Sermon en français (dix minutes 30) :
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AUTRE SERMON :
La Zakât, aumône légale, et le devoir de s’en acquitter
ZAKÂT
Comme l’explique as-Sayyid Sâbiq, la zakât est le nom qui est utilisé pour désigner ce que l’homme donne aux pauvres pour s’acquitter de l’obligation qu’il a envers Dieu – Exalté soit-Il –. Le mot zakât comprend le sens de purification, et aussi de croissance et de bénédiction. L’aumône légale a été appelée ainsi zakât parce que celui qui s’en acquitte peut espérer voir son âme purifiée et son bien béni. Dieu dit ainsi dans le Coran : « Prélève de leurs biens une aumône qui les purifie et par laquelle tu les béniras. » (Coran, 9, 103)
La zakât est l’un des cinq piliers de l’Islam. Elle est citée conjointement avec la prière dans quatre-vingt-deux versets coraniques. Dieu en a fait une obligation par le biais de Son Livre, de la Sunna de Son Messager (Dieu le couvre de bénédiction et de paix) et du consensus de Sa communauté.
Selon Ibn ‘Abbâs – que Dieu soit Satisfait de lui et de son père –, lorsque le Messager de Dieu envoya Mu‘âdh Ibn Jabal – que Dieu soit Satisfait de lui – au Yémen[1], il lui dit : Tu vas vers un peuple qui fait partie des Gens du Livre[2]. Invite-les donc à témoigner qu’il n’y a de dieu que Dieu, et que je suis le Messager de Dieu. S’ils se conforment à cela, fais-leur savoir que Dieu leur a imposé cinq prières chaque jour et nuit. S’ils se conforment à cela, fais-leur savoir que Dieu – Exalté soit-Il – leur a prescrit une aumône en ce qui concerne leurs biens, qui est prélevée sur les biens des riches parmi eux, et donnée aux pauvres parmi eux. S’ils se conforment à cela, prends garde de ne pas te saisir de leurs biens les plus précieux[3], et crains l’invocation de celui qui subit une injustice, car entre elle et Dieu, il n’y a pas de voile[4]. » (Muslim) Le hadith est authentique et reconnu par l’ensemble des traditionnistes.
Mes chers frères et sœurs en Islam,
A La Mecque, dans les premiers temps de l’Islam, l’aumône était une obligation non délimitée : les sommes à verser et les biens à donner n’étaient pas déterminés. Cela était laissé à la discrétion des musulmans qui pouvaient y contribuer au gré de leurs sentiments et de leur générosité. En l’an deux de l’hégire, selon l’opinion communément admise, les parts obligatoirement dues furent prescrites avec force détails pour chaque type de bien.
Mes Chers frères et sœurs en Islam,
Le Coran et la Sunna nous exhorte à nous acquitter de cette obligation, et nous encourage à le faire de façon constante. Dieu dit ainsi dans Son Livre :
« Prélève de leurs biens une aumône qui les purifie et par laquelle tu les béniras.» (Coran, 9, 103)
En d’autres termes : Prends – ô toi le Messager – des biens des croyants une aumône, qu’elle soit prescrite ou non, déterminée ou donnée de plein gré, une aumône purificatrice par laquelle ils seront lavés des scories de l’avarice et de la cupidité, et qui enlèvera de leurs âmes bassesse et dureté à l’égard des démunis et des pauvres dans la détresse, entre autres vices. Par ces aumônes, l’être humain conduit son âme vers la purification et l’élévation morale lui octroyant le bonheur dans ce monde et dans l’au-delà.
