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Héroïne palestinienne assassinée, la grande journaliste Shireen Abu Akleh

Hommage pour hommage

Dans sa « photo du jour » du 20 juin 2022, la « Tribune de Genève » a publié, en hommage, le portrait de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, assassinée le mois dernier. Publication qui fait écho à une cérémonie pendant laquelle l’Autorité palestinienne a demandé à Israël, ce dimanche 19 juin 2022, de lui remettre la carabine utilisée pour abattre la reporter d’Al Jazeera.

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Même les funérailles de la journaliste ont été marquées par la violence de la police israélienne.

Lors de cette cérémonie, Lina Abu Akleh a dit en parlant de sa tante Shireen : « Elle décrivait la réalité des Palestiniens sous occupation. Elle aurait voulu que l'on se souvienne d'elle exactement pour ce qu'elle représentait : transmettre la vérité, parler des Palestiniens, et surtout de la justice pour les Palestiniens. »

L’hommage serait donc encore plus beau si, de façon définitive, la presse et les médias suisses prenaient la peine de désigner clairement les coupables.

Le soir même de son meurtre, le 11 mai dernier, la RTS annonçait la nouvelle en affirmant : « Responsables palestiniens et israéliens se renvoient la responsabilité » de la mort de Shireen Abu Akleh. Reportage qui finissait par reprendre les paroles de Naftali Bennett, premier ministre israélien, qui estimait probable que « la journaliste ait été abattue par des Palestiniens armés ! »  Il ajoutait : « Les Palestiniens empêchent qu’une véritable enquête soit menée !» 

Hélas, la version officielle de son gouvernement est plus que boiteuse : l’ONG israélienne B’Tselem a révélé le mensonge de l’armée israélienne ayant diffusé des images montrant un tireur palestinien en action, censé être le meurtrier de Shireen : or, ce geste s'est produit à plusieurs centaines de mètres du lieu du drame. En revanche, la version des journalistes et des membres de l’équipe d’Al Jazeera qui accompagnaient Shireen Abu Akleh est unanime : ils étaient sciemment visés par l’armée israélienne, alors même qu’ils couvraient une agression des forces d’occupation à Jénine.

Si Shireen Abu Akleh, journaliste chrétienne, est aujourd’hui considérée comme une héroïne par l’ensemble des Palestiniens, c’est précisément par le fait qu’elle avait le courage de se rendre sur les lieux où des exactions étaient commises au mépris du droit international. Plusieurs fois, elle a fait part du sentiment qu’elle était visée par les soldats israéliens, mais elle a refusé de céder à ces menaces.

La colonisation se poursuit dans les territoires occupés palestiniens. Shireen Abu Akleh avait fait sien ce combat qui relève du grand journalisme : couvrir les violences perpétrées systématiquement à l’encontre des civils palestiniens, sans aucun respect pour la vie humaine. Palestinienne et femme libre, elle en a payé le prix. Jusqu’au bout. Et c’est pour cette raison que le mensonge du pouvoir israélien, repris par la presse et les médias, est particulièrement indécent.

 

Hani Ramadan

La Tribune de Genève

29 juin 2022

Lire aussi : 

- Déclaration de Madame Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme : "Toutes les informations confirment que les tirs qui ont tué Mme Abu Akleh provenaient des forces israéliennes." (TDG, 25 juin 2022)

Quand la RTS reprend les mensonges du gouvernement israélien

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