Voici deux beaux poèmes de Madame Hania al-Mawri
Bonne lecture!
Le temps d’un songe
A l’ombre d’un épais cerisier en fleurs,
Pliant sous la foison des bouquets de promesses,
Nuée voluptueuse, qui fait frémir mon cœur,
Quelle délectation ! La nature est en liesse.
Cadre réjouissant, dont je remplis mes yeux,
Bercée par sa douceur, l’arbre est majestueux.
Mais déjà les pétales, délicats, éphémères,
Emportés par la brise rejoignent la terre,
Recouvrant l’herbe vive, d’un tapis rose pâle.
Je n’ose pas fouler tissage aussi royal,
Et n’ose refouler l’éclosion de mes larmes,
Chaque année, de plus belle, le printemps me désarme.
Les yeux clos je respire les parfums subtils
Des fleurs s’abandonnant au temps qui les disperse,
Et ressens en mon âme, quelque douce tristesse.
M’en retournant, je songe… Reverrai-je un avril ?
Né pour T’aimer !
Certains souvenirs sont douloureux.la cause en est notre ignorance d’alors… Car si dans la jeunesse, l’insouciance était perçue comme une forme de liberté saine et enjouée, la sagesse y voit une abomination des plus redoutées.
Le temps qui s’écoule implique la gravité, chaque grain du sablier nous exhorte à agir, à courir et fuir vers Celui qui inspire aux créatures le repentir.
Un réveil salvateur, comme une première naissance ; chaque heure devient précieuse et tout prend enfin sens…
Seule la peur de notre défaillance nous fait craindre l’avenir.
Serai-je suffisamment patient, fort, digne, indulgent, clairvoyant ?...
Le salut implique de demeurer sur la Voie ; imiter les véridiques, acquérir la science, se blottir en son sein, embrasser son destin.
Chercher à connaître Son Créateur, croire en Sa magnanimité, L’implorer, car c’est Lui qui fortifie, éclaire, apaise et purifie. S’en remettre à Lui, le Clément, le Sage.
Lui demander la certitude, le recueillement dans la prière, Son Amour, Sa Lumière.
Espérer Son soutien, redouter Son courroux, et s’émouvoir de Sa patience… Ô Dieu, pardonne-nous !
Puisses-Tu nous honorer en ce bas-monde et pour l’Eternité !
Que pourrais-je souhaiter en Ton Paradis, si Tu m’aimes, si Tu daignes, ô Dominateur Suprême, me regarder au Jour Dernier !
Ta Satisfaction sera ma forteresse. Ton Amour nourrira mon cœur subjugué, résonnant d’allégresse !