Dieu dit aussi :
« Les pieux seront dans des jardins et [parmi] des sources, recevant ce que leur Seigneur leur aura donné : ils étaient auparavant bienfaisants : ils dormaient peu, la nuit, et aux dernières heures de la nuit, ils imploraient le pardon (de Dieu); et dans leurs biens, il y avait un droit revenant au mendiant et à celui qui est privé de tout. » (Coran, 51, 15-19)
Relisons ces versets plusieurs fois. On y observe que Dieu a fait en sorte que la qualité qui est la plus spécifiquement celle des hommes de bien, est la bienfaisance, et que cette bienfaisance se manifeste par le fait qu’ils se lèvent pour prier la nuit, et qu’ils demandent à Dieu pardon avant l’aube, marquant ainsi leur complète servitude et leur volonté de se rapprocher de leur Créateur. Tout comme cette bienfaisance se manifeste dans le fait qu’ils donnent au pauvre ce qui lui est dû, par miséricorde et tendresse envers lui.
Dieu dit également :
« Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils ordonnent le convenable, interdisent le blâmable, accomplissent la prière, acquittent l’aumône légale, et obéissent à Dieu et à Son Messager. Voilà ceux auxquels Dieu fera miséricorde. » (Coran, 9, 71)
En d’autres termes, la communauté que Dieu béni et qu’Il couvre de Sa miséricorde est celle qui croit en Dieu, et dont les membres entretiennent des liens de solidarité et d’affection réciproque, ordonnent ce qui est convenable, interdisent ce qui est blâmable. Une communauté d’hommes qui sont liés à Dieu par la prière, et dont les liens mutuels se renforcent par l’acquittement de la zakât.
Dieu dit encore :
« Ceux qui, si Nous leur donnons de s’établir avec force sur terre, accomplissent la prière, acquittent l’aumône légale, ordonnent le convenable et interdisent le blâmable. Cependant, l'issue finale de toute chose revient à Dieu. » (Coran, 22, 41)
Il en ressort que le paiement de la zakât représente l’une des finalités de notre établissement sur terre : lorsque Dieu donne aux croyants un espace leur permettant de vivre et d’y affirmer leur foi, ils doivent s’acquitter de la zakât !
L’imam Ahmad rapporte, selon une chaîne de transmission authentique du hadith, qu’Anas – Dieu soit Satisfait de lui – a dit : « Un homme de la tribu de Tamîm vint trouver le Messager de Dieu (Dieu le couvre de bénédiction et de paix) et lui dit : « Ô Messager de Dieu, je suis un homme qui possède beaucoup de biens. J’ai une famille, des avoirs et des gens à qui j’offre l’hospitalité. Fais-moi connaître comment procéder et comment dépenser mon argent. – Tu dois, répondit le Messager de Dieu (Dieu le couvre de bénédiction et de paix), prélever l’aumône légale sur tes biens : c’est un acte purificateur qui te purifiera. Tu dois entretenir des liens constants avec tes parents et tes proches. Tu dois également respecter les droits du pauvre, du voisin et du mendiant. »
Mes Chers frères et sœurs en Islam,
Une façon d’entretenir des liens de parenté avec ses proches est de veiller à ce qu’ils ne manquent de rien qui leur soit nécessaire.
Nous demandons à Dieu de faire que nous soyons de ceux qui purifient leurs biens par des aumônes bénies, et qui se comportent avec compassion envers tous ceux qui sont dans le besoin. Allâhumma âmîn !
[1] En l’an dix de l’hégire.
[2] Les « Gens du Livre » : expression coranique qui désigne les juifs et les chrétiens.
[3] Ce hadith nous montre quel ordre de priorités il convient d’observer vis-à-vis de ceux qui sont invités à embrasser l’Islam : d’abord l’adhésion à la foi monothéiste, puis l’enseignement de la prière, puis l’observance de la zakât, qui consiste à prélever une partie des biens des personnes fortunées pour la donner aux pauvres. Ici, le Prophète (Dieu le couvre de bénédiction et de paix) met en garde Mu‘âdh contre le fait de prendre la meilleure part des biens de ceux qui auront choisi la conversion à l’Islam.
[4] Ce qui signifie que tôt ou tard, Dieu répond à l’invocation de celui qui est opprimé, et que l’oppresseur finira par en subir les conséquences.