« Idlib saignée par les rivalités russo-turques », c’est par ce titre trompeur que la TDG du 15 février 2020 nous informe sur le dernier drame syrien qui atteint une nouvelle fois un seuil critique : deux millions de personnes sont menacées à Idlib et 900 000 autres en déplacement vivent dans des conditions épouvantables.
Des familles entières sont déjà mortes de froid. Or, dire que cela est le résultat des « rivalités russo-turques », c’est passer sous silence près de neuf années pendant lesquelles la communauté internationale n’a rien fait pour venir au secours des Syriens qui se sont soulevés contre Bachar el-Assad. Le veto sino-russe avait empêché toutes représailles contre le tyran de Damas, qui alors que son régime assassin était sur le point de s’effondrer, a appelé en renfort l’armée russe pour massacrer son propre peuple. Erdogan n’a rien à voir avec ce processus. Au contraire, son pays est celui qui accueille à ce jour le plus de réfugiés syriens. Et laisser supposer qu’il défende les terroristes contre des forces loyales, c’est se faire l’écho des propagandistes du pouvoir despotique en place. La Turquie n’agit dans la région qu’avec la volonté de protéger les civils contre les violences militaires. Violences que ni l’ONU, ni l’Union européenne n’ont pu empêcher. Au contraire, la communauté internationale est coupable, et clairement, de non-assistance à un peuple exterminé, subissant une barbarie sans nom !
Hani Ramadan, Directeur du Centre islamique de Genève
Tribune de Genève
24 février 2020
Iman Ahmed, petite syrienne morte de froid les yeux grand ouverts
sur le chemin qui devait les mener, elle et sa famille qui fuyaient les bombardements du régime, à Idlib, dans un camp de réfugiés près de la frontière turque. Le petit cœur d'Iman Ahmed a cessé de battre, vaincu par le froid.