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Egypte : les militaires devant l’impasse

 Ce sont près d’une quarantaine de cortèges à travers toute l’Egypte, regroupant chaque fois des dizaines de milliers d’Egyptiens de toutes les catégories sociales, qui sont sortis ce vendredi 2 août 2013 pour dire non au coup d’Etat.

Sur la plateforme de Rabi‘a se sont succédé des représentants de plusieurs tendances, dont des hommes de gauche, des nasséristes ( ! ) , des Coptes, qui sont venus non pas pour défendre Morsi ou les Frères musulmans, mais pour soutenir le processus démocratique qui place le respect de la volonté populaire par les urnes au-delà du pouvoir militaire.

Tous réclament le retour du président et des membres du Parlement dans leurs fonctions légales, ainsi que le rétablissement de la Constitution suspendue arbitrairement.

 

Deux questions :


-     Pourquoi l’armée s’entête-t-elle à limiter ses opposants aux seuls Frères musulmans, puis à réduire ceux-ci – pourtant élus hier – à des « terroristes », quand en réalité, ce sont les putschistes eux-mêmes qui font régner un climat de terreur et qui continuent à incarcérer illégalement des prisonniers politiques et des journalistes ? Morsi, dans son dernier discours officiel, et de façon extrêmement intelligente, a rappelé que pendant l’année où il a exercé son mandat, il n’y a eu aucun prisonnier politique. On comprend aujourd’hui le sens de cette observation : elle nous permet de saisir clairement ce qui distingue un régime vraiment démocratique d’un régime policier.

 

-     Pourquoi aucune interview n’a-t-elle été accordée jusqu’à présent aux différents acteurs de la société civile qui refusent le coup d’Etat et qui ne se réclament pas pour autant de la mouvance des Frères musulmans ?


Pendant des décennies, les Occidentaux ont accepté de collaborer lâchement avec des dictatures arabes, tant que leurs intérêts géostratégiques et économiques étaient préservés. Voici à présent qu’ils fomentent des troubles et encouragent les militaires à briser l’élan des peuples vers la liberté. Tous les moyens sont bons, y compris un processus de désinformation au service de l’axe américano sioniste qui sévit dans la région pour le pire, et jamais pour le meilleur.

 

Pour mémoire, Shimon Peres a déclaré il y a quelques jours que l’échec du coup d’Etat militaire serait un désastre pour Israël. C’est pour cette raison que les putschistes, nourris servilement par les fonds américains, vont se faire une obligation de découvrir bientôt dans les quartiers des Frères musulmans – pourtant élus hier – des armes de destruction massive. C’est pour cela qu’il faudra absolument démontrer que les manifestants pacifiques portent en réalité des fusils et que, bien que l’on compte dans leurs rangs plus de 200 morts et 4000 blessés, ce sont eux qui tirent sur les bons soldats et les pauvres voyous.

 

C’est pour cela encore que certains journalistes au service des lobbies osent nous parler d’affrontements  entre les islamistes fanatiques – pourtant élus hier – et les loyaux militaires !

 Hani Ramadan

 

 

 

 

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