En février 1982, le père de Bachar, Hafez al-Assad, isole Hama avant de bombarder et de massacrer entre 10 000 et 40 000 de ses habitants.
Or, voici l’extrait d’un article de la revue Kivounim (Orientation), publié par l’« Organisation Sioniste mondiale » à Jérusalem (n° 14, février 1982) : « L’éclatement de la Syrie et de l’Irak en régions déterminées sur la base de critères ethniques ou religieux, doit être, à long terme, un but prioritaire pour Israël, la première étape étant la destruction de la puissance militaire de ces États. (….) Riche en pétrole, et en proie à des luttes intestines, l’Irak est dans la ligne de mire israélienne. Sa dissolution serait, pour nous, plus importante que celle de la Syrie, car c’est lui qui représente, à court terme, la plus sérieuse menace pour Israël. » Il suffit de considérer l’histoire contemporaine de l’Irak, depuis trente ans, pour observer que les Etats-Unis, l’ONU et l’Union européenne ont été exactement, et avec une précision inouïe, les instruments de ce plan machiavélique. Le jeu des puissances, orchestré par les lobbies qui agissent dans l’ombre, est ignoble. Depuis plusieurs mois, alors que tout était parfaitement prévisible, le monde dit civilisé observe sans agir, malgré les moyens dont il dispose, l’extermination aux armes lourdes d’un peuple livré à ses agresseurs. Il ne s’agit donc plus de non-assistance à personnes en danger, mais de non-assistance à peuple exterminé.
Nous avons atteint là un sommet de la barbarie.
Hani Ramadan
Tribune de Genève, 7 mars 2012
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