Avec le nouveau massacre perpétré par le régime de Damas à Tremseh ce jeudi 12 juillet 2012, il devient de plus en plus évident qu’une telle agressivité contre les populations musulmanes ne peut se déployer qu’avec la passivité complice des Etats-Unis et des Etats européens.
Inutile de mettre en avant les remontrances verbales proférées depuis des mois pour marquer une indignation collective.
Il faut interroger les faits.
Depuis plus d’une année, le scénario de l’horreur se multiplie dans les villages syriens, et si l’on tergiverse parfois pour faire porter aux révolutionnaires une part de responsabilité dans l’accroissement de la violence, on est bien obligé à la longue de reconnaître que seule l’armée de Bachar se livre impunément à une infâme boucherie. Villes et villages sont d’abord encerclés par des chars, puis bombardés par des hélicoptères. Les milices pro-régime alaouites entrent ensuite pour tuer les habitants encore en vie. Selon le Wall Street Journal, on apprend que des armes chimiques seraient déplacées en Syrie. Pourquoi douter qu’elles puissent être employées ? L’Etat d’Israël ne s’est-il pas servi de phosphore blanc contre les civils de Gaza ? A-t-il pour autant été mis au ban des nations ?
Normalement, les pays civilisés devraient immédiatement neutraliser un gouvernement qui se livre à de telles exactions, au lieu de lui envoyer un émissaire de l’ONU qui ne dispose d’aucun pouvoir effectif, pas plus que les Casques bleus sur le terrain. Mais après tant d’horreurs et de crimes, Washington en appel encore à une résolution ferme contre Damas !
A noter au passage que le philosophe-imposteur Bernard-Henri Lévy, qui s’était illustré pendant la révolution libyenne en homme de guerre défendant des principes sacrés, est étrangement inactif. Les principes sacrés demeurent, mais l’homme de guerre a singulièrement disparu.
Alors, pourquoi une telle passivité ?
Pourquoi attendre et laisser la révolution s’enliser dans un conflit qui va accentuer la fracture confessionnelle opposant la minorité alaouite à la majorité sunnite ?
Pourquoi autoriser la disparition de villages qui préfigure de nouveaux découpages dans la région ?
Pourquoi se dire qu’une fois cette sale besogne achevée, il sera temps de porter au dictateur un coup fatal, en le remerciant pour ses services ? Pourquoi le veto russe fonctionne-t-il ici contre les musulmans syriens, tout comme le veto américain fonctionne contre les Palestiniens ?
Quel est le monstre, qui derrière la partie visible de la scène, dans les coulisses sombres où travaillent les lobbies – lesquels, hélas ! ne sont pas le fruit de l’imagination maladive d’une âme conspirationniste – , quel est le monstre qui impose son calendrier selon un plan qui vise, depuis plus de trente ans, la destruction de la Syrie ?
La réponse en un mot : le sionisme. Le plan ? Le voici, extrait d’un article de la revue Kivounim (Orientation), publié par l’« Organisation Sioniste mondiale » à Jérusalem (n° 14, février 1982) : « L’éclatement de la Syrie et de l’Irak en régions déterminées sur la base de critères ethniques ou religieux, doit être, à long terme, un but prioritaire pour Israël, la première étape étant la destruction de la puissance militaire de ces États.»
Il nous faut donc lire l’actualité à travers la trame de ces projets monstrueux.
Et voir que ni les cris de détresse des enfants palestiniens, ni les hurlements des femmes syriennes livrées aux soldats, ne peuvent remettre en cause le plan décidé par les assassins.
Hani Ramadan
Lire :
LE MASSACRE DE TREMSEH
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