« Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les hommes) à (suivre) la voie de ton Seigneur, et discute avec eux de la meilleure façon. » (Coran, 16, 125)
Le Coran dit encore en s’adressant aux croyants :
« Et ne discutez avec les gens du Livre[1] que de la meilleure façon. » (Coran, 29, 46)
Interpellant les tenants des autres religions, le Coran les invite à renforcer leur argumentation :
« Dis : « Donnez votre preuve, si vous êtes véridiques ! » » (Coran, 2, 111)
Et encore :
« Dis : « Avez-vous quelque science à nous produire ? » » (Coran, 6, 148)
Toujours ouvert au débat constructif, le Coran développe de cette façon une véritable pédagogie du dialogue, ou les hommes sont amenés à faire le meilleur usage de leurs facultés intellectuelles. Il ne s’agit jamais d’imposer de façon dogmatique un argument d’autorité et de maintenir son interlocuteur dans l’ignorance, mais bien plutôt de libérer la conscience humaine par un raisonnement individuel et volontaire. Cependant, le Coran va plus loin encore : il engage ainsi les non-musulmans au dialogue en leur laissant supposer qu’il n’affirme pas de façon absolue détenir la vérité, alors que ces derniers seraient nécessairement dans l’erreur :
« Dis : « Qui vous nourrit du ciel et de la terre ? » Dis : « (C’est) Dieu. Et c’est nous ou bien vous qui sommes sur une bonne voie, ou dans un égarement manifeste. » » (Coran, 34,24)
En d’autres termes, ces versets devraient faire réfléchir les musulmans qui assènent leurs vérités de manière péremptoire, et dont tout le discours consiste à dire : « Nous sommes dans la vérité et vous êtes dans l’erreur. Point. » Une lecture attentive du Coran montre beaucoup plus de nuances. La Révélation appelle à la réflexion et au dialogue en laissant le soin aux individus – et en toute liberté – de se forger une opinion sur une question ou sur une autre. Continuellement, le Coran s’adresse à l’être humain pour réveiller sa conscience et son esprit critique.