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L’incompétence de l’ONU, de la Bosnie à la Syrie

L’Organisation des Nations Unies, dont la vocation initiale était de servir l’humanité, n’est-elle pas devenue, au fil  des ans, l’objet de manipulations aux conséquences désastreuses?

Rappelons seulement quelques faits.

 

 

D’abord, la terrible guerre menée contre la Bosnie entre 1992 et 1995. L’ONU annonça des renforts, et le gouvernement bosniaque, confiant, avait demandé à ses propres soldats de remettre leurs armes aux casques bleus. Ces derniers furent incapables d’accomplir leur mission de paix et, bientôt, les civils piégés dans les enclaves musulmanes furent livrés à leurs agresseurs, par milliers.

Ensuite, le terrible sort réservé aux Irakiens par un embargo décrété contre Saddam Hussein, mais dont les victimes furent essentiellement des innocents. « Selon l’Unicef, 500 000 enfants irakiens sont morts dans les années 1990 à cause des sanctions imposées par l’ONU, sous la pression des Etats-Unis, empêchant l’acheminement de médicaments et de produits de première nécessité. En 2000, le coordinateur de l’aide humanitaire de l’ONU a donné sa démission.» (Socialist Worker, 30 janvier 2012).

A ce propos, Jean-Marie Benjamin affirmait sans détour: «Tout le monde sait que l’ONU est entre les mains d’un seul pays, l’Amérique. Tout le monde sait aussi que l’embargo est maintenu et le sera tant que le voudra l’Amérique.» (Irak, l’apocalypse, Ed. Favre, 1999).

Relevons encore la triste position de cette assemblée, incapable de reconnaître, en décembre dernier, un Etat palestinien. Exemple du sort réservé à la démocratie dans l’enceinte de cette institution le 18 février 2011, selon le Centre d’actualités de l’ONU lui-même: «Un projet de résolution déclarant «illégale» la politique de colonisation par Israël dans le territoire palestinien occupé a été rejeté par le Conseil de sécurité, en raison du veto d’un des membres permanents du Conseil, les Etats-Unis. Le texte a obtenu 14 votes pour et 1 vote contre. Les Etats- Unis disposant d’un veto, il a été rejeté.»

Enfin, comble du scandale: alors que le peuple syrien lutte pour la liberté contre ses tortionnaires, on tergiverse pour imposer de réelles sanctions à ce régime, les veto russe et chinois faisant obstacle à toute démarche compromettant les intérêts géostratégiques des deux pays dans la région. Prenons le temps de négocier et de négocier encore. Bachar el-Assad est invité à aller jusqu’au bout de l’horreur, tout comme Karadzic et Mladic ont eu longtemps les mains libres pour effectuer leur sale besogne en Bosnie. L’histoire se répète. Les bourreaux n’en retiennent toutefois pas les leçons.

Tout cela est d’autant plus écœurant et ahurissant que nombre de voix se sont élevées, en Occident, pour dénoncer cette «couverture de l’illégalité» qu’est devenu le fonctionnement de l’ONU.

Et toujours le puissant contre le faible. Et toujours en visant la même cible. Car, enfin, le Bosniaque, l’Irakien, le Palestinien et le frère syrien ont bien quelque chose en commun?

Hani Ramadan

L'INVITÉ

24 Heures, le 10 février 2012

 

 

 

 


 

 

 

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