Madame Hania al-Mawri m’envoie son dernier poème ainsi que deux autres
“écrits pour les enfants (et les grands enfants).”
J'offre à chacun la lecture de ces très beaux textes.
Gravure
Je t’entends réciter
Le Livre révélé,
Ces mots si lourds de sens,
Prononcés par ta bouche si fine aux dents de lait.
Héritage et miracle, le Coran est un don.
Quatorze siècles après la Révélation,
Du haut de tes cinq ans
Tu t’appropries des sagesses
Qui pour l’heure te dépassent,
Mon amour, mon enfant.
A travers ta voix cristalline
Résonne déjà la solennité
Des paroles divines.
Je devine en toi, une rare sensibilité.
Tu récites Ses versets
Et je verse des larmes,
Emue au plus haut point par le charme
De ta douce innocence
Qui déjà se soumet
A Sa Toute-Puissance.
Que cette lumière
Reste à jamais gravée dans ce cœur
Si pur. Les journées s’éclairent
Au son des versets salvateurs
Le Don de l’ Arbre
Tilleuls au doux parfum de miel,
Cerisiers en fleurs, saules pleurant le soir,
Baobabs, sequoias, s’élevant vers le ciel…
Cèdres, érables, ornant vos étendards.
Chaque printemps, de plus belle,
Leurs fragrances vous enivrent,
Pour le voyageur qui chancelle,
Un fruit, une aile, une ombre.
Les arbres sont l’espoir, le souffle, la vie,
N’allez pas trahir vos alliés, vos amis.
Aimez la nature, sa faune, sa flore.
Chut…Délectez-vous ; écoutez les bourgeons éclore.
Journal d’une cigogne
De Strasbourg à Carthage,
Déployant mes ailes
Et guidée par le Ciel,
J’entreprends le voyage.
La saison rude
Me pousse à l’exil.
Je change ainsi de latitude
De Septembre jusqu’en Avril.
Traversant le bassin
Méditerranéen,
Je m’en vais conquérir
Les hauteurs de vos bourgs.
Rameaux de bois, sarments de vigne,
Composeront un nid des plus dignes.
Dominant vos contrées, en toute équité,
Je colonise paisiblement clochers et minarets.