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Le Caire n’est pas Kiev

Difficile de ne pas faire la comparaison, et de ne pas être une fois de plus surpris par le pouvoir orienté des lobbies et des médias.

Après les violences survenues à Kiev, ce mercredi 19 février 2013, qui ont fait 26 morts, un concert de condamnations internationales est venu ébranler le pouvoir de Viktor Ianoukovitch. L'Union européenne, le vice-président américain Joe Biden, Angela Merkel, le secrétaire d'Etat chargé de l'Europe David Lidington, au Royaume-Uni, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius et ses homologues allemand et polonais, tous ont pris position en faveur du peuple assemblé sur la place centrale de Kiev.

 

Preuve que lorsque la presse, les médias, les responsables politiques condamnent à l’unisson des forces répressives, cela donne des fruits, et permet d’épargner les assassinats, les incarcérations, la torture et le viol. Et il convient certes de saluer cette aide internationale portée à l’Ukraine.

 

Qu’en fut-il du Caire ?

 

Le 14 août 2013, 2600 manifestants pacifiques étaient massacrés sur la place Rabi‘a (soit 100 fois plus !), dans des conditions bien plus épouvantables que celles filmées à Kiev : des dizaines de personnes participant au sit-in de plus de quarante jours furent brûlées vives, victimes de l’agression menée par des putschistes, au mépris de l’arbitrage des urnes. Les élus furent jetés en prison, et le nouvel Etat policier désigna ses dirigeants intérimaires de pacotille.

 

Réaction continue et indignée de la presse ?

 

Des représentations diplomatiques du monde civilisé ?

 

De nos gouvernements ?

 

Rien de tout cela. Un silence complice. Bien plus, une justification du crime pour prévenir une trop grande liberté des peuples africains, juste bons à être exploités par l’entremise d’oligarchies militaires gardiennes des valeurs laïques; ou comme c’est le cas en Afrique Centrale, à être désarmés puis massacrés.

 

Deux poids, deux mesures. Toutes les vies, toutes les démocraties ne se valent pas. Seule la liste des personnes susmentionnées se distingue par une égale duplicité !

 

Hani Ramadan

 

 

 

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