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L’islamophobie, ce « racisme raffiné »

 

 Réplique à Hélène Richard-Favre.

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Madame,

L’aspect le plus répugnant du racisme lié à l’islamophobie est certainement le fait qu’il ne dit pas clairement son nom, et se donne des airs de respectabilité, alors qu’il se traduit sur le terrain par la stigmatisation progressive de toute une communauté du fait de son appartenance à une foi religieuse. On en vient même à remettre en cause la liberté de pratiquer sa religion. Et sans doute, cette islamophobie conduit les foules manipulées à ignorer les atrocités commises contre les musulmans, de la Birmanie jusqu’en Palestine en passant par la Syrie, atrocités qui touchent des centaines de milliers de victimes.

Quelle bassesse ! Sans doute une bassesse de même nature que celle qui avait progressivement gagné, dans les années trente, l’Allemagne nazie. Alors, il entrait dans la norme bourgeoise et populaire de justifier l’antisémitisme.

Le sens premier des mots – auquel vous vous arrêtez – ne doit pas nous empêcher de comprendre le sens réel de l’usage que l’on en fait. Usage qui relève d’une hypocrisie consommée.

Dans une Tribune signée le 1er novembre 2013, Thomas Delthombe affirmait :

« Car telle est la fonction de l’islamophobie : encoder le racisme pour le rendre imperceptible, donc socialement acceptable. C’est cette machine à raffiner le racisme brut, (….) qui tourne à plein régime depuis trente ans, à gauche comme à droite. On ne parle jamais de «bougnoules» à la télévision et dans la presse, et assez peu d’Arabes et de Noirs. Mais on diffuse à flux continu des reportages où se déverse un magma confus de «musulmans», d’ « islamistes » et autres «communautaristes». Rien de raciste, bien sûr! C’est simplement que ces gens-là posent «problème», nous dit-on, car ils menacent la «République», la «laïcité», le «féminisme», le «vivre-ensemble». Ainsi encodé, ce racisme raffiné, produit dans les beaux quartiers, imprimé dans les journaux, mis en scène à la télévision, propagé sur Internet, se dissémine dans toute la société. Laquelle, ainsi habituée à vivre dans un mélange de peur identitaire et d’angoisse sécuritaire, est sommée de traquer les voiles litigieux, de mesurer les poils de barbe et de signaler le moindre «colis suspect». »

Voilà des propos, Madame, que je vous invite à méditer longuement.

Cordialement.

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