Les Frères musulmans
- Un mouvement pacifique et populaire
À propos de l’article intitulé « La mosquée de Prilly cumule les invités sulfureux » («24 heures » du 29 mai 2021).
En réaction à votre article, je tiens à apporter les éléments suivants. Les Frères musulmans constituent un mouvement qui demeure dans son engagement citoyen pacifique et populaire dans le monde. Il a offert à l’Égypte son premier président civil, et gouverne ou participe à la gouvernance de plusieurs pays, du Maroc à l’Indonésie. Ce mouvement défend la liberté de la presse et le respect de la volonté populaire, contrairement aux putschistes égyptiens. Vous présentez de façon négative une organisation derrière laquelle se tiennent des femmes et des hommes qui sont aujourd’hui victimes de torture, d’exclusion et d’arbitraire. C’est votre approche.
Mais encore, si je suis certes l’un des petits-fils de Hassan al-Banna, fondateur des Frères musulmans, je me demande ce que signifie votre éclairage, étant donné que je combats les putschistes en Égypte et me bats pour les droits de l’homme et l’arbitrage des urnes dans mon pays d’origine.
Vous agitez en évoquant mon nom l’épouvantail de la peur et du discrédit. Je vous invite, en ce qui me concerne, au dialogue plutôt qu’à des raccourcis qui conduisent à nuire non seulement à ma personne, mais aussi aux institutions musulmanes de Suisse, dont le Complexe culturel des musulmans de Lausanne, dont je considère qu’il agit dans le respect des normes suisses en toute légalité.
J’ajoute que nous vivons, Dieu merci, dans un pays où jusqu’à présent, on peut exposer librement les convictions idéologiques et politiques auxquelles on adhère sans finir en prison sous le prétexte fallacieux de verser dans le terrorisme. Il serait bon que cette liberté ne soit pas remise en cause.
Hani Ramadan, directeur du Centre islamique de Genève