Le 27 avril dernier, devant un parterre d’étudiants très attentifs, Tariq Ramadan évoquait l’éthique en islam et les difficiles questions de l’ère contemporaine.
« On n’arrivera pas à relever les défis de la politique en étant des paresseux et la paresse intellectuelle induit la paresse spirituelle. La complexité ne doit jamais faire démissionner de nos consciences individuelles.» Le ton de l’intervention était donné. L’orateur invitait le citoyen qui prend la peine de réfléchir à une approche dynamique des règles, tout en respectant la tradition, car, oublier ses racines, c’est être très fragile.
Dans une perspective d’éthique appliquée, de pacification des rationalités, il appelait à soumettre tous les domaines de l’agir humain à l'examen de la finalité des normes, abordées dans une optique d’élévation, sans négliger l’arrière-fond économique et géostratégique. Il relevait que le meilleur antidote au mercantilisme ambiant, contraire à une éthique d’apaisement, parce qu’il consacre une culture du besoin, se trouve dans la créativité des peuples. Voilà quelques-unes des pistes suggérées.
Un grand merci à ce penseur subtil et plein de feu, souvent contesté, parce qu’exigeant dans son questionnement. Son approche des problèmes contemporains, stimulante et complexe, représente à la fois un appel, une injonction et un espoir.