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Sermon : le jeûne et l’éducation spirituelle

 Dieu dit dans le Coran : « Ô vous qui avez cru ! Le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés. Peut-être craindriez-vous Dieu. » (Coran, 2, 183)

 

 

 

Ce verset comprend l’obligation du jeûne, et il nous indique que c’est une pratique universelle à travers les âges. Il nous montre aussi quelle est la finalité de cet acte d’adoration. Elle se résume en un mot : at-taqwâ, le fait de craindre Dieu, d’être pieux et d’agir dans la conscience de Sa proximité. Le jeûne renforce ce sentiment dans le cœur du croyant, pour autant qu’il l’accomplisse comme il se doit, en respectant ses conditions et ses règles.

Le jeûne est ainsi un moyen d’éduquer l’âme, par lequel le cœur du croyant pratique réellement la piété, et grâce auquel ses membres s’apaisent et s’imprègnent d’humilité. Et c’est là l’objectif premier de cette prescription.

Par Sa Sagesse, Dieu fait connaître à Ses serviteurs qu’elle est le motif des obligations qu’Il leur impose, et quel bénéfice ils en retirent quand ils s’y soumettent.

-         La prière aide ainsi le croyant dans les épreuves de la vie. Dieu dit : « Et cherchez secours dans la patience et la prière. » (Coran, 2, 45)

-         L’aumône légale – la zakât – purifie le croyant, et préserve la vie communautaire de ce qui peut la corrompre. Dieu dit : « Prélève de leurs biens une aumône qui les purifie et par laquelle tu les purifieras. » (Coran, 9, 103)

-         Le pèlerinage comprend durant sa saison des éléments utiles à l’être humain, aussi bien d’un point de vue mondain que d’un point de vue spirituel. Dieu dit : « Et fais aux gens une annonce pour le pèlerinage. Ils viendront vers toi, à pied, et aussi sur toute monture, venant de tout chemin éloigné, pour participer aux avantages qui leur ont été accordés et pour invoquer le Nom de Dieu. » (Coran, 22, 27-28)

 

Il en va de même du jeûne : par lui, l’homme renforce sa piété. C’est son sens le plus essentiel.

 

Une chose fondamentale distingue le jeûne des autres œuvres cultuelles. Celles-ci se traduisent en effet par des mouvements et des actions concrètes et apparentes que l’on entreprend, tandis que le jeûne est une privation qui n’est pas visible, parce qu’il consiste simplement à empêcher l’ego de se livrer à ses habitudes. La prière revient à se tenir debout, à s’incliner, à se prosterner ; et pour la réaliser, il n’y a qu’un moyen : les membres du corps doivent bouger pour réaliser ces gestes. Le jeûne consiste au contraire à entraver certaines fonctions des organes de l’être humain, à leur imposer une halte, pendant une durée délimitée. Qu’il s’agisse d’un jeûne obligatoire ou surérogatoire, ce principe de la privation est le même.

 

Si l’estomac s’est habitué à consommer trois repas dans la journée, il se contente de deux repas seulement pendant le jeûne, à des moments qui diffèrent des habitudes prises, en éprouvant pendant le jour la faim et la soif.

Si la langue a pris la mauvaise habitude de dire du mal des autres, de les blesser ou de se laisser aller à des insultes, le jeûne est comparable à une bride qui empêche l’adorateur de parler ainsi.

Et il en va de même pour l’ensemble des membres du corps, comme l’œil ou l’ouïe, la main ou le pied. De la même façon, l’homme doit s’abstenir d’assouvir son appétit sexuel avec son conjoint légitime.

Tout cela pour permettre la maîtrise des fonctionnalités du corps humain.

Il nous suffit, pour observer les effets bénéfiques de cette entrave aux actions de nos membres, de constater qu’elle constitue une éducation qui débarrasse l’individu d’un grand nombre de vices qui font souvent partie de ses habitudes.

Le jeûneur ne peut être ainsi considéré comme un authentique jeûneur, tant qu’il ne cesse pas de regarder ce qu’il n’est pas licite pour lui de regarder; tant qu’il ne préserve pas sa langue de dire ce qui est faux : tant qu’il ment, calomnie et colporte la médisance ; tant qu’il profère des injures, tant qu’il tient des propos futiles.

 

Dieu – Exalté soit-Il – a dit : « Bienheureux sont certes les croyants. Ceux qui sont humbles dans leur prière. Qui se détournent des futilités. » » [Coran 23/1-3] Dieu a mis en évidence que le fait de s’écarter des futilités constitue la deuxième qualité qui caractérise les hommes de foi, après la prière. Le Prophète a dit : « Celui qui ne laisse pas la parole mensongère et le fait d’agir trompeusement, Dieu n’a nul besoin qu’il laisse sa nourriture et sa boisson. » [Al-Bukhârî]

 

Le Messager de Dieu nous a ordonné d’utiliser le jeûne comme une arme contre le diable, et il nous a mis en garde contre les conséquences néfastes du fait de manger à satiété et d’être repu. Ses Compagnons éclairés après lui ont suivi ses conseils, mais les générations qui suivirent s’en sont peu à peu détachées. ‘Âïsha – que Dieu soit Satisfait d’elle – a dit : « La première épreuve qui a touché cette communauté, après la mort de son Prophète, a été le fait d’être rassasié. Les hommes, lorsque leurs ventres ont été repus, leurs corps ont engraissés, si bien que leurs cœurs se sont affaiblis, et que leurs appétits sensuels les ont emportés au galop ! »

 

Mes frères et sœurs en Islam,

Vient à nous un mois purificateur. Allons-nous le recevoir en nous contentant d’une pratique formelle se limitant à la privation de nourriture, ou allons-nous nous décider à comprendre cette pratique dans le sens de sa profondeur spirituel ?

Si au terme du mois de Ramadan, le croyant ne voit pas sa  piété augmenter et son comportement s’améliorer, cela signifie qu’il n’a pas accompli son jeûne comme il l’aurait dû.

 

Nous demandons à Dieu qu’Il purifie nos cœurs et nous rendent meilleurs. Allâhumma âmîn !

 

 

 

 

 

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