Il y a vraiment lieu d’être étonné de celui qui fuit ce dont il ne saurait se détacher, et qui demande ce qui ne saurait demeurer en sa possession.
« En vérité, ce ne sont pas les yeux qui s’aveuglent,
mais ce sont les cœurs, dans les poitrines,
qui s’aveuglent. » (Coran, 22, 46)
Commentaires :
Le Coran affirme : « Tout ce que vous possédez s’épuise, et ce qui est auprès de Dieu demeure. » (Coran, 16,96) La clairvoyance qui illumine le cœur du croyant lui fait prendre conscience de la valeur relative des biens terrestres. Il résulte de cet éveil de l’esprit une forme de détachement : le cœur se tourne vers l’au-delà et aspire au retour à Dieu.
On cite ici, à titre d’exemple, les magiciens de Pharaon : confrontés à Moïse, ils reconnurent qu’il était un Prophète et se soumirent à Dieu. Pharaon menaça de les supplicier : « Je vous couperai, sûrement, mains et jambes opposées, et vous crucifierai tous. » (Coran, 26, 49) Les magiciens répondirent courageusement à cette menace : « Décrète donc ce que tu as à décréter. Tes décrets ne touchent que cette présente vie. Nous croyons en notre Seigneur, afin qu’Il nous pardonne nos fautes ainsi que la magie à laquelle tu nous as contraints. Et Dieu est Meilleur et Eternel. » (Coran, 20,72-73)
Y a-t-il donc une attitude plus aberrante que celle qui consiste à mettre toute notre énergie dans l’unique recherche des biens périssables et des plaisirs passagers de cette vie, tout en cherchant à fuir l’éternité qui nous attend ?