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  • UNE SAGESSE ISLAMIQUE

    Ibn 'Atâ'i -Llâh a dit : Accroche-toi à Ses qualités seigneuriales, et sois convaincu des défauts inhérents à ta servitude.

     

    Commentaires :

     

    Les qualités divines sont la richesse, la puissance, la force, le savoir, et ainsi de suite. Dieu Seul les détient de façon absolue. Les créatures sont au contraire faibles et ignorantes par nature. Elles ne disposent de ces qualités que dans la mesure où Dieu leur en donne l’occasion, et toujours de façon relative et passagère. Ici, Ibn ‘Atâ’i -Llâh nous convie à prendre conscience de la réalité de notre condition humaine : autant nous reconnaissons notre pauvreté, autant nous sommes subjugués par Sa richesse. Autant nous reconnaissons notre faiblesse et notre ignorance, autant nous nous soumettons à Sa force et à Son savoir.

    L’homme fort n’est donc pas celui qui pense être fort, mais celui qui au contraire reconnaît sa faiblesse et s’en remet à la seule force de Dieu. La plénitude se réalise dans l’effacement.

  • ISLAM: DESTIN ET LIBERTE

    La croyance en le destin ne signifie pas que l’homme se voit privé de son libre arbitre. Elle signifie d’abord que Dieu, étant omniscient, connaît notre passé, notre présent et notre avenir. Cependant, il nous a donné la liberté de choisir notre chemin, après nous avoir montré la voie du bien et la voie du mal. Êtres doués de raison, nous sommes donc responsables de notre choix. Nous ne pourrons prendre pour prétexte la prédestination lorsque nous aurons, devant le Tout- Miséricordieux, à rendre compte de nos péchés et de nos crimes.

    Dieu connaît notre avenir, mais nous, nous l’ignorons, et cette ignorance fonde entièrement notre responsabilité. Ainsi, lorsque nous arrivons à un carrefour, et que deux chemins se présentent à nous, l’un ascendant et l’autre descendant, notre décision nous appartient : les chemins sont tracés, et nous ne pourrions aller plus loin s’ils n’étaient pas praticables. Mais c’est nous qui optons librement pour un sens ou pour un autre. Tant que nous ne connaissons pas notre destination finale, (ce qui ne nous sera révélé que dans l’après vie), tant que nous disposons de notre faculté de juger, nous avons le devoir d’assumer nos actes.

    Tout est écrit : aussi bien les événements qui nous dépassent et sur lesquels nous n’avons aucune prise (le moment de notre naissance, nos parents et nos ancêtres, notre aspect physique, etc.), que les actions où notre responsabilité se trouve complètement engagée (le fait de remplir nos obligations vis-à-vis de Dieu et vis-à-vis de nos semblables, d’être bienfaisants et de nous conformer à la loi divine, etc.).

    Une remarque encore sur cette question épineuse du destin : - Nous devons faire une distinction entre ce qui relève de la Volonté absolue de Dieu (tout ce qui arrive dans l’univers n’arrive que par cette volonté, car Dieu ayant tout pouvoir, Il peut empêcher n’importe quelle action), et l’Agrément de Dieu. Exemple : lorsqu’un vol est commis, on doit être convaincu que cette action ne pouvait se produire sans la Volonté absolue de Dieu. Par contre, Dieu nous a bien fait comprendre, par le biais de notre conscience morale, mais aussi par la loi révélée, que le vol est un crime et qu’il n’entre en aucune façon dans Son Agrément. En d’autres termes, Dieu peut vouloir une chose qu’Il n’agrée pas. Cette Volonté absolue, bien comprise, ne signifie en aucune manière que Dieu nous impose de faire le mal, mais au contraire qu’Il nous a créés libres. Seulement, notre espace de liberté ne dépasse pas le cadre qu’Il a fixé pour nous. C’est en ce sens qu’il faut comprendre les versets du Coran qui affirment :

     

    “ Oui, Nous l’avons guidé (l’homme), soit reconnaissant, soit ingrat. ” (Coran, 76, 31)

     

    “ Ne l’avons-Nous pas guidé sur les deux voies? ” (Coran, 90,10)

     

    “ Et par l’âme et Celui qui l’a harmonieusement façonnée,

    et lui a alors inspiré son immoralité, de même que sa piété !

    A réussi, certes, celui qui la purifie.

