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Un sermon sur Le savoir

L’un des biens les plus précieux qui ait été donné à l’homme est le savoir, la faculté de connaître.

La première chose qu’il convient d’admettre est que la connaissance de l’homme et de toutes les créatures est insignifiante comparativement à la connaissance absolue que détient le Créateur.

Le savoir de Dieu est absolu et sans limite. Il connaît – Exalté soit-Il – la plus infime et la plus grande partie de toute chose. Rien ne Lui échappe de ce qui est sur terre comme au ciel, caché ou apparent.

Dieu dit dans le Coran : « Et Il est Dieu dans les cieux et sur la terre. Il connaît ce que vous cachez en vous et ce que vous divulguez, et Il sait ce que vous acquérez. » (Coran, 6, 3)

Bien plus encore : la somme des connaissances de toutes les créatures, qu’il s’agisse des Anges, des Messagers, des Prophètes et des savants, est un don de Dieu :

On trouve ces versets dans le Coran :

« Et Il apprit à Adam tous les noms (de toutes les choses), puis Il les présenta aux Anges et dit : « Informez-moi des noms de ceux-là, si vous êtes véridiques ! » (dans votre prétention que vous êtes plus méritants qu’Adam).

Ils dirent : « Gloire à Toi ! Nous n’avons de savoir que ce que Tu nous as appris. Certes, c’est Toi l’Omniscient, l’infiniment Sage. » (Coran, 2, 31-32)

Ubayy Ibn Ka‘b – que Dieu soit Satisfait de lui –  a dit : « J’ai entendu le Messager de Dieu  – que Dieu lui accorde paix et clémence – rapporter le récit suivant : « Alors que Moïse était parmi des notables des fils d’Israël, un homme se présenta à lui et lui demanda : « Connais-tu quelqu’un qui ait plus de connaissance que toi ? » Moïse répondit : « Non. » On révéla à Moïse : « Mais si ! Notre serviteur Khadir. » (Al-Bukhârî)

Une version du hadith rapporte ce qui suit : « (Moïse et Al-Khadir) continuèrent ensemble leur route en marchant le long du rivage de la mer, n’ayant pas de navire à leur disposition, lorsqu’un bateau passa près d’eux. Ils entrèrent en pourparlers avec les marins de ce navire pour qu’ils les prissent à bord. Ceux-ci, reconnaissant Al-Khadir, les embarquèrent sans leur demander de présents. Tout à coup, un moineau vint se poser sur le bord du navire et piqua son bec à une ou deux reprises dans la mer. « Ô Moïse, dit alors Al-Khadir, toute ma science et la tienne n’ont pas plus amoindri la science de Dieu que la mer n’a été diminuée par la goutte d’eau puisée par le bec de ce moineau ! » (Al-Bukhârî)

Voilà des textes de notre tradition qui sont d’une grande éloquence. C’est pourquoi, tout savant et toute personne qui recherchent le savoir doivent ramener toute connaissance à Dieu. L’imam Al-Bukhârî a intitulé un chapitre où il mentionne ces hadiths : « De la recommandation faite au savant, lorsqu’on lui demande : « Quel est l’homme le plus instruit ? » de s’en remettre à la connaissance de Dieu. », donc de dire : « Allâhu a‘lam, Dieu est plus Savant. »

Et c’est cette voie qu’ont suivie les musulmans des premières générations.

‘Abd-Allah Ibn Mas‘ûd – que Dieu soit Satisfait de lui – a dit : « Celui qui sait, qu’il parle. Et celui qui ne sait pas, qu’il dise : « Dieu est plus savant. » Cela fait partie du savoir de dire : « je ne sais pas » sur ce que l’on ne sait pas. Dieu dit à son Prophète (000) : « Dis : Pour cela, je ne vous demande aucun salaire, et je ne suis pas de ceux qui se chargent d’une mission dont ils n’ont pas été investi : mâ anâ min al-mutakallifîn. » (Coran, 38, 86) Expression qui peut signifier aussi selon les commentateurs : Je ne suis pas de ceux qui prétendent à un savoir qu’ils n’ont pas, ou qui disent de Dieu ce qu’ils ne savent pas.

C’est cette voie qu’ont suivie les premiers savants de notre communauté. On les voit conclure fréquemment leurs discours et leurs livres par l’expression : « Allâhu a‘lam, Dieu est plus Savant. »

 

La tradition rapporte qu’il viendra un temps où le savoir sera enlevé par la disparition des savants. De quel savoir s’agit-il ?

Le mot ‘ilm – savoir – a selon les sources islamiques plusieurs significations :

Premièrement, il a le sens de la crainte de Dieu : al-khashya. Dieu dit : « Ceux qui craignent vraiment Dieu, parmi Ses serviteurs, ce sont les savants. » (Coran, 35, 28) Ibn Mas‘ûd – que Dieu soit Satisfait de lui – a dit : Le savoir, ce n’est pas l’abondance des traditions relatées (hadiths), mais le savoir vient avec la crainte de Dieu. »

Deuxièmement, le mot ‘ilm a le sens de la lumière. Dieu dit dans le Coran : « Et c’est ainsi que Nous t’avons révélé un esprit (le Coran) provenant de Notre ordre. Tu n’avais aucune connaissance du Livre ni de la Foi ; mais Nous en avons fait une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi nos serviteurs. » (Coran, 42, 52) Notre imam Mâlik a dit : « Le savoir, ce n’est pas l’abondance des versions (riwâya), mais c’est une lumière que Dieu met dans les cœurs. »

Troisièmement, il a le sens de la connaissance du Coran. Dieu dit : « Et ceux à qui le savoir a été donné voient que ce qui est descendu sur toi venant de ton Seigneur est la vérité. » (Coran, 34, 6) Tout comme le Prophète  a défini le savoir en se référant au Coran. Ubayy Ibn Ka‘b – que Dieu soit Satisfait de lui – rapporte ces propos (que lui adressa) le Messager de Dieu  : « Abû Al-Mundhir, sais-tu quel est le verset du Coran que tu as retenu et qui est le plus sublime ? » Je lui répondis : « Dieu, il n’y a de dieu que Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par soi-même. » (Verset du Trône, Coran, 2, 255) Il me frappa alors la poitrine et me dit : « Que la science te comble, Abû Al-Mundhir ! » (Muslim)

Quatrièmement, le savoir a aussi le sens de la connaissance du hadith, c’est-à-dire la tradition rapportée, l’enseignement du Prophète, ou encore ce que le Messager de Dieu  a dit, fait ou approuvé. Abû Hurayra demanda au Messager de Dieu  : « Ô Messager de Dieu, quel est celui qui bénéficiera avec le plus de bonheur de ton intercession au Jour de la résurrection ? Le Prophète  dit : « J’ai certes pensé, ô Abû Hurayra, que personne plus que toi ne m’interrogerait sur ce hadith, considérant l’attention que tu portes au hadith – et dans une version : que tu portes au savoir –. Celui qui bénéficiera avec le plus de bonheur de mon intercession au Jour de la résurrection, c’est celui qui a dit : « Lâ ilâha illa -Llâh : Il n’y a de dieu que Dieu » avec sincérité, du plus profond de lui-même. » (Al-Bukhârî)

Ainsi,  le savoir auquel nous devons rester liés est celui qui engendre la crainte de Dieu. Le savoir qui est lumière, et dont la source est le Coran et la Sunna. La noblesse des enfants d’Adam vient de leur aptitude à connaître. Nous demandons à Dieu qu’Il oriente nos cœurs vers le savoir. Allâhumma âmîn !

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