L’islam rejette fermement l’usure. Le Coran affirme : « Dieu a rendu licite la vente et illicite l'intérêt usuraire. » (Coran, 2, 275)
Dans son sermon d’adieu, le Prophète Muhammad a définitivement mis un terme à la dette alimentée par l’usure, exigeant la seule restitution des capitaux empruntés :
« Ô peuple ! Toute part d’intérêt est abolie, mais le capital vous revient sans que vous ne soyez injustes ou que l’on ne soit injuste à votre encontre. Dieu a décrété l’interdiction de l’intérêt. La part d’intérêt qui revient à ‘Abbâs Ibn ‘Abd al-Muttalib est complètement abolie. »
Il est intéressant d’observer que le Prophète a appliqué la loi divine en commençant par les siens. Ici, c’est son oncle paternel ‘Abbâs qui devait renoncer aux intérêts qui lui étaient dus.
On nous parle aujourd’hui de la « crise de la dette ». Les émeutes en Grèce révèlent l’ampleur des dégâts occasionnés par le système de la finance virtuelle, qui repose sur la procédure usuraire. Elle touche des Etats et des peuples pris en otages, qui pour rembourser ce qu’ils doivent s’endettent davantage. Elle touche les pays pauvres dévorés par la spirale du surendettement. Mais elle s’acharne aussi, plus près de nous, sur les jeunes et moins jeunes pris aux pièges de la consommation et du crédit.
Et remarquez : la dette, la dette ! On ne nous parle que de cela. Pourtant, toute dette suppose un créancier. On ne nous dit rien de ceux qui, au sommet de cette tour de la madoffisation du monde, s’enrichissent à circuit fermé. Il y a plus de 1400 ans, le Prophète abolissait l’usure pour le bien de l’humanité.
Existe-t-il une autre solution ?
Hani Ramadan
Paru dans la Tribune de Genève
1er novembre 2011