Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Quand Le Point refuse un droit de réponse

 Désinformation

 

Le Point est-il un magazine fiable et sérieux ?

Tout porte à croire le contraire.

On peut même relever l’orientation sioniste de sa ligne rédactionnelle (cela commence avec Claude Imbert, dont on connaît le goût pour l’islam, et finit par BHL, dont on sait les élucubrations botulesques, en passant par les confidences nihilistes de Michel Onfray), qui vise à diaboliser le mouvement islamique, et qui ménage avec la plus grande délicatesse le bel Etat d’Israël, et sa charmante armée.

Je sors du lot Patrick BESSON. Une plume celui-là. Un littéraire qui ferait bien de se convertir. Il pourrait ainsi acquérir la profondeur qui manque immanquablement à ceux qui ne connaissent pas Dieu.

Or donc, j’ai demandé à ce que soit publié le droit de réponse suivant. La rédaction du Point n’a pas donné suite, confirmant hélas qu’elle suivait en tout point BHL dans son délire et son absence totale de scrupule intellectuel. BHL a décidé de diaboliser les Frères musulmans par tous les procédés, suivant ainsi les manœuvres de la propagande sioniste. Bien plus : démontrant qu’il en est l’acteur le plus engagé. Le produit médiatique.

Voici donc cette réponse qui n’a pas été publiée, alors que je demandais simplement à BHL de citer ses sources.

 

Propos mensongers sur Hassan al-Banna

 

Dans la semaine du 28 juin 2012, Le Point a publié un article de Bernard-Henri Lévy intitulé : Egypte, année zéro. Il y affirme notamment que l’organisation des Frères musulmans « est née, à la fin des années 20, comme une secte totalitaire, d’inspiration nazie et dont le fondateur, Hassan Al-Banna, ne perdait aucune occasion d’inscrire Adolf Hitler, à la suite de Saladin, d’Abou Bakr ou d’Abdelaziz Al-Saoud, dans la lignée des « réformateurs » dont « la patience, la fermeté, la sagesse et l’obstination » ont su guider l’humanité. »

On connaît la facilité qu’a eu, dans le passé, notre philosophe médiatisé Bernard-Henri Lévy à livrer à ses lecteurs des citations tronquées, voire de fausses sources. Ce que je sais de mon grand-père, l’imam Hassan al-Banna, c’est qu’il avait un profond mépris pour le nazisme et le fascisme, et qu’il ne perdait pas l’occasion, devant les foules immenses qui assistaient à ses discours, de condamner toutes les idéologies nationalistes contraires à l’universalisme de l’islam. Il considérait que le drame vécu par les Juifs en Occident était une tragédie, mais que son dénouement nécessaire – la libération du peuple juif – ne devait pas se faire aux dépens des Palestiniens, agressés chez eux. Je demande donc à Bernard-Henri Lévy de nous livrer ses sources, l’usage des guillemets indiquant qu’il a bien puisé ces « citations » quelque part.

Il s’avérera, bien entendu, que ces sources n’existent pas.

En fait, l’argumentaire que reprend Bernard-Henry Lévy est celui de la propagande sioniste, qui pour justifier l’expansion de la colonisation des territoires occupés, et pour maintenir son idéologie tribaliste, n’a jamais cessé de considérer le résistant arabe palestinien comme un nazi. Des Israéliens – soldats et colons –  sont ainsi endoctrinés pour persécuter sans états d’âme les populations privées de leurs droits. Mais c’est oublier que le nazisme est une doctrine nauséabonde occidentale, et qu’à Jérusalem, sous domination arabe, les Juifs disposaient d’une entière liberté de culte devant le Mur des lamentations.

Certes, l’histoire révèle bien que pendant la montée du IIIe Reich, certains leaders de pays arabes, dont le Mufti de Jérusalem, ont établi des alliances avec le régime nazi. Israël, il faut le souligner, doit son existence à l’occupation britannique. Dans le contexte historique en question, les ennemis des ennemis devenaient des « amis ». Cette règle est une constante de l’histoire. Ainsi, les Etats-Unis ont collaboré un certain temps avec les Talibans contre les prétentions de l’armée russe. Affirmer aujourd’hui que le Président de la première puissance mondiale avait alors des convictions islamistes relèverait d’une gigantesque aberration. Telle est précisément la portée des propos botulesques de notre philosophe.

Il est regrettable que dans une république libre, qui va aujourd’hui établir des liens ouverts et nouveaux avec des dirigeants démocratiquement élus dans le monde musulman, Le Point s’encombre du point de vue sectaire de Bernard-Henri Lévy, qui jamais n’a fait ni ne fera jamais la moindre critique des actions meurtrières de Tsahal contre des populations civiles.

 

Hani Ramadan

Directeur du Centre Islamique de Genève

Petit-fils de l’imam Hassan al-Banna, fondateur du mouvement des Frères musulmans

 

 

 

 

Les commentaires sont fermés.