Islam et humanisme
Le peuple turc n’a pas de leçon à recevoir de vous !
Le traitement médiatique et politique de l’échec du coup d’Etat en Turquie est absolument ahurissant, et ceci à plus d’un titre.
Un homme digne et libre
Il montre d’abord qu’il existe bel et bien une forme de pensée unique, largement dominée par le sionisme international, qui consiste à diaboliser sans nuance l’islam dans sa traduction politique. Erdogan a beau avoir été largement élu, il a beau avoir reçu le soutien de l’ensemble des partis politiques contre les putschistes, y compris de ceux qui sont dans l’opposition, tous dénoncent cependant une dérive autoritaire, mais sans apporter de preuves, comme s’il suffisait d’énoncer cet axiome : un musulman convaincu et pratiquant élu est nécessairement un dictateur, parce que musulman. Comble de l’hypocrisie : cette tyrannie est particulièrement visible quand il se donne pour tâche d’arrêter ceux qui violent le droit constitutionnel.
On est cependant en droit de comprendre le contraire : ce sont les Etats occidentaux, comme la presse et les médias, qui obéissent à la dictature des oligarchies transnationales qui dictent à l’opinion publique, par le pouvoir de l’argent usuraire, sa façon de penser : personne n’est élu aux Etats-Unis ou en France s’il ne commence pas par fermer les yeux sur les exactions continues de l’Etat d’Israël. Aucune critique n’est admise. Et là, on voit que le président Erdogan sort complétement du lot, et dénonce sainement ce système infâme. 
On l’a vu à Davos, lorsqu’il a remis magistralement Shimon Peres à sa place (http://www.dailymotion.com/video/x87a69_le-clash-peres-erdogan-sous-titree_news) ; et au siège de l’ONU, où il s’est affirmé comme le défenseur du droit des peuples contre le véto qui fait que cinq nations sont en droit d’arrêter les résolutions qui mettraient un terme au martyre des enfants palestiniens, comme des enfants syriens !
Voilà bien ce qui vous dérange : Erdogan est un homme libre. De cette liberté que lui a apprise l’islam, et qui consiste à ne jamais vendre son âme en fermant les yeux sur autant d’injustes. Erdogan dit la vérité que vous ne pouvez plus dire, vous qui êtes muselés par la peur d’un antisémitisme qui ne vous a pourtant pas contaminés !
Et puis, quelle attention soudaine de la part de nos responsables politiques et de nos journalistes (toujours aiguillonnés par leur misérable allégeance aux tueurs d’enfants), qui dénoncent aussitôt sans preuve une répression aveugle contre les putschistes ! Quel humanisme ! Alors que depuis des années, ils se signalent par un silence écœurant, admettant que les Palestiniens, les Syriens, les musulmans de Birmanie et d’ailleurs soient massacrés à petit feu par centaines de milliers. Quel humanisme encore, quand tous se sont tus lorsque la démocratie était bafouée par le putschiste Sissi, lequel reste un interlocuteur reconnu de nos « démocraties », autant que le criminel de guerre Bachar, après tant de tueries ! Quel humanisme enfin, quand les élus égyptiens, dont le président Morsi, sont emprisonnés depuis des années sans que cela n’émeuve ceux qui manifestent à grand bruit tant de sentiments, à présent, pour les ennemis du choix des urnes.
Vous n’avez pas de principes. Vous ne savez pas ce que signifient les droits de l’homme, ni ce que signifie le respect de la volonté populaire.
Non, décidément, le peuple turc n’a pas de leçon à recevoir de vous !
Hani Ramadan
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