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Islam et engagement - Page 605

  • L'humanisme de l'Islam: un chrétien s'exprime

    Dans un excellent ouvrage intitulé L’humanisme de l’Islam, Marcel Boisard a relevé certaines prescriptions telles qu’elles ressortent du droit musulman en temps de guerre :

     

    “ Orientés dans une perspective de force et de miséricorde à la fois, dit cet auteur chrétien, les principes fondamentaux du système légal musulman applicable aux conflits armés, interétatiques et internes aussi bien, peuvent se résumer ainsi :

    1. Interdiction des excès, de la perfidie et de l'injustice, dans tous les domaines.
    2.  

    3. Prohibition d'infliger à l'ennemi des maux superflus : massacre, cruauté, punitions vicieuses.
    4.  

    5. Proscription des destructions inutiles, particulièrement la dévastation des cultures.
    6.  

    7. Condamnation des armes empoisonnées, ou de destructions massives et indiscriminées.
    8.  

    9. Distinction entre combattants - qui dans les troupes musulmanes portent un signe distinctif - et civils ne participant pas directement aux hostilités.
    10.  

    11. Respect de ceux qui se sont retirés de la mêlée : blessés, soldats bénéficiant d'un quartier élargi -la sauvegarde- et prisonniers de guerre.
    12.  

    13. Traitement humain des captifs, qui seront échangés ou libérés unilatéralement lorsque la guerre aura pris fin, à la condition qu'il ne reste aucun prisonnier musulman en mains ennemies.
    14.  

    15. Protection des populations civiles : égards envers leurs religions - donc leur culture - et les ministres de celles-ci, illégalité du meurtre des otages et du viol des femmes.
    16.  

    17. Affirmation de la responsabilité individuelle : suppression de toute punition à l'encontre de personnes pour des crimes qu'elles n'auraient pas commis elles-mêmes.
    18.  

    19. Illégalité de la réciprocité dans le mal et des représailles qui contreviendraient aux principes humanitaires essentiels.
    20.  

    21. Collaboration avec l'ennemi dans les oeuvres humanitaires.
    22.  

    23. Prévention formelle de tout acte contraire aux stipulations des traités conclus par les musulmans.
    24.  

    Parce qu'ils considèrent que la Loi est d'essence divine, les juristes musulmans s'attachent à un certain nombre de normes idéalisées et se refusent de codifier des pratiques qui pourraient avoir cours. Proclamant, dans la conduite des hostilités armées, des règles universelles, l'Islam, qui peut par ailleurs, revendiquer l'honneur de n'avoir jamais connu le génocide systématique ou les camps de concentration, possède, à l'heure actuelle encore, une modération et une sagesse dont il saurait faire profiter l'humanité. Au nom de la justice et de la raison, tout excès est banni. La guerre n'est pas une vengeance, mais un effort pour repousser l'iniquité et l'oppression. Cette conception impose donc des restrictions très précises dans la conduite des opérations militaires. Elle procède d'une conception supérieure de l'homme en tant que tel et du respect qui lui est dû comme créature de Dieu. Le droit international islamique s'appuie sur de solides principes moraux qui veulent transcender la réalité humaine quotidienne. Le prophète Mohammed l'a explicitement déclaré : “C'est pour parfaire les caractères et les ennoblir que le Très-Haut m'a envoyé.”

    Marcel Boisard n’a écrit ces propos qu’après s’être livré à une étude approfondie et objective. Chacun des principes qu’il avance trouve sa source dans les références authentiques de l’Islam. Ce qui nous amène à rappeler qu’il ne peut y avoir de dialogue authentique sur la base de préjugés ou de vues superficielles. Celui qui cherche trouvera. Celui qui veut comprendre comprendra !

  • Une sagesse musulmane

    Et voici encore une sagesse du penseur musulman Ibn ‘Atâ’i -Llâh : “ L’espérance authentique est accompagnée d’action. Sinon, il s’agit d’un désir. ”

    Commentaires : Nous devons faire la différence entre ce qui relève d’une disposition bénéfique de l’âme, qui entraîne l’adorateur à agir résolument pour atteindre son but, et ce qui relève de l’illusion, qui ne se traduit pas par des actes conséquents. Le Coran affirme ainsi : “ Cela ne dépend ni de vos désirs, ni des désirs des gens du Livre. Quiconque fait un mal sera rétribué pour cela, et ne trouvera en sa faveur, en dehors de Dieu, ni allié, ni “ secoureur ”. Et quiconque, homme ou femme, fait de bonnes œuvres, tout en étant croyant…voilà ceux qui entreront au Paradis, et on ne leur fera aucune injustice, fût-ce d’un creux de noyau de datte. ” (Coran, 4, 123-124)

    Al-Bukhârî rapporte dans son Histoire que le Prophète Muhammad a déclaré : “ La croyance ne consiste pas en un vain désir, mais en ce qui repose fermement dans le cœur et que l’action confirme. Il est des gens qui ont été trompés par l’illusion de leurs désirs, si bien qu’ils sont sortis de cette vie sans emporter la moindre bonne action. Ils ont dit : “ Nous pensons du bien de Dieu, Exalté soit-Il. ” Or, ils ont menti. S’ils pensaient du bien de Dieu, ils auraient bien agi. ”

    La porte de l’espérance authentique n’est donc pas celle de l’illusion. Il n’est pas de croyance sincère qui ne se traduise par un engagement réel.

    On remarquera la finesse psychologique à laquelle nous convie le monothéisme, nous invitant à distinguer dans le tréfonds de nos âmes des sentiments qu’il est tellement agréable de confondre !

  • De l'islam: écoutons Jean-Jacques!

    Pour qui veut comprendre l’évolution de la société civile depuis les Lumières, il est bon de relire Du Contrat social de Rousseau. Etonnante est la lucidité de cet auteur, qui tout en ayant mis en avant des idées révolutionnaires, gardait une objectivité surprenante quand il s’agissait pour lui de définir les caractéristiques de l’Etat islamique. Après avoir relevé que dans l’histoire des nations occidentales il y eut un “ perpétuel conflit de juridiction qui a rendu toute bonne politie impossible dans les Etats chrétiens, et l’on n’a jamais pu venir à bout de savoir auquel du maître ou du prêtre on était obligé d’obéir… ”, Rousseau décrit ainsi le gouvernement laissé par Muhammad, le Prophète de l’islam : “ Mahomet eut des vues très saines, il lia bien son système politique, et tant que la forme de son gouvernement subsista sous les califes ses successeurs, ce gouvernement fut exactement un, et bon en cela. Mais les Arabes devenus florissants, lettrés, polis, mous et lâches, furent subjugués par des barbares ; alors la division entre les deux puissances recommença… ” (Du Contrat social, Livre IV, De la religion civile)En son siècle déjà, Rousseau nous donnait ainsi une leçon sur le dialogue respectueux des civilisations.