Notre réaction aux attentats de Paris du 13 novembre 2015
Louange à Dieu, Maître des univers.
Nous témoignons qu’il n’y a de dieu que Dieu et que Muhammad (Dieu le couvre de bénédiction et de paix) est le Messager de Dieu.
Mes chers frères et sœurs en Islam, je vous recommande ainsi qu’à moi-même la piété et le fait de craindre Dieu.
Mes chers frères et sœurs en Islam,
Les événements tragiques de ces jours font que celui qui parmi nous est habituellement patient et mesuré se trouve plongé dans la plus grande perplexité ! Le musulman en vient à ne plus savoir comment comprendre ce qui arrive, et où se situe la vérité. Il ne sait plus quelle position prendre devant ces troubles, dont l’obscurité est comparable, comme l’avait prédit notre Prophète (Dieu le couvre de bénédiction et de paix), « aux ténèbres d’une nuit sombre ».
Il existe cependant des principes auxquels le musulman peut se tenir fermement pour ne pas perdre pied. Tout comme il lui est possible de donner de vraies réponses aux questions qui se posent à lui.
Premièrement, nous condamnons de la façon la plus ferme les actions terroristes qui ont touché la capitale française vendredi dernier, le 13 novembre 2015.
L’Islam, mes chers frères et sœurs, n’accepte en aucune façon le meurtre des innocents. L’imam adh-Dhahabî a mentionné dans son livre sur les péchés capitaux (al-Kabâ’ir) le meurtre après l’idolâtrie, qui constitue en Islam la faute la plus grave. Dieu dit en effet dans le Coran : « Quiconque tue une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes. » (Coran, 5, 32)
Le Prophète Muhammad (Dieu le couvre de bénédiction et de paix) a dit : « « Evitez les sept choses qui conduisent l’homme à sa perte. » Ses Compagnons lui demandèrent : « Quelles sont ces sept choses, ô Messager de Dieu ? » Il répondit :
- Le fait d’associer à Dieu d’autres divinités.
- La magie.
- Le fait de tuer l’âme que Dieu a rendue sacrée, sauf en droit.
- Le fait de consommer l’usure.
- Le fait de consommer le bien de l’orphelin.
- Le fait de tourner le dos à l’ennemi le jour où les deux armées se rencontrent.
- Le fait d’accuser de fornication les femmes chastes, innocentes et croyantes. » (Al-Bukhârî, Muslim)
On voit donc dans ce hadith que le meurtre figure au rang des grands péchés. Le Messager de Dieu (Dieu le couvre de bénédiction et de paix) a dit en ce sens : « Vous annoncerai-je quels sont les plus grands des péchés majeurs ? – il répéta cela trois fois – Nous dîmes : « Mais si, ô Messager de Dieu ». Il déclara : « Le fait d’associer à Dieu une ou plusieurs divinités. Le fait de désobéir à ses père et mère. Le meurtre. » Et alors que le Prophète était accoudé, il s’assit et dit : « Et certes, la parole mensongère, le faux témoignage ! » Il ne cessa de le répéter au point que nous dîmes : « Plût à Dieu qu’il ne se soit tu ! » » (Al-Bukhârî)
Le Prophète (Dieu le couvre de bénédiction et de paix) a dit également : « L’homme ne cesse d’être épargné en bénéficiant de sa foi, tant qu’il ne commet pas de meurtre en tuant sans droit. » (Al-Bukhârî)
Et il a dit : « Les premiers litiges qui seront tranchés par la justice (au Jour de la résurrection) concerneront les affaires de meurtres. » (Al-Bukhârî)
Il a dit encore (Dieu le couvre de bénédiction et de paix) : « Les plus grands des péchés majeurs sont le fait d’associer à Dieu une ou plusieurs divinités, le meurtre, et la désobéissance envers les père et mère. » (Al-Bukhârî, Ahmad)
Tous ces textes sont clairs dans le fait que la vie des hommes est sacrée. Verser le sang sans droit est absolument illicite en Islam. Ceux qui ont tiré sur des innocents à Paris doivent donc être considérés à l’évidence comme des criminels, qui ne bénéficient d’aucune excuse qui justifierait ce qu’ils ont fait.
Deuxièmement, nous avons des raisons de douter de l’éclairage qui nous est donné de ces événements. Nous savons tous que depuis le 11 septembre, une main cachée agit pour semer partout le trouble. Une main coupable, qui veut jeter l’opprobre et la haine sur l’Islam et les musulmans. Or, il revient aux citoyens et aux civils d’un Etat de droit d’exiger de leurs autorités qu’elles mènent des enquêtes impartiales ne dépendant pas des intérêts politiques des classes dirigeantes.
Troisièmement, nous nous adressons au monde qui manifeste tant de douleur pour la mort de 129 êtres humains en France – et c’est une douleur qu’il a raison de manifester, et que nous manifestons avec lui –, nous nous adressons à lui pour lui demander : Pourquoi la communauté internationale n’a-t-elle pas bougé pour sauver plus de 200 000 Syriens, tués sans être secourus ? Si vos valeurs sont humanistes, comme vous le prétendez, et si elles s’étendent universellement à l’ensemble de l’humanité, sans exception, pourquoi alors cette différence entre l’homme qui vit en France et l’homme qui vit en Syrie ? Ce dernier ne mérite-t-il pas que l’on souffre aussi pour lui ? Que l’on bouge pour lui ? Depuis quatre ans maintenant que les massacres ont commencé ?
Nous sommes là face à une injustice flagrante, à laquelle les musulmans ne viendront pas à bout en cherchant refuge auprès des Nations Unies, organisation qui est elle-même la cause de la mort de milliers de victimes de négociations sans fin !
Ils n’en viendront à bout qu’en revenant à l’Islam qui enseigne que l’injustice sera ténèbres au Jour de la résurrection, l’Islam qui est une miséricorde pour l’ensemble de l’humanité, et que des mains sales ne pourront jamais salir !
Faisons en sorte de vivre, tous ensemble, selon nos principes, nous qui tenons le Coran d’une main et la Sunna de l’autre (la Sunna : la voie du Prophète (Dieu le couvre de bénédiction et de paix)).
Faisons en sorte de peser le moindre événement selon la balance de la justice en condamnant les iniquités, d’où qu’elles viennent.
Nous demandons à Dieu de nous faire voir la vérité afin que nous nous y conformions, et de nous faire voir ce qui est erroné afin que nous nous en écartions. Nous lui demandons de nous mettre à l’abri des troubles, et de nous couvrir de Sa miséricorde. Allâhumma âmîn !