    Et est perdu, certes, celui qui la corrompt. ” (Coran, 91, 7-10)

     

    Le Coran insiste sur cette disposition naturelle qui a été donnée à l’homme, qui le distingue du reste des créatures et lui confère sa dignité. Par la raison et par la faculté de connaître, par la liberté que Dieu lui a octroyée, il est en partie maître de la destinée de l’univers que Dieu lui a confié ; il est capable du pire comme du meilleur : plus égaré que les bêtes rampantes ou plus noble que les créatures célestes. La raison humaine et la pensée, qui se déploient sur le support du langage et des mots, donnent ainsi aux enfants d’Adam une supériorité qui dépasse aussi bien l’instinct animal que l’inspiration des anges.

     

     

  • La charia islamique écarte le piège de la finance virtuelle

    Je livre au lecteur de ce blog la texte qui a été publié le 30 octobre 2008 dans la Tribune de Genève, à la page Opinions.

    Depuis le début de cette crise, on a pu constater chez les observateurs internationaux une tendance à relever les bienfaits de la finance islamique.

    Dans la revue Challenges (No 135, septembre 2008), Vincent Beaufils n’hésite pas à déclarer : “ Si nos banquiers, avides de rentabilité sur fonds propres, avaient respecté un tant soit peu la charia, nous n’en serions pas là. Il ne faut pourtant pas voir la finance islamique comme un exercice de troc moyenâgeux, car les pays du Golfe nous ont montré combien leur mentalité entrepreneuriale savait épouser le XXI e siècle. Simplement, leurs banquiers ne transigent pas sur un principe sacré : l’argent ne doit pas produire de l’argent. La traduction de cet engagement est simple : tout crédit doit avoir en face un actif bien identifié (….). Si les banques du Golf sont sorties indemnes de la crise du subprime, c’est qu’elles n’y sont pas entrées. ” Et l’auteur de ces lignes de renchérir en soulignant qu’en appliquant l’éthique musulmane, le surendettement des personnes physiques est de facto écarté.

    Jean- Noël Cuénod, dans la Tribune de Genève du 2 octobre 2008, abonde dans le même sens, lorsqu’il suggère que la crise financière est avant tout une crise de foi. Il note : “ Les confessions issues d’Abraham se sont tout particulièrement attachées à encadrer la puissance financière. “ Croyants ! Ne pratiquez pas l’usure, doublant ainsi vos profits ”, ordonne le Coran (3 ; 130). Sur ce sage précepte, les banques musulmanes ont édifié un système de prêts et de financement original. ” Et de conclure que la reconstruction de la finance internationale devrait nécessairement passer par une réactivation de la morale, qui elle-même se fonde sur la transcendance.

    Toute la presse et les médias témoignent du drame que vivent les victimes d’un système bancaire impitoyable. Ceux à qui l’on a annoncé qu’ils ont tout perdu, et les 700 000 foyers qui, Outre-Atlantique, se sont retrouvés à la rue. Cette crise mondiale révèle que le système capitaliste, lorsqu’il s’écarte de l’économie réelle, finit par tomber dans le piège de la finance virtuelle.

    Or, que dit l’islam en ses sources ?

    Premier principe : on ne peut vendre un produit inexistant ou dont la description n’est pas donnée avec précision, le Prophète Muhammad ayant interdit la vente dite à risque.

    Deuxième principe : seul le bien acquis peut être vendu, le Prophète ayant dit : “ Ne vends pas ce que tu ne possèdes pas ”. Toute ambiguïté préjudiciable à la réalisation équitable des marchés est ainsi écartée.

    Troisième principe : on ne peut vendre une dette par une dette, ce qui équivaut à céder “ rien pour rien ”. Retenons un exemple original donné par les juristes : Quelqu’un vous doit un mouton à échéance déterminée. Le moment venu, il est incapable de s’acquitter de son obligation. Il vous dit alors : Vendez-moi ce mouton pour telle somme à crédit. Un tel marché est illégal.

    Quatrième principe : l’usure est dénoncée comme étant une pratique immorale. La vente à intérêt, à l’origine d’endettements exorbitants, est bannie en islam.

    Toute personne qui analyse objectivement ces principes sera convaincue de l’originalité et de l’actualité de la charia. C’est pourquoi, il faut le dire et le répéter sans détour : l’humanité gagnerait à mettre en pratique les principes de la Loi révélée. Sans elle, même dans la grande Amérique, même dans l’Europe des Lumières, l’homme devient un loup pour l’homme.