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Réflexions sur la Syrie

24 heures, L’invité, 25 septembre 2013

Jusqu’où ira la lâcheté internationale?

Jusqu’où ira la lâcheté de la communauté internationale dans le dossier syrien?

Rien n’a été fait pour sauver unpeuple innocent. Il est évident que la realpolitik impose des contraintes qui font passer les intérêts géostratégiques des uns avant le droit à l’existence et àla liberté des autres.

 

Des enquêtes sont menées pour déterminer qui porte la responsabilité del’usage des armes chimiques, alors que les Syriens en exil, qui ont fui la dictature de Bachar et sont en contact permanent avec leurs proches, peuvent vous énumérer pendant des heures laliste des atrocités commises par le régime, dont bien évidemment l’usage d’armes sophistiquées non conventionnelles.

 

La Syrie, c’est aujourd’hui plus de100000 tués (ce chiffre officiel est malheureusement bien en deçà de laréalité si l’on tient compte de plus de100000 disparus) et, selon une source humanitaire, 400000 blessés, près de 2 millions de maisons détruites, 57% des hôpitaux publics endommagés, 2535 écoles éventrées, 1992 écoles reconverties en abris pour les déplacés. C’est aussi 1,9 million deréfugiés dansles pays voisins, et4,25 millions depersonnes déplacées à l’intérieur dela Syrie.

 

Pendant ce temps, on tergiverse encore pour désigner des coupables.

 

Un peu comme si, ayant la certitude qu’un assassin a commis une multitude de crimes, et devant les corps mutilés de ses victimes, on se posait la question du choix de ses armes pour se donner une raison de l’inquiéter.

 

Quelle logique y a-t-il derrière tout cela?

 

Lorsque les Syriens sont sortis sans armes pour réclamer le départ de Bachar, les capitales occidentales ont applaudi en apparence pour