INTERVIEW réalisée par Mohamed François
ICM37300.COM
Sur l’union des musulmans, l’islamophobie, la Tunisie et l’Egypte...
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INTERVIEW réalisée par Mohamed François
ICM37300.COM
Sur l’union des musulmans, l’islamophobie, la Tunisie et l’Egypte...
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Dieu dit dans le Coran : « Ô vous qui avez cru ! Craignez Dieu. Et que chaque âme voie bien ce qu’elle a avancé pour demain. Et craignez Dieu : Dieu est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » (Coran, 59, 18)
Le Prophète a dit : « Les deux pieds du serviteur ne bougeront pas au Jour de la résurrection jusqu’à ce qu’il soit interrogé sur quatre éléments : sur sa vie, comment il l’a épuisée ; sur sa jeunesse, comment il l’a consumée ; sur son bien, d’où il l’a acquis et comment il l’a dépensé ; et sur son savoir, ce qu’il en a fait. »
J’ai lu cette semaine un article dont l’auteur, Mahmûd Abû Zahra, nous rappelle que la condition humaine est telle que si l’homme ne progresse pas, il régresse. Il nous invite à faire une introspection et à nous livrer à une autocritique constructive. Se demander des comptes à soi-même est une attitude que le croyant ne doit en aucun cas délaisser :
Au niveau des œuvres cultuelles d’abord :
· Mon frère, ma sœur, qu’en est-il principalement des obligations ? Comment, quand et où accomplis-tu ta prière ?
· En ce qui concerne les actes recommandés, comme les prières surérogatoires, ta pratique va-t-elle en augmentant, ou bien les as-tu négligées ?
· Négliges-tu les évocations et les invocations que l’on dit après chaque prière, et as-tu pris conscience de leur valeur et de leur importance ? Fais un effort pour les accomplir.
· Accomplis-tu avec assiduité les évocations du matin et de soir ? Fais un effort en ce sens.
· Fais-tu partie de ceux qui récitent le Livre de Dieu, qui en apprennent par cœur les versets, qui en méditent le sens, qui mettent en pratique ses préceptes ? Fais-tu partie de ceux dont – selon l’expression coranique – « les peaux et les cœurs s’apaisent, s’adoucissent au rappel de Dieu ? » (Coran, 39, 23)
· Fais-tu partie de ceux qui accomplissent les prières surérogatoires comme celle que l’on réalise en cours de matinée (ad-duhâ), la prière de la consultation (al-istikhâra), ou la prière du besoin (al-hâja) ? Ressens-tu de façon continue la valeur de ces prières ?
· Fais-tu partie de ceux qui soutiennent la cause de la foi musulmane ? Qu’as-tu donné pour défendre ta communauté qui connaît des difficultés qui ne cessent de s’étendre ?
Au niveau du travail ensuite :
· Considère attentivement le bien que tu gagnes : provient-il d’une source licite? Ou bien est-il mêlé à des éléments illicites ou douteux ? Sois particulièrement attentif à ce niveau.
· Considère ta relation avec tes supérieurs hiérarchiques ou avec ceux que tu diriges : est-elle fondée sur la volonté sincère de rechercher l’agrément divin, ou bien attends-tu autre chose ?
· Considère la source de tes revenus. Es-tu honnête dans la gestion des biens qui te sont confiés ? Sinon, pourquoi t’autorises-tu à prendre chez toi un bien provenant de ton lieu de travail, bien qui ne t’appartient pas ?
· Considère quel est le degré de tes compétences aux niveaux de ta formation, de la gestion de ton temps, de l’usage de tes instruments de travail, et de tes relations avec tes collègues.
· Considère ta présence aux heures de travail. Es-tu de ceux qui respectent les horaires. Sinon, quand vas-tu donc te décider à respecter la ponctualité ?
· Considère ton rapport avec tes collègues de sexe opposé au travail. Fais-tu partie de ceux qui respectent l’éthique musulmane, ou bien n’y prêtes-tu aucune attention ?
Tu dois également te demander des comptes à toi-même chez toi, à la maison :
· Considère ton rapport avec ta femme et tes enfants. Leur consacres-tu suffisamment de temps ? Quand donc en feras-tu ta préoccupation ?
· Considère les discussions que tu as avec eux. Leur tiens-tu un discours qui a du poids et qui est sensé, ou bien leur parles-tu de façon superficielle et dérisoire ?
· Considère ta façon d’écouter ton épouse et tes enfants. Prends-tu le temps de t’imposer silence et de les écouter vraiment, ou bien éprouves-tu de la gêne lorsqu’ils te parlent ?
· Considère combien tu as peur pour eux, et combien tu désires voir leur honneur préservé. Pourquoi donc ne te tiens-tu pas à leurs côtés et ne leur accordes-tu pas toute ton attention ? Fais donc attention !
· Considère l’éducation que tu donnes à tes enfants et les objectifs qui sont ainsi visés pour leur avenir. Prends-tu le temps d’en parler avec eux ?
· Considère le besoin qu’ils ont de toi. Est-il question seulement de nourriture, de boisson et de vêtements ? Ou bien ont-ils besoin d’une prise en charge plus profonde et plus vaste ?
· Considère le besoin que tu as d’eux. As-tu besoin ou non de leurs invocations, de leur soutien et de leur tendresse ?
Tu dois également te demander des comptes à toi-même au niveau de la société :
· Qu’offres-tu à ton entourage, notamment à tes voisins, tes proches et tes amis ?
· Considère ce que ta foi te dicte en ce qui concerne tes obligations envers la société dans laquelle tu vis. As-tu accompli tes devoirs vis-à-vis d’elle ?
· T’es-tu investi au niveau communautaire, en donnant et en prenant, et ton action a-t-elle laissé une trace ?
· As-tu fait un effort pour mieux comprendre culturellement la société dans laquelle tu évolues ?
· Considère ses habitudes et ses traditions. T’es-tu complètement écarté de celles qui sont contraires aux enseignements de l’islam?
Tu dois également te demander des comptes à toi-même, à ton ego :
· Procèdes-tu à un examen autocritique en blâmant ton ego et en le contraignant à s’engager sur une juste voie ?
· Considère les bonnes actions que tu as réalisées par la parole et par le geste, et essaie de progresser dans cette voie.
· Considère les mauvaises actions que tu as commises par la parole et par le geste. Pourquoi as-tu agi ainsi ? Tire une leçon de tout cela.
· Considère ce que tu sais de ton ego : le connais-tu vraiment et as-tu le pouvoir de l’orienter vers le bien, ou bien est-ce lui qui t’oriente vers le mal ?
Mes frères et sœurs en islam,
L’auteur de ces lignes termine modestement en expliquant qu’il ne tient pas à s’ériger en maître, en imam et en savant, mais qu’il porte à notre attention cet appel, cette plainte, pour nous rappeler le caractère sacré de nos responsabilités, et afin que nous nous purifions avant d’être ramenés à Dieu pour être jugés. Et nous pensons, nous, que ces réflexions méritent d’être dites du haut de cette tribune.
Dieu fasse que nous entendions cette parole et que nous la mettions en pratique. Allâhumma âmîn !