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  • Islam:Pour un dialogue interreligieux ouvert

     On peut avoir une conviction, et cependant donner toute sa place à celui qui ne pense pas comme nous. L’Islam assure une liberté complète dans le dialogue interreligieux, qu’il encourage et soutient. L’Islam demande aux musulmans de faire preuve de sens critique et de rationalité dans ce dialogue. Ils doivent développer des thèses convaincantes et opposer l’argument à l’argument, la preuve à la preuve. Le Coran affirme ainsi :

     

    « Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les hommes) à (suivre) la voie de ton Seigneur, et discute avec eux de la meilleure façon. » (Coran, 16, 125)

     

    Le Coran dit encore en s’adressant aux croyants :

     

    « Et ne discutez avec les gens du Livre[1] que de la meilleure façon. » (Coran, 29, 46)

     

    Interpellant les tenants des autres religions, le Coran les invite à renforcer leur argumentation :

     

    «  Dis : « Donnez votre preuve, si vous êtes véridiques ! » » (Coran, 2, 111)

     

    Et encore :

     

    « Dis : « Avez-vous quelque science à nous produire ? » » (Coran, 6, 148)

     

    Toujours ouvert au débat constructif, le Coran développe de cette façon une véritable pédagogie du dialogue, ou les hommes sont amenés à faire le meilleur usage de leurs facultés intellectuelles. Il ne s’agit jamais d’imposer de façon dogmatique un argument d’autorité et de maintenir son interlocuteur dans l’ignorance, mais bien plutôt de libérer la conscience humaine par un raisonnement individuel et volontaire. Cependant, le Coran va plus loin encore : il engage ainsi les non-musulmans au dialogue en leur laissant supposer qu’il n’affirme pas de façon absolue détenir la vérité, alors que ces derniers seraient nécessairement dans l’erreur :

     

    « Dis : « Qui vous nourrit du ciel et de la terre ? » Dis : « (C’est) Dieu. Et c’est nous ou bien vous qui sommes sur une bonne voie, ou dans un égarement manifeste. » » (Coran, 34,24)

     

    En d’autres termes, ces versets devraient faire réfléchir les musulmans qui assènent leurs vérités de manière péremptoire, et dont tout le discours consiste à dire : «  Nous sommes dans la vérité et vous êtes dans l’erreur. Point. » Une lecture attentive du Coran montre beaucoup plus de nuances. La Révélation appelle à la réflexion et au dialogue en laissant le soin aux individus – et en toute liberté – de se forger une opinion sur une question ou sur une autre. Continuellement, le Coran s’adresse à l’être humain pour réveiller sa conscience et son esprit critique.

     



    [1] « Les gens du Livre », c’est-à-dire les juifs et les chrétiens.

     

  • L'humanisme de l'Islam: un chrétien s'exprime

    Dans un excellent ouvrage intitulé L’humanisme de l’Islam, Marcel Boisard a relevé certaines prescriptions telles qu’elles ressortent du droit musulman en temps de guerre :

     

    “ Orientés dans une perspective de force et de miséricorde à la fois, dit cet auteur chrétien, les principes fondamentaux du système légal musulman applicable aux conflits armés, interétatiques et internes aussi bien, peuvent se résumer ainsi :

    1. Interdiction des excès, de la perfidie et de l'injustice, dans tous les domaines.
    2.  

    3. Prohibition d'infliger à l'ennemi des maux superflus : massacre, cruauté, punitions vicieuses.
    4.  

    5. Proscription des destructions inutiles, particulièrement la dévastation des cultures.
    6.  

    7. Condamnation des armes empoisonnées, ou de destructions massives et indiscriminées.
    8.  

    9. Distinction entre combattants - qui dans les troupes musulmanes portent un signe distinctif - et civils ne participant pas directement aux hostilités.
    10.  

    11. Respect de ceux qui se sont retirés de la mêlée : blessés, soldats bénéficiant d'un quartier élargi -la sauvegarde- et prisonniers de guerre.
    12.  

    13. Traitement humain des captifs, qui seront échangés ou libérés unilatéralement lorsque la guerre aura pris fin, à la condition qu'il ne reste aucun prisonnier musulman en mains ennemies.
    14.  

