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Les mots de l’islam

Amalgames

Les attentats nous engagent les uns et les autres à un dialogue incontournable. Ceux qui rejettent en bloc l’Occident comme ceux qui rejettent en bloc l’islam se trompent, et adopte une posture belliqueuse, nuisible à tous sans exception.

Il ne reste qu’une seule voie, celle de l’échange et de la compréhension mutuelle. Il faut pour cela poser les conditions d’un débat authentique, qui refuse les approches superficielles.

Première condition : le Coran et la Sunna (la voie du Prophète Muhammad) sont les deux sources de l’islam. C’est sur le fondement et l’autorité de ces références que repose une saine compréhension de nos valeurs.

Hélas, beaucoup avancent des critiques sans les connaître. D’où une propension à verser dans des généralités sans cesse répétées : « discrimination à l’égard des femmes », « extrémisme de la loi islamique », etc.

Deuxième condition : il est absolument indispensable de comprendre les mots de l’islam, et d’en rejeter un usage négatif de plus en plus courant, qui trahit leur sens. Ainsi, le djihad est un terme noble qui signifie l’effort que tout musulman fait d’abord sur lui-même, pour rejeter le mal dont il est capable. La communauté des croyants exige de ceux-ci qu’ils s’encouragent au bien et qu’ils s’interdisent mutuellement le mal, qu’ils défendent l’opprimé et refusent la tyrannie : tout cela entre dans le vaste champ sémantique du mot djihad. Se l’approprier pour en faire un synonyme du terrorisme ajoute à la confusion.

Autre mot que nous sert l’actualité : salafiste. Olivier Bot, dans Le mot de l’actu du 24 novembre 2015, remarque à juste titre que ce terme «  vient de salaf, qui veut dire «ancêtres» ou «pieux prédécesseurs » »,  mais il lie ce vocable à une école juridique (le hanbalisme), ce qui est une erreur. Le salafisme, selon son sens premier, définit la position de tous les musulmans qui font référence au Coran et au modèle prophétique. Il ne convient donc pas que les mots de l’islam deviennent, dans un usage abusif désormais commun, les maux d’une foi incomprise. On nourrit ainsi des amalgames douteux.

 

 Hani Ramadan

24 Heures, 1er décembre 2015

 

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