La piété, ou la crainte de Dieu[1]
« Et quiconque craint Dieu, Il lui donne une issue favorable, et Il lui accorde Ses dons par (des moyens) sur lesquels il ne comptait pas. » (Coran, 65, 2-3)
Louange à Dieu, Maître des univers.
Nous témoignons qu’il n’y a de dieu que Dieu et que Muhammad (Dieu le couvre de bénédictions et de paix) est le Messager de Dieu.
Mes chers frères et sœurs en Islam, je vous recommande ainsi qu’à moi-même la piété et le fait de craindre Dieu.
Dieu dit dans le Coran :
« Ô vous qui avez cru ! Craignez Dieu comme Il se doit d’être craint. »[2]
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اتَّقُوا اللَّهَ حَقَّ تُقَاتِهِ
Il dit aussi – Exalté soit-Il – : « Craignez Dieu autant que vous le pouvez. »[3]
فَاتَّقُوا اللَّهَ مَا اسْتَطَعْتُم
Il dit aussi – Glorifié soit-Il – : « Ô vous qui avez cru, craignez Dieu et ayez un
langage pertinent et juste. »[4]
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اتَّقُوا اللَّهَ وَقُولُوا قَوْلًا سَدِيدًا
Et Il dit encore : « Et quiconque craint Dieu, Il lui donne une issue favorable, et Il lui accorde Ses dons par (des moyens) sur lesquels il ne comptait pas. » [5]
وَمَنْ يَتَّقِ اللَّهَ يَجْعَلْ لَهُ مَخْرَجًا (2) وَيَرْزُقْهُ مِنْ حَيْثُ لَا يَحْتَسِبُ
Il dit également : « Si vous craignez Dieu, il vous accordera un pouvoir de discernement, rachètera pour vous vos mauvaises actions et vous pardonnera. Dieu est le détenteur de l’immense grâce. »[6]
إِنْ تَتَّقُوا اللَّهَ يَجْعَلْ لَكُمْ فُرْقَانًا وَيُكَفِّرْ عَنْكُمْ سَيِّئَاتِكُمْ وَيَغْفِرْ لَكُمْ وَاللَّهُ ذُو الْفَضْلِ الْعَظِيمِ
Le mot taqwâ, que nous traduisons par la piété ou la crainte de Dieu, vient de la racine wiqâya, qui désigne ce qui cache la tête, mais aussi, de façon plus générale, ce qui protège. La crainte de Dieu consiste donc pour le serviteur à se protéger de Son châtiment en se conformant à Ses ordres, et en s’écartant de Ses interdictions.
Ces versets nous montrent que la piété – at-taqwâ – est à l’origine de tout bien, sur terre comme dans l’au-delà. Ainsi :
- Dieu aide matériellement et spirituellement celui qui Le craint.
- Il lui donne le discernement et illumine son intelligence, si bien qu’il distingue le bien du mal. Il reconnaît ce qui est vrai et s’en approche, et il reconnaît ce qui est faux et s’en écarte.
- Dieu pardonne ses péchés à celui qui pratique la piété.
D’après Abû Hurayra, on demanda au Prophète (Dieu le couvre de bénédictions et de paix): « Qui est le plus noble des hommes ? » Il répondit : « Le plus noble d’entre eux est le plus pieux d’entre eux. » Des Compagnons dirent : « Ô Prophète de Dieu, ce n’est pas à ce sujet que nous t’interrogeons. » Il poursuivit : « Alors, le plus noble des hommes est Joseph, prophète de Dieu, fils du prophète de Dieu, fils du prophète de Dieu, fils de l’ami intime de Dieu. »[7] Ils dirent : « Ce n’est pas à ce sujet que nous t’interrogeons. » Il dit : « C’est donc à propos de la souche[8] des Arabes que vous m’interrogez ? » « Oui », dirent-ils. Le Messager de Dieu déclara : « Les meilleurs d’entre eux avant l’Islam[9] sont les meilleurs d’entre eux dans l’Islam, lorsqu’ils sont instruits d’une saine compréhension de l’Islam. » [10]
De ce hadith on retire des enseignements précieux : l’homme est élevé par sa piété. Sa véritable noblesse est sa crainte de Dieu. Celui qui pratique la piété, sa vie est bénie sur terre et son rang est élevé dans l’au-delà. Le hadith montre également comme la noblesse d’un homme se reconnaît aussi à sa noble ascendance, dans la mesure où ses pères pratiquaient eux-mêmes la piété, et pour autant qu’il se conforme à leur modèle. Le Prophète (Dieu le couvre de bénédictions et de paix) a effectivement dit : « Le plus noble des hommes est Joseph, prophète de Dieu, fils du prophète de Dieu (Jacob), fils du prophète de Dieu (Isaac), fils de l’ami intime de Dieu (Abraham) ». Cependant, la piété occupe le premier rang et elle vient avant la lignée. (….)
Mes chers frères et sœurs en Islam,
Notre Prophète (Dieu le couvre de bénédictions et de paix) faisait cette invocation :
« Ô Grand Dieu ! Je te demande (de suivre) la bonne direction (Allâhumma innî as’aluka -l-hudâ), et la piété (wa -t-tuqâ), et la vertu (wa -l-’afâf), et la richesse (wa -l- ghinâ). »
La vertu (al-’afâf), cela consiste à se mettre au-dessus de tout ce qui est illicite, et à s’en écarter complètement. La richesse (al- ghinâ), c’est la richesse de l’âme et le fait de ne pas dépendre d’autrui.
Cette invocation, Mes frères et sœurs en Islam, nous montre la valeur des qualités morales que notre Prophète (Dieu le couvre de bénédictions et de paix) demandait à Dieu, alors qu’il est de tous les hommes celui qui Le connaît le plus et qui Le craint le plus.
Ô Grand Dieu ! Nous te demandons (de suivre) la bonne direction, nous te demandons la piété, la vertu, et la richesse !
Allâhumma âmîn !
[1] Extrait de Nouveaux sermons du vendredi, Rappel et Exhortations (Volume 2), à paraître in shâ Allah.
[2] Coran, 3, 103.
[3] Coran, 64, 16.
[4] Coran, 33, 70.
[5] Coran, 65, 2-3.
[6] Coran, 8, 29.
[7] Joseph, fils de Jacob, fils d’Isaac, fils d’Abraham.
[8] Le terme utilisé en arabe est ma‘âdin, qui signifie au pluriel minerais. Il peut être rendu en français par le mot « souche », qui nous renvoie à la même notion des origines.
[9] La période d’ignorance qui précéda la Révélation.
[10] Rapporté par al-Bukhârî et Muslim.