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  • Une leçon de l’Exode de Moïse et son peuple (sermon du vendredi)

    « J’ai en vérité avec moi mon Seigneur ! »

    Louange à Dieu, Maître des univers.

    Nous témoignons qu’il n’y a de dieu que Dieu et que Muhammad (Dieu le couvre de bénédictions et de paix) est le Messager de Dieu.

    Mes chers frères et sœurs en Islam, je vous recommande ainsi qu’à moi-même la piété et le fait de craindre Dieu.

     Chaque année, les musulmans célèbrent un événement important survenu le dix du mois d’al-muharram : la sortie des enfants d’Israël de l’Egypte, conduits par le noble Prophète Mûsâ, Moïse – que la paix soit sur lui –.

    À cette occasion, il est fortement recommandé de jeûner, et ce jeûne permet l’expiation des péchés commis durant une année passée, comme le rapporte la tradition authentique.

    Vous connaissez tous cet épisode important qui opposa Moïse et son peuple à la tyrannie de Pharaon : le miracle qui se produisit, devant la mer qui s’ouvrit pour laisser passer les enfants d’Israël, puis qui se referma sur Pharaon et son armée. La scène est décrite plusieurs fois dans le Coran, et comprend de nombreux enseignements, qui montrent que les tyrans injustes courent d’une façon ou d’une autre à leur perte, quelles que soient leurs prétentions.

    Mais aujourd’hui, nous aimerions nous arrêter sur un enseignement majeur, celui qui se résume en un seul mot : at-tawakkul, c’est-à-dire le fait de s’en remettre à Dieu Seul. Il s’agit tout simplement de se confier entièrement à Dieu, et de bénéficier ainsi, en toute chose et à chaque instant, de Son appui. Le Coran déclare en effet : « Et quiconque place sa confiance en Dieu, Il lui suffit. » (Coran, 65,3) Les savants musulmans ont montré qu’il existe plusieurs voies pour acquérir cette qualité essentielle :

    D’abord en prenant conscience de la toute-puissance de Dieu, et cela, quelles que soient les épreuves de l’existence. Parce qu’ils étaient habités par la certitude que le Tout-Puissant les accompagnait en cette vie, les Prophètes sont devenus pour nous des modèles édifiants de la confiance sans limite qu’il faut avoir en Dieu.

     C’est ainsi que le peuple polythéiste d’Abraham condamna ce dernier au bûcher, parce qu’il s’en était pris à leurs idoles. Jeté dans le brasier, le sage Prophète dit : « Dieu Seul me suffit, et Il est le meilleur garant. »[1] Le miracle se produisit alors : « Nous dîmes : « Ô feu, sois pour Abraham un froid salutaire (Textuellement : froid et salut) ! » » (Coran, 21,69) Abraham fut épargné et il sortit indemne des flammes par la grâce de Dieu.

     C’est ainsi que Moïse, conduisant son peuple, fut bientôt poursuivi par Pharaon et son armée, alors que la mer lui barrait le passage, et qu’il ne restait, en apparence, aucun espoir de fuite.

    Mais le noble Prophète dit à son peuple qui pensait être rattrapé : « Que non ! J’ai en vérité avec moi mon Seigneur. Il va me guider. » (Coran, 26,62) Parole qui nous permet de mesurer la foi immense de Moïse. Et c’est par cette détermination qu’il fut un homme libre devant le joug de Pharaon.

     C’est ainsi que le noble Prophète Muhammad (Dieu le couvre de bénédictions te de paix), accompagné par Abû Bakr, laissa La Mecque pour émigrer à Médine. En chemin et avant d’entreprendre le voyage, ils se réfugièrent tous deux dans une grotte. Là, les polythéistes les rejoignirent. Si l’un d’eux avait simplement baissé les yeux à l’entrée de la grotte, il les aurait vus. Mais le grand Prophète, observant l’état de son Compagnon, lui dit : « Ne t’afflige pas. Dieu est certes avec nous. » (Coran, 9, 40)

     Le Coran relate ce récit en ces termes :

    « Si vous ne lui[2] portez pas secours… (sachez que) Dieu l’a secouru en vérité, lorsque ceux qui avaient mécru l’avaient banni, deuxième de deux[3]. Quand ils étaient dans la grotte et qu’il disait à son Compagnon : Ne t’afflige pas. Dieu est certes avec nous. Puis Dieu fit descendre sur lui Sa sérénité[4]… » (Coran, 9, 40)

     On peut mettre en rapport cette expression : « Dieu est certes avec nous » avec la parole de Moïse : « J’ai en vérité avec moi mon Seigneur ». C’est parce qu’ils adoraient le Créateur Tout-Puissant, et parce qu’ils savaient qu’Il les accompagnait et les soutenait dans les épreuves, que les Prophètes disposaient de cette force intérieure les libérant de toute angoisse. Or, si nous ne pouvons prétendre égaler leur foi, ils restent pour nous des modèles à suivre, autant que possible.

    Moïse, quand il s’est retrouvé face à la mer, n’a pas douté un instant de la toute-puissance de Dieu qui l’accompagnait. Telle est l’une des grandes leçons qu’il nous faut retenir à l’occasion du jour de ‘Âshûrâ’.

    Si tu veux acquérir cette qualité – at-tawakkul – confie-toi à ton Créateur en ayant conscience que Son pouvoir n’a pas de limite. Un peuple authentiquement monothéiste est plus fort que la tyrannie des oppresseurs. Une foi sincère prend le dessus sur le fer et les armes.

    Ce mot encore : ce seul récit devrait convaincre les ignorants qu’il ne peut y avoir de place pour l’antisémitisme en Islam, qui reconnaît l’excellence et l’exemplarité des Prophètes de la lignée des enfants d’Israël ! Et c’est un thème qui n’a rien à voir avec les exactions sionistes menées dans les territoires occupés.

     Nous demandons à Allah d’orienter nos cœurs et de faire que nous soyons du nombre de ceux qui s’en remettent pleinement à Lui, et dont l’âme trouve sa quiétude dans le rappel et l’invocation. Allâhumma âmîn !

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    [1] D’après Ibn ‘Abbas, rapporté par al-Bukhârî.

    [2] Le pronom renvoie au Prophète Muhammad (Dieu le couvre de bénédictions et de paix).

    [3] Ce passage fait allusion à Abû Bakr, que Dieu avait choisi pour accompagner le Prophète (Dieu le couvre de bénédictions et de paix) .

    [4] Le mot arabe sakîna signifie à la fois la paix divine, la sérénité, la tranquillité et la quiétude.