Dans un excellent ouvrage intitulé L’humanisme de l’Islam, Marcel Boisard a relevé certaines prescriptions telles qu’elles ressortent du droit musulman en temps de guerre :
“ Orientés dans une perspective de force et de miséricorde à la fois, dit cet auteur chrétien, les principes fondamentaux du système légal musulman applicable aux conflits armés, interétatiques et internes aussi bien, peuvent se résumer ainsi :
- Interdiction des excès, de la perfidie et de l'injustice, dans tous les domaines.
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- Prohibition d'infliger à l'ennemi des maux superflus : massacre, cruauté, punitions vicieuses.
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- Proscription des destructions inutiles, particulièrement la dévastation des cultures.
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- Condamnation des armes empoisonnées, ou de destructions massives et indiscriminées.
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- Distinction entre combattants - qui dans les troupes musulmanes portent un signe distinctif - et civils ne participant pas directement aux hostilités.
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- Respect de ceux qui se sont retirés de la mêlée : blessés, soldats bénéficiant d'un quartier élargi -la sauvegarde- et prisonniers de guerre.
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- Traitement humain des captifs, qui seront échangés ou libérés unilatéralement lorsque la guerre aura pris fin, à la condition qu'il ne reste aucun prisonnier musulman en mains ennemies.
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- Protection des populations civiles : égards envers leurs religions - donc leur culture - et les ministres de celles-ci, illégalité du meurtre des otages et du viol des femmes.
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- Affirmation de la responsabilité individuelle : suppression de toute punition à l'encontre de personnes pour des crimes qu'elles n'auraient pas commis elles-mêmes.
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- Illégalité de la réciprocité dans le mal et des représailles qui contreviendraient aux principes humanitaires essentiels.
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- Collaboration avec l'ennemi dans les oeuvres humanitaires.
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- Prévention formelle de tout acte contraire aux stipulations des traités conclus par les musulmans.
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Parce qu'ils considèrent que la Loi est d'essence divine, les juristes musulmans s'attachent à un certain nombre de normes idéalisées et se refusent de codifier des pratiques qui pourraient avoir cours. Proclamant, dans la conduite des hostilités armées, des règles universelles, l'Islam, qui peut par ailleurs, revendiquer l'honneur de n'avoir jamais connu le génocide systématique ou les camps de concentration, possède, à l'heure actuelle encore, une modération et une sagesse dont il saurait faire profiter l'humanité. Au nom de la justice et de la raison, tout excès est banni. La guerre n'est pas une vengeance, mais un effort pour repousser l'iniquité et l'oppression. Cette conception impose donc des restrictions très précises dans la conduite des opérations militaires. Elle procède d'une conception supérieure de l'homme en tant que tel et du respect qui lui est dû comme créature de Dieu. Le droit international islamique s'appuie sur de solides principes moraux qui veulent transcender la réalité humaine quotidienne. Le prophète Mohammed l'a explicitement déclaré : “C'est pour parfaire les caractères et les ennoblir que le Très-Haut m'a envoyé.”
Marcel Boisard n’a écrit ces propos qu’après s’être livré à une étude approfondie et objective. Chacun des principes qu’il avance trouve sa source dans les références authentiques de l’Islam. Ce qui nous amène à rappeler qu’il ne peut y avoir de dialogue authentique sur la base de préjugés ou de vues superficielles. Celui qui cherche trouvera. Celui qui veut comprendre comprendra !