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Trois éléments majeurs de la propagande sioniste

Cet article, proposé au journal Le Temps et au 24Heures (un extrait), n’a pas reçu de réponses claires quant à la raison de sa non-diffusion. Une forme de censure qui en dit long sur l’impossibilité d’un dialogue objectif imposée par la propagande sioniste. Cela doit cesser. Nous ne nous tairons pas devant les atrocités rendues possibles par un éclairage médiatique indigne.

Trois éléments majeurs de la propagande sioniste

Mia Shem : « People are very good, very kind to me. Kullu Tamâm (tout était parfait) :  food good and the kindness and everything good. »

Michel Sabbah : « Le Hamas nous protège ! »

Sarah Katz : « C’est une société très tolérante qui est en train de mourir. »

 

Nous pouvons retenir trois éléments récurrents de la propagande sioniste :

1) Le 7 octobre 2023, l’Etat d’Israël est confronté à une attaque dont il compare la cruauté à celle des nazis : bébés égorgés, jetés au four, femmes violées et éventrées, civils attachés et brûlés vifs, etc. Récits rapportés par l’armée israélienne et son gouvernement, dont on s’étonne qu’ils puissent être considérés comme immédiatement crédibles par des êtres doués de raison. Le cas de l’une des Israéliennes emprisonnées puis libérées par le Hamas est édifiant en ce sens. Blessée au bras, Mia Shem a été opérée à Gaza par un médecin qui a appliqué une procédure médicale enseignée par le Dr Christophe Oberlin. Cette jeune femme est sortie en affirmant devant les médias qu’elle avait bien été traitée par les Palestiniens. Puis, très rapidement, son discours a totalement changé : elle dit avoir été opérée par un vétérinaire sans anesthésie, alors qu’elle affirmait le contraire ; et surtout, les termes utilisés montraient combien elle avait été influencée par son gouvernement : elle a « vécu un Holocauste », à n’en point douter ! Après cette récupération propagandiste, The Times of Israël soulignait : « L’otage libérée des geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas, Mia Shem, 21 ans, dit avoir vécu un enfer semblable à celui de la Shoah durant sa captivité à Gaza. » (L'ex-otage Mia Shem : "Tout le monde à Gaza est un terroriste, j'ai vécu l'enfer" - The Times of Israël (timesofisrael.com))

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Premières déclarations de Mia Shem au sortir de sa captivité :

« People are very good, very kind to me. Kullu Tamâm (tout était parfait) :  food good and the kindness and everything good. »

 

Netanyahou n’a pas renoncé, pour tromper l’opinion publique mondiale, et aussi ses concitoyens, à se servir de ce thème afin de qualifier les réactions d’une communauté internationale qui s’émeut du sort réservé aux civils palestiniens. Il n’a pas hésité à jeter ainsi le discrédit sur les étudiants qui manifestent pacifiquement dans les Campus américains : « Cela vous rappelle ce qui s'est passé dans les universités allemandes dans les années 1930. C'est inadmissible ». Netanyahou omet de mentionner cependant que de nombreux étudiants juifs, avec un courage admirable, participent à ces rassemblements pour dire que les massacres perpétrés à Gaza ne peuvent se faire en leur nom. Il devrait écouter aussi le témoignage magistral de Stephen Kapos, survivant de la Shoah, s’adressant aux étudiants américains et les encourageant avec véhémence à poursuivre leurs actions en Amérique, mais aussi en France où les étudiants de Sciences Po ont crié leur colère : « Continuez à le faire, n’abandonnez pas ! »  Stephen Kapos dénonce « l’utilisation de l’Holocauste comme couverture par les sionistes et l’Etat d’Israël. »

Ajoutons que par rapport au 7 octobre, le Hamas a reconnu que malgré sa volonté de prendre vivants des prisonniers dans la perspective d’un échange, des tirs ont occasionné des pertes civiles lors de l’intervention de Tsahal. Il s’est dit ouvert à toute enquête internationale, ce qui n’a jamais été le cas du côté israélien, résolument confiné dans le récit de sa propagande.