    15. Protection des populations civiles : égards envers leurs religions - donc leur culture - et les ministres de celles-ci, illégalité du meurtre des otages et du viol des femmes.
    16.  

    17. Affirmation de la responsabilité individuelle : suppression de toute punition à l'encontre de personnes pour des crimes qu'elles n'auraient pas commis elles-mêmes.
    18.  

    19. Illégalité de la réciprocité dans le mal et des représailles qui contreviendraient aux principes humanitaires essentiels.
    20.  

    21. Collaboration avec l'ennemi dans les oeuvres humanitaires.
    22.  

    23. Prévention formelle de tout acte contraire aux stipulations des traités conclus par les musulmans.
    24.  

    Parce qu'ils considèrent que la Loi est d'essence divine, les juristes musulmans s'attachent à un certain nombre de normes idéalisées et se refusent de codifier des pratiques qui pourraient avoir cours. Proclamant, dans la conduite des hostilités armées, des règles universelles, l'Islam, qui peut par ailleurs, revendiquer l'honneur de n'avoir jamais connu le génocide systématique ou les camps de concentration, possède, à l'heure actuelle encore, une modération et une sagesse dont il saurait faire profiter l'humanité. Au nom de la justice et de la raison, tout excès est banni. La guerre n'est pas une vengeance, mais un effort pour repousser l'iniquité et l'oppression. Cette conception impose donc des restrictions très précises dans la conduite des opérations militaires. Elle procède d'une conception supérieure de l'homme en tant que tel et du respect qui lui est dû comme créature de Dieu. Le droit international islamique s'appuie sur de solides principes moraux qui veulent transcender la réalité humaine quotidienne. Le prophète Mohammed l'a explicitement déclaré : “C'est pour parfaire les caractères et les ennoblir que le Très-Haut m'a envoyé.”

    Marcel Boisard n’a écrit ces propos qu’après s’être livré à une étude approfondie et objective. Chacun des principes qu’il avance trouve sa source dans les références authentiques de l’Islam. Ce qui nous amène à rappeler qu’il ne peut y avoir de dialogue authentique sur la base de préjugés ou de vues superficielles. Celui qui cherche trouvera. Celui qui veut comprendre comprendra !

  • Une sagesse musulmane

    Et voici encore une sagesse du penseur musulman Ibn ‘Atâ’i -Llâh : “ L’espérance authentique est accompagnée d’action. Sinon, il s’agit d’un désir. ”

    Commentaires : Nous devons faire la différence entre ce qui relève d’une disposition bénéfique de l’âme, qui entraîne l’adorateur à agir résolument pour atteindre son but, et ce qui relève de l’illusion, qui ne se traduit pas par des actes conséquents. Le Coran affirme ainsi : “ Cela ne dépend ni de vos désirs, ni des désirs des gens du Livre. Quiconque fait un mal sera rétribué pour cela, et ne trouvera en sa faveur, en dehors de Dieu, ni allié, ni “ secoureur ”. Et quiconque, homme ou femme, fait de bonnes œuvres, tout en étant croyant…voilà ceux qui entreront au Paradis, et on ne leur fera aucune injustice, fût-ce d’un creux de noyau de datte. ” (Coran, 4, 123-124)

    Al-Bukhârî rapporte dans son Histoire que le Prophète Muhammad a déclaré : “ La croyance ne consiste pas en un vain désir, mais en ce qui repose fermement dans le cœur et que l’action confirme. Il est des gens qui ont été trompés par l’illusion de leurs désirs, si bien qu’ils sont sortis de cette vie sans emporter la moindre bonne action. Ils ont dit : “ Nous pensons du bien de Dieu, Exalté soit-Il. ” Or, ils ont menti. S’ils pensaient du bien de Dieu, ils auraient bien agi. ”

    La porte de l’espérance authentique n’est donc pas celle de l’illusion. Il n’est pas de croyance sincère qui ne se traduise par un engagement réel.

    On remarquera la finesse psychologique à laquelle nous convie le monothéisme, nous invitant à distinguer dans le tréfonds de nos âmes des sentiments qu’il est tellement agréable de confondre !