Qui n’a pas observé, avec le changement des conditions météorologiques et la chute brutale de la température, agrémentée de pluie, la tristesse qui s’empare des visages embués par la grisaille maussade de cet automne tardif ?
Décidément, comme le dit si bien le Coran : « L’homme a été créé faible. »
Il danse dans le soleil, mais se terre et se recroqueville à la première intempérie.
Le remède ?
Peut-être dans ces sagesses du soufi Ibn ‘Atâ’i -Llah, un maître du Moyen-Âge qui nous montre la voie lumineuse, aujourd’hui encore, à nous qui sommes si pressés par les oscillations ténébreuses de notre quotidien…
Première sagesse : « La félicité, quand bien même seraient diversifiées ses manifestations, consiste seulement en Sa présence et en Son approche. Le tourment, quand bien même seraient diversifiées ses manifestations, consiste seulement dans la présence de ce qui Le voile. La cause du tourment réside donc dans l’existence du voile. Et l’accomplissement de la félicité réside dans la contemplation de Son Noble Visage. »
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Il n’existe qu’un seul grand malheur en vérité : celui d’être éloigné de Dieu. Il n’existe qu’un seul bonheur inaltérable : celui d’être lié à Dieu.
Le mot na‘îm, que nous avons traduit ici par félicité, désigne aussi les plaisirs et les délices dont l’homme jouit en ce monde. D’après Ibn Mas‘ûd et Mujâhid, la félicité renvoie à « la sécurité et la santé ». Ibn ‘Abbâs affirme : « La santé des corps, de l’ouïe et de la vue. » L’expression renvoie également aux aliments.
Mais la félicité suprême réside seulement dans la contemplation du Très Miséricordieux. D’après Suhayb, le Messager de Dieu a dit : « Lorsque les gens du Paradis y seront entrés, Dieu – Béni et Exalté soit-Il – dira : « Voulez-vous que je vous donne quelque chose en plus ? » Ils lui répondront : « N’as-Tu pas blanchi nos visages ? Ne nous as-Tu pas préservés de l’Enfer ? » Dieu ôtera alors le voile et rien de ce qui leur a été accordé ne sera alors plus aimé d’eux que la vision de leur Seigneur. » (Hadith authentique rapporté par Muslim)
Deuxième sagesse : « Les soucis et les tristesses qu’éprouvent les cœurs viennent de ce qu’ils sont empêchés de voir (le Créateur). »
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Ainsi, le Prophète dit à son compagnon Abû Bakr alors qu’ils étaient cachés dans une grotte et que les polythéistes les poursuivaient: « Ne sois pas triste. Dieu est certes avec nous. » (Coran, 9, 40) Nul ne doute de la foi d’Abû Bakr, appelé le véridique (as-siddîq). Mais ici, le Prophète Muhammad lui montre qu’il existe une certitude supérieure encore. Celui qui voit en toute chose l’œuvre de la main de Dieu ne peut craindre personne. Aucune désespérance ne le touche.
Celui qui voit avec son cœur la Majesté de son Créateur, Sa Beauté, Sa Bonté, Sa Puissance et Sa Sagesse ne connaît pas l’affliction.
Notre tristesse ne vient que du voile qui nous sépare de Dieu.