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Sermon : Entre victoire et épreuve

Martyre de Homs

 

Le croyant qui considère le monde musulman actuellement, se trouve partagé entre deux situations.

D’un côté, il observe les victoires électorales successives qui se sont déroulées dernièrement en Tunisie, en Egypte et au Maroc, donnant au mouvement islamique une large majorité ; et d’un autre côté, il est témoin de la détresse dans laquelle vivent et sont plongés les Palestiniens, les Syriens et les peuples opprimés dans d’autres pays, victimes de la tyrannie.

Cela peut conduire le musulman à ressentir des sentiments contradictoires : une grande joie et une profonde tristesse. Et ce qu’il entend et voit sur les écrans à l’heure des informations peut augmenter ce trouble. C’est pourquoi, afin de conserver une juste appréciation des choses, il doit se tenir à certains principes de l’Islam.

-         Ainsi, le croyant n’adore pas la victoire, même si celle-ci le réjouit. Dieu – Exalté soit-Il – dit : « Et ce jour-là, les croyants se réjouiront (du secours) de la victoire  de Dieu. » (Coran, 30, 4-5) Dieu dit aussi : « Lorsque vient le secours de Dieu ainsi que la victoire… » (Coran, 110, 1) Le croyant n’adore pas la victoire, mais il adore Dieu en toute circonstance. Dieu dit encore : « Et la victoire ne vient que de Dieu, le Tout-Puissant, l’Infiniment Sage. » (Coran, 3, 126) Qu’il se trouve donc en situation de victoire ou de défaite, le croyant s’en remet à Dieu Seul. Dieu est son but.

-         Le croyant n’est pas séduit par le nombre élevé de ceux qui soutiennent sa cause par la voie des urnes, parce qu’il sait de science certaine qu’il doit chercher appui en Dieu Seul. Nous autres musulmans, nous adorons l’Unique, et nous n’adorons pas le nombre. Dieu dit dans le Coran, en reprochant aux musulmans qui pensaient gagner la bataille de Hunayn parce qu’ils étaient nombreux : « Et (rappelez-vous) le jour de Hunayn, quand vous étiez fiers de votre grand nombre et cela ne vous a servis à rien. » (Coran, 9, 25) Les croyants subirent effectivement un grave revers ce jour-là, avant d’être secouru par Dieu pour finalement gagner la bataille.

-         Le croyant, devant Dieu et quelles que soient les circonstances, est dominé par deux sentiments : la reconnaissance dans les situations de joie, et la patience dans les situations difficiles. Le prophète Muhammad a dit : « Combien est étonnante la situation du croyant. Tout ce qui lui advient est bénéfique, et cela n’est réservé qu’au croyant : si un bien lui échoit, il remercie Dieu, et c’est un bien pour lui ; et si un malheur l’atteint, il se montre patient, et c’est un bien pour lui. » (Muslim)

-         Par ailleurs, la victoire, quelle qu’elle soit, ne fait pas oublier au croyant que l’hostilité qui se manifeste contre le monde musulman est une constante dans l’histoire : la Mosquée Al-Aqsâ appelle à l’aide et ne trouve aucun gouvernement susceptible de la libérer, alors que les sionistes continuent de tuer des innocents, de détruire des maisons, et de poursuivre les hostilités et la colonisation. Le courageux peuple syrien est aujourd’hui persécuté, et la communauté internationale oppose à cette barbarie des discours alors que le sang des musulmans coule.

 

Mes chers frères et sœurs en Islam,

 

M’est parvenue cette semaine une lettre d’un inconnu, lettre qui s’adresse à tout musulman qui défend jalousement sa communauté. Je vous en livre en partie le contenu, qui nous rappelle le drame épouvantable que vivent nos frères et nos sœurs en Syrie :

« Imagine, dit en substance son auteur, que tu sois assiégé par des chars, que tu sois menacé dans ton honneur par le viol de tes proches, que tes enfants puissent être traînés en prison pour y être torturés par des tortionnaires qui ne respectent aucune loi. C’est exactement ce que vivent, à l’instant, les habitants de la ville de Homs. La ville est encerclée par une armée prête à donner l’assaut. Et si ceux qui agressent ainsi les musulmans n’ont pas hésité à torturer et tuer des manifestants, imagine ce qu’ils sont capables de faire avec les résistants qui ont pris les armes !

Nos frères de Homs ne trouvent plus le repos, et leur vie n’a plus aucun goût, et bientôt des femmes enceintes terrorisées vont faire de fausses couches, et chacun attend l’assaut final des barbares. La mère dit adieu à ses enfants, le père regarde par la fenêtre de sa maison, ne sachant pas comment il va défendre sa femme et ses filles, ses enfants innocents. L’heure du danger a sonné : qu’allons-nous faire ?[1]

 

Mon frère et ma sœur en Islam,

 

Le fait de veiller en prière pendant le dernier tiers de la nuit et d’implorer Dieu contribuera à ébranler le pouvoir corrompu qui est responsable de ces crimes.

Comment donc pourrions-nous nous montrer ladres et indifférents au sort de nos frères, de nos sœurs et de nos enfants, sans utiliser l’arme la plus importante qui soit à notre disposition, c’est-à-dire les invocations.

Partage donc  les soucis et la détresse de tes frères par tes invocations et tes supplications adressées à Dieu, et prends pour appui, afin d’être exaucé, tes bonnes actions. Que chacun d’entre nous réveille ainsi son proche, son voisin ou sa connaissance. Que chacun d’entre nous soit de bon conseil pour ses frères et sœurs. »

 

Oui, vraiment, mes frères et sœurs, le musulman sait que la victoire ne vient que de Dieu, et que l’invocation est l’arme du croyant ! Invoquez donc Dieu à tout moment en faveur de vos frères en Syrie !

 

Nous demandons à Dieu qu’il renverse les tyrans du monde musulman et leur tyrannie, et qu’Il vienne à bout de tous ceux qui les soutiennent dans l’accomplissement de leurs crimes.

 

Allâhumma âmîn !



[1] Ce sermon a été donné au Centre Islamique de Genève il y a un mois, et ce qui s’est passé depuis dépasse en horreur la description de l’auteur de cette lettre.

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