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Sermon : s’entraider

 Islam, religion de miséricorde


 

Le musulman ne vit pas en n’étant préoccupé que de sa seule personne et en s’écartant des hommes et de la vie. Il est au contraire un individu engagé qui apporte son aide à ses prochains et contribue à un monde meilleur, où règne la sécurité et la paix, parce qu’il comprend le sens de l’humanité, et sait parfaitement qu’il a des responsabilités vis-à-vis de ses frères dans la société où il vit.

 

Dieu dit dans le Coran : « Entraidez-vous dans l'accomplissement des bonnes oeuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. » (Coran, 5, 2)

 

Il sait que l’existence de la société musulmane dans laquelle il vit repose sur le fait que ses membres forment un seul corps, qu’ils se soutiennent pour affronter la vie et s’entraident pour porter ses fardeaux, surmonter ses crises et progresser.

C’est pour cette raison que l’Islam a fait des musulmans un seul corps, ayant les mêmes sentiments, et se soutenant dans un même élan.

 

Dieu – Exalté soit-Il – dit dans le Coran : « Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres.» (Coran, 9, 72) Il dit aussi : « Les croyants ne sont que des frères. » (Coran, 49, 10)

 

C’est pourquoi les musulmans sont associés dans tout ce qu’ils sont amenés à subir. Ils ne se divisent pas. Ils ne s’isolent pas. Ils ne se séparent pas. Comme nous l’a dit notre Prophète (Dieu le couvre de Sa paix et de Sa miséricorde) : «  Le croyant est pour le croyant telle une construction dont les éléments se soutiennent. » (Al-Bukhârî, Muslim)

Cette image rend compte d’une réalité : le lien qui unit les croyants est extrêmement ferme, si bien qu’ils sont totalement solidaires les uns des autres. Aucun parmi eux n’admet de voir son frère abandonné. Il ne se réjouit en aucune façon de ce qui peut lui faire du mal. Bien au contraire ! Il n’accepte pour son frère que ce qu’il accepte pour lui-même. C’est en ce sens que le Messager de Dieu s’exprimait en affirmant : «  Il en est des croyants dans la tendresse, la miséricorde et la bonté qu’ils se portent mutuellement comme d’un seul corps. Si l’un de ses membres se plaint, tout le reste du corps se mobilise en état de veille et de fièvre. » (Muslim)

 

Cela constitue la forme la plus élevée des liens et de l’entraide que l’on puisse concevoir dans n’importe quelle société humaine. Plus encore, c’est le niveau le plus exemplaire que puisse atteindre l’humanité, dans le sens de la solidarité. Or, cela est donné au musulman par le moyen de sa foi, et sur le fondement de la fraternité.

 

Pour toutes ces raisons, le musulman se doit, quand il a admis la nature de cette relation, de faire tout son possible pour aider son prochain. Il sait que c’est là une question de foi, à propos de laquelle il lui sera demandé des comptes. Il est dépositaire de cette responsabilité qu’il doit assumer, alors qu’il a devant lui les paroles du Messager de Dieu :

 

« Le musulman est le frère du musulman.

Il n’est pas injuste envers lui et il ne le livre pas.

Celui qui agit pour répondre au besoin de son frère, Dieu répond à son besoin.

Celui qui délivre un musulman d’une affliction en ce monde, Dieu le délivrera par elle d’une affliction au Jour de la résurrection.

Celui qui couvre un musulman, Dieu le couvrira au Jour de la résurrection. » (Al-Bukhârî)

 

Il trouve ainsi, mes frères et sœurs en Islam, le repos de son âme dans le fait de délivrer son prochain de son affliction, d’alléger sa peine, de résoudre ses problèmes.

Il sait qu’il agit en cela pour lui-même, se préparant pour le Jour des comptes, afin que son propre fardeau lui soit alors allégé.

 

Quant à l’action qui consiste à protéger la pudeur de ceux qui sont dans le besoin, afin qu’ils ne s’exposent pas avec honte, elle représente un summum de notre humanité, que le musulman atteint lorsqu’il a pris l’habitude de s’engager à faire le bien et à se montrer généreux, aidant son entourage et propageant la miséricorde entre les hommes.

Il sait que son engagement pour le bien des autres constitue la pierre de touche de sa foi, et le révélateur de sa sincérité. C’est le critère de vérité qui ne souffre aucun démenti, quand il est fondé sur la foi et émane d’elle. Dieu dit dans le Coran : « Or il ne s’est pas engagé sur la voie difficile. Et qu’est-ce qui pourrait te faire connaître ce qu’est la voie difficile ? C’est délier un joug, ou nourrir en un jour de famine un orphelin proche parent, ou un pauvre dans la misère. Être, en outre, de ceux qui ont cru et se sont recommandé mutuellement la patience, et se sont recommandé mutuellement la miséricorde. Ceux-là sont les gens de la droite. » (Coran, 90, 11-18)

 

Quant à ceux qui ne se préoccupent que des actes du rituels, ou que de faire étalage de leur piété, tout en se montrant avare de l’aide qu’ils pourraient apporter, ou en privant les gens du bien qu’ils pourraient recevoir, de telles attitudes révèlent la faiblesse de leur foi, le mensonge de leurs prétentions, et l’égarement dans l’orientation suivie. Sont conduits à leur perte ceux qui agissent de la sorte. Dieu dit : « Malheur donc à ceux qui prient ! Ceux qui sont distraits de leur prière. Ceux  qui agissent par ostentation. Et qui refusent toute aide (à leurs prochains). » (Coran, 107, 4-7)

 

Nous demandons à Allah de renforcer notre piété, d’accroître notre foi, et de raffermir les liens de notre fraternité. Nous lui demandons de faire partie de ceux qui aident leurs semblables dans la difficulté et le besoin.

Allâhumma âmîn !

 

 

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