Il est difficile de ne pas répondre à Giuliano Ricci, qui cherche à donner une explication à la violence qui se trouve parfois dans la Bible.
Premièrement, l’islam n’est pas fondé sur l’Ancien Testament, mais sur le Coran, qui confirme les messages révélés antérieurs (comme la Torah et l’ Evangile), qui sont tous à l’origine, pour les musulmans, la parole de Dieu. De toute la tradition abrahamique, seul le Coran est resté intégralement conservé. Je vous rappelle que l’année dernière, une importante découverte a été faite par une doctorante de l’Université de Birmingham, qui a mis à jour un manuscrit du Coran écrit du temps du Prophète Muhammad, selon une datation au carbone 14. Qu’observe-t-on ? Ce document correspond exactement, mot à mot, à la version dont nous disposons aujourd’hui !
Jésus reprochait par ailleurs aux Pharisiens de se tenir à un culte formel, dépourvu de toute profondeur spirituelle. Mais il n’a jamais désavoué la loi de Dieu. Il a seulement mis en évidence sa dimension de miséricorde. L’adoration authentique est celle du cœur, mais le rituel est là pour lui donner forme. L’islam enseigne que le juste milieu est nécessaire, entre la justice et le pardon. Il ne faut ni laisser l’esprit pour la lettre, ni la lettre pour l’esprit.
Tribune de Genève,
8 février 2016