2) Le Hamas, c’est Daesh (le prétendu « Etat islamique au Moyen-Orient »). Pourtant, quelques observations permettent de démontrer l’ineptie d’une telle comparaison, notamment entre celui qui s’autoproclamait le Grand Calife de l’ensemble du monde musulman, et les chefs du Hamas. Ces derniers ont accédé au pouvoir en 2006 par la voie des urnes. Ils ont condamné ouvertement l’idéologie et les agissements de Daesh ; et surtout, les témoignages des juifs et des chrétiens qui ont vécu à Gaza sous leur régime sont des plus éloquents.  Le témoignage d’abord du patriarche latin de Jérusalem en 2010, Michel Sabbah, à qui la question suivante avait été posée :  Quelle est la situation des chrétiens de Palestine ? Sa réponse : « Aucun massacre, aucun attentat contre les églises, aucune persécution ouvertement antichrétienne. Même à Gaza, les chrétiens sont protégés par le Hamas, souvent présenté comme une organisation terroriste. » (Hebdomadaire La Vie, Michel Sabbah, Le Hamas nous protège, 1er avril 2010)

 

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Le patriarche Michel Sabbah : « Le Hamas nous protège ! »

Le témoignage ensuite de Madame Sarah Katz, qui est allée à Gaza pour soutenir en tant que femme juive la résistance des agriculteurs et des pêcheurs palestiniens et qui affirme : « J’ai vécu pendant deux ans avec mon nom juif, avec mes cheveux à l’air, je n’ai jamais eu le moindre problème, même pas une phrase méchante, jamais, jamais. C’est une société très tolérante qui est en train de mourir. » Cette juste d’entre les justes mériterait que les médias s’intéressent à elle.

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Une juste d’entre les justes

3) Le sionisme protège le monde contre l’islamisme. Une rhétorique prisée par les militaires israéliens pour encourager leurs soldats à bombarder des civils, et utile pour demander aux Etats-Unis des armes et des munitions. Une rhétorique reprise malheureusement par toutes sortes « d’intellectuels, de chercheurs » et de politiciens qui ne cachent plus, dans un univers dominé par une islamophobie diffuse, leur volonté de réduire les musulmans engagés au silence et à l’invisibilité. Mais pourquoi ne pas inverser le problème ? N’est-ce pas le gouvernement israélien, poursuivant sa colonisation, qui représente le plus grave danger mettant en péril la pérennité de nos institutions propres à tout Etat de droit ?

Netanyahou a besoin de la violence pour survivre politiquement. Et les hommes d’extrême droite qui l’entourent, portés par un messianisme dévastateur, envisagent une guerre beaucoup plus large, qu’ils cherchent à provoquer, bien au-delà de la région.  Une guerre de cette ampleur permettrait seule de faire oublier au monde l’horreur des atrocités commises à Gaza depuis des mois.

Ou bien – autre issue envisageable – la provocation d’un ou de plusieurs attentats à petite ou grande échelle en Occident, touchant des gens de toutes nationalités, et permettant d’orienter l’opinion publique à nouveau contre les musulmans. Une diversion pour unifier les peuples contre le « terrorisme islamiste », dont la racine se trouve au Moyen-Orient, et particulièrement à Gaza, puisque « tout le monde à Gaza est un terroriste. »

Cependant, ces outils de la propagande de guerre ont montré leurs limites. L’échec est cuisant. La cruauté du sionisme, qui ne date pas du 7 octobre 2023, est devenue une évidence. Si l’on peut regretter que des gouvernements et des organes de presse s’en soient accommodés, un sentiment de dégoût généralisé gagne la planète face à ce qui se passe : pendant des mois et des mois, on a laissé une armée bombarder et massacrer des civils dans une prison à ciel ouvert.

 

Hani Ramadan

Directeur du Centre Islamique de Genève

 

Références :

Mia Shem, who was released by the resistance, talks about her experien... | TikTok

Stephen Kapos : (https://t.co/zglVbxjTB2" / X (twitter.com)

Michel Sabbah : (Hebdomadaire La Vie, Michel Sabbah : "Le Hamas nous protège" EDITION DU 01 AVRIL 2010 (N°3370)

(lavie.fr)

Sarah partage son expérience à Gaza avec TRT Français. #sarahkatz #mil... | TikTok

 

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