À propos du texte publié dans l’édition du 4 juin sous la signature de Jean-Noël Ferrié, directeur de recherche au CNRS, et titré « Révolution égyptienne, une parenthèse refermée ? »
Il est étonnant de voir Jean-Noël Ferrié, présenté comme un « expert », affirmer, et cela quelques jours après les élections du 26, 27 et 28 mai 2014 : « La grande majorité des Égyptiens, lassée d’une crise qui n’en finissait pas de rebondir et inquiète qu’elle ne se change en guerre civile, préféra l’armée aux Frères musulmans. »
De qui se moque-t-on ?
Les putschistes se sont vus contraints de prolonger la durée des élections. L’abstention record des Egyptiens a montré clairement leur refus de la dictature militaire.
Le monde entier a pu témoigner du fait que les bureaux de vote étaient vides.
Cependant, on est passé de 7% de participation le premier jour, à 10 ou 15 % le deuxième jour, à 47% le troisième jour, sans que personne puisse expliquer comment ce miracle s'est produit!
Au lieu d’un mea culpa bienvenu de la part des journalistes qui ont reproduit les chiffres mensongers livrés par les militaires, de juin 2013 à mai 2014, Le Temps convoque des « spécialistes » qui sont loin d’être à la page.
Cette devinette pour terminer. Dans la liste suivante des candidats « élus » à la présidence, trouvez qui est l’intrus le plus inquiétant pour les « amis de la démocratie » :
Nasser (1956): 99,9%
Sadate (1970): 90.04 %
Moubarak (1981): 98,46%
Morsi (2012): 51,73 %
Sissi (2014): 96,1%
Hani Ramadan
Paru dans Le Temps, 5 juin 2014