. Le soutien dont le mouvement bénéficie depuis son élection en 2006 ne s'est d'ailleurs pas érodé, notent-ils, malgré le blocus israélien de la bande de Gaza et l'offensive militaire. Il convient donc de trouver une nouvelle stratégie.

    Ces propos surviennent également alors que le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a estimé mercredi qu'entamer un dialogue avec le Hamas était « la bonne chose à faire ». Il a cependant ajouté que d'autres pays, comme l'Égypte, étaient mieux placés pour le faire.

    Pour sa part, Israël somme le Hamas de reconnaître son droit à l'existence ainsi que les accords de paix déjà signés avant d'entamer tout dialogue avec lui.

    Parmi les signataires de la lettre, on retrouve notamment Shlomo Ben-Ami, ancien ministre israélien des Affaires étrangères, Paddy Ashdon, ancien émissaire britannique en Bosnie, Alvaro de Soto, ancien envoyé de l'ONU au Proche-Orient, Gareth Evans, ancien ministre australien des Affaires étrangères chargé des négociations de paix au Cambodge, et Michael Ancram, qui a participé aux accords de paix en Irlande du Nord.

    Radio-Canada.ca avec Reuters

     

    DOC. 3

    Sur mon blog, 14/01/2015 http:/

  • Une autre conception de la liberté

    Le voile est bien une prescription coranique : « Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de se couvrir de leurs voiles. » (Coran, 33, 59) Il s’agit donc d’une pratique protégée par l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme : " Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté (….) de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites ". Le principe d’égalité devrait signifier que la femme, autant que l’homme, est libre de se vêtir comme elle l’entend, selon sa conviction religieuse. Pourquoi vouloir, Monsieur Barde, lui imposer votre conception de la liberté ?

     

    Par ailleurs, nulle part dans la Constitution égyptienne votée à plus de 63 % des voix sous la présidence de Morsi, et suspendue illégalement par le coup d’Etat, il n’est question de rétablir « le mariage des filles dès l’âge de 8 ans » ! Quelle aberration !

     

    A l’heure où des élus se retrouvent en prison, et où des militaires désignent des gouvernants, on aimerait entendre des propos plus décents.

     

     

     

    Hani Ramadan

     

    Tribune de Genève, 2 octobre 2013

     

    Michel Barde devrait montrer beaucoup plus de prudence en parlant d’une religion qu’il ne connaît pas, et en relayant les mensonges de la propagande putschiste en Egypte.

  • Communiqué de presse

     Tunisie : une délégation suisse à la rencontre de la révolution de l’espoir

     

    Les Tunisiens peuvent être fiers de leur révolution. Ils ont fait partir un dictateur, mais la révolution ne fait que commencer pour mettre en place une société libre et démocratique.

     

    Cette révolution démocratique aura des répercussions dans l’ensemble du monde, non seulement arabe, mais aussi auprès de ceux et celles qui souhaitent des sociétés justes et démocratiques.

     

    Une délégation suisse composée de parlementaires et de militants engagés pour les droits de l’homme ira à la rencontre de la société civile en mouvement de Tunisie du 29 au 31 janvier 2011.

     

    L’objectif de cette délégation est d’exprimer la solidarité et le soutien de notre pays avec la population tunisienne. Il est aussi de rencontrer tous les acteurs politiques, syndicaux et associatifs, qui préparent la Tunisie démocratique de demain.

     

    La délégation suisse en Tunisie :

    ·         Antonio Hodgers , Député au Parlement suisse, Président du groupe parlementaire des Verts

    ·         Josef Zisyadis, Député au Parlement suisse, La Gauche

    ·         Lydia Schneider Hausser, Députée au Grand Conseil (GE), PS

    ·         Michel Bühler,  Chanteur / artiste

    ·         Ridha Ajmi, Avocat qui a déposé la plainte pour geler les avoirs des familles Ben Ali – Trabelsi ,  de retour au pays après 19 ans

    ·         Anouar Gharbi,  Coordinateur du comité Suisse de soutien au peuple Tunisien, de retour au pays après 20 ans

    ·         Plusieurs défenseurs de droits de l’homme et exilés qui rentrent au pays pour la première fois depuis plusieurs années

     

    Renseignements :

    Josef Zisyadis 079 355 21 41

    Antonio Hodgers, 078 709 92 77

    Anouar Gharbi, 079 246 57 03

     

    UN POINT DE PRESSE EST FIXE A GENEVE COINTRAIN

    10H30 SAMEDI 29 JANVIER DEVANT L’AGENCE TUNISAIR

     

    Lausanne, le 27 janvier 2011