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Un sermon : Réflexions sur une année passée

À l’occasion de la nouvelle année 1442 du calendrier hégirien, qui commence ce jeudi 20 août 2020

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Une année hégirienne est bientôt passée. Ce qui signifie que nous avons tous une année de plus, et que nous nous sommes tous rapprochés de notre mort d’une année.

Celui qui meurt, sa mort est sa fin du monde. Le livre où sont consignées ses œuvres est définitivement fermé, et son Seigneur le juge. Sa destinée est le Paradis ou l’Enfer.

Al-Hassan Al-Basrî a rapporté cette parole : « Il n’est de jour dont l’aube se lève, sans qu’un héraut appelle du côté de la Vérité : « Ô fils d’Adam, je suis une nouvelle création, et je suis témoin de tes actions. Profite de moi en faisant une provision de bonnes œuvres, car je ne reviendrai pas jusqu’au Jour de la résurrection. » »

Ce conseil, mes frères et sœurs en Islam, ne s’adresse pas seulement aux vieilles personnes, mais aussi aux jeunes gens. La longueur de la vie de chacun d’entre nous dépend exclusivement de la volonté de Dieu. Pour les uns, il se peut qu’ils vivent de longues années ; et pour les autres, il se peut qu’ils vivent leurs derniers jours.

Le Coran dit : « Et aucune existence n’est prolongée ou abrégée sans que cela soit consigné dans un livre. Cela est vraiment facile pour Dieu. » (Coran, 35, 11)

De la même façon, la mort ne touche pas seulement celui qui est malade, mais aussi celui qui est bien portant. Il n’y a personne qui soit trop misérable ou trop considérable pour échapper à la mort.

 

Un poète a dit avec vérité :

 

« Et combien de jeunes gens passent leur journée dans la sérénité,

Alors que déjà sont tissés leurs linceuls sans qu’ils ne le sachent »

 

Une année est passée. Une année qui se plaint à Dieu de notre négligence. Notre négligence en ce qui concerne notre religion, et notre avidité pour les biens de ce monde. Nos efforts pour nous accaparer ce qui ne nous appartient pas, alors que Dieu a déjà décidé de la part de ce monde qui revient à chacun d’entre nous, tout comme Il a décidé du terme de notre vie.

Pourquoi avoir commis tant d’actions blâmables ? Alors que le monde et ses plaisirs sont passagers, semblables à une ombre qui se déplace, et alors que l’au-delà est meilleur et plus durable ?

Mâlik Ibn Dînâr a déclaré : « Si le monde était fait d’or éphémère et l’au-delà fait d’argile éternel, il conviendrait de préférer l’argile éternel à l’or éphémère. Qu’en est-il dès lors d’un au-delà fait d’or éternel et d’un monde fait d’argile éphémère ? »

La mission de l’homme sur terre, mes frères et sœurs en Islam, consiste essentiellement à adorer Dieu comme il se doit, et à établir une société juste où le riche vient en aide au pauvre, où le fort assiste le faible, où nul ne prend plus que ce qui lui revient de droit, ou nul ne néglige ses devoirs.

Est-ce que nous nous sommes montrés fidèles à ces principes durant l’année écoulée, et méritons-nous d’accueillir avec joie l’année nouvelle ?

Est-ce que nous avons occupé une partie de notre temps à résoudre les problèmes de nos frères et sœurs, ne serait-ce qu’en leur prodiguant nos conseils, suivant la parole du Prophète (Dieu le couvre de bénédictions et de paix) : « La religion, c’est le conseil sincère » ?  Dieu dit dans le Coran :

« Il n’y a aucun bien dans beaucoup de leurs conversations secrètes, sinon celui qui ordonne une aumône, ou une œuvre de bien, ou une conciliation entre les gens. » (Coran, 4, 114)

Avons-nous agi en ce sens ? Avons-nous donné une partie de nos biens pour aider et consoler le pauvre, le malade et celui qui n’a plus de moyen ?

Avons-nous enseigné aux gens ce qui est utile aux gens ?

Au Jour de la résurrection, tout serviteur de Dieu ne quittera pas son lieu de jugement avant d’avoir été interrogé. D’après Abû Hurayra, le Prophète (Dieu le couvre de bénédictions et de paix) a dit : « Les deux pieds du serviteur ne bougeront pas, au Jour de la résurrection, jusqu’à ce qu’il soit interrogé sur quatre éléments : sur sa vie, comment[1] l’a-t-il épuisée ? Sur sa jeunesse, comment[2] l’a-t-il consumée ? Sur son bien, d’où l’a-t-il acquis et comment l’a-t-il dépensé ? Et sur son savoir, qu’en a-t-il fait ? » (At-Tabarânî, al-Bazzâr)

 

Mes frères et sœurs en Islam,

Si pendant cette année écoulée vous vous êtes comportés en mettant chaque chose à sa place et en remplissant vos devoirs, alors vous êtes de ceux qui reçoivent la bonne annonce d’une vie heureuse dans ce monde et dans l’au-delà. Mais si ce n’est pas le cas, si vous vous êtes montrés négligents, alors écoutez le Coran qui vous dit :

« Fuyez donc vers Dieu ! Je suis pour vous, de Sa part, un avertisseur explicite. » (Coran, 51, 50)

Fuyez donc du péché vers l’obéissance !

Du châtiment de Dieu vers Son pardon !

De Sa colère vers Son amour !

Car aujourd’hui, il est temps d’agir et de prendre de fermes résolutions. Aujourd’hui, il y a les actions et il n’y a pas de compte ; et demain, il y aura des comptes à rendre et il n’y aura plus d’action. Il ne sera plus temps d’agir. Ne vous laissez pas séduire par les attraits du monde matériel. C’est une mer profonde, et combien s’y sont noyés ! Que votre navire soit la piété, et votre voile, le fait de vous en remettre à Dieu Seul. Comme a dit le poète en substance :

 

Dieu a des serviteurs sages et sagaces

Qui ont répudié le monde et ont craint ses séductions

Ils l’ont observé, et lorsqu’ils ont su

Que ce n’est pas là la patrie d’un vivant

Ils l’ont considéré telle une mer profonde

Et ont fait de leurs bonnes œuvres autant de navires !

 

L’imam Alî – que Dieu soit Satisfait de lui – a affirmé :

 

« Agissez constamment !

Et tendez fermement vers votre objectif !

Persévérez dans la droiture !

Armez-vous de patience !

Et montrez-vous toujours scrupuleux ! »

 

Nous demandons à Dieu qu’Il nous ouvre, en cette nouvelle année, les portes de Sa miséricorde. Allâhumma âmîn !

 

[1]Textuellement : « en quoi l’a-t-il épuisée ».

 

[2]Textuellement : « en quoi l’a-t-il consumée ».

 

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