Septembre 2014 : 27e session du Conseil des droits de l’Homme
Auteur d’un coup d’Etat et responsable de la répression qui en fut la conséquence, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer la condamnation de ce dictateur qui s’est imposé par les armes, dont celle de Human Rights Watch (HRW). L’organisation parle clairement de crime contre l’humanité.
Le dimanche 10 août dernier, les militaires refusaient à Kenneth Roth, le directeur exécutif de HRW, ainsi qu’à Sarah Leah Whitson, sa directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord, l’entrée en Egypte pour y remettre un rapport sur le massacre perpétré à Rabaa al-Adawiya le 14 août 2013. Tout montre dans ce dossier que les autorités ont programmé un véritable massacre. Le carnage est supérieur en nombre à celui de Tiananmen, et pourtant, il n’a pas connu le même écho. « Sur la place Rabaa, l’Egypte a perpétré une des plus grandes tueries de manifestants en une seule journée de l’histoire récente», affirme Kenneth Roth.« Il ne s’agit pas, dit-il encore, d’un recours excessif à la force, mais d’une répression violente et planifiée au plus haut niveau du gouvernement égyptien ! »
Kenneth Roth est venu à Genève lors de la 27e session du Conseil des droits de l’Homme qui a débuté ce 8 septembre 2014 pour formuler à nouveau ces accusations contre les militaires. Depuis Genève également, Sarah Leah Whitson avait dénoncé l’impunité qui règne en Egypte : « Aucun membre des forces de sécurité n’a eu à rendre des comptes, et encore moins un représentant de l’Etat. En revanche, la brutale répression contre les dissidents se poursuit. Des milliers d’entre eux sont aujourd’hui en prison. »[1]
La chaîne arabe al-Jazira a rapporté une partie du discours de Kenneth Roth lors de cette session, contrairement aux chaînes européennes qui restent étrangement silencieuses sur ce drame du 14 août 2013.
Hani Ramadan