Chute libre
Tu as bercé mon enfance
De ton amour, ta science, ton indulgence.
Tu étais le refuge, le giron, le fort.
Celle qui bien souvent feignait de ne pas voir les torts.
Tu m’enseignas le beau, embellissant ma vie.
Rayon de soleil après l’averse,
Il me semble aujourd’hui
Que les rôles s’inversent.
Après avoir su, tu ne sais désormais plus.
Une herse se dresse impitoyablement,
Et m’empêche d’accéder à l’enceinte d’antan,
Où m’accueillait la reine triomphante que tu fus.
Mon regard devient flou… Reviens donc !
Tes absences m’obsèdent et me font souffrir.
Le silence de tes souvenirs
Me bouleverse au plus profond.
Impuissante devant l’érosion due à la maladie assassine
Qui refait de toi une enfant,
Comme si soudain mon histoire n’avait plus de racines.
Tu es dans mes bras et déjà si loin… ma chère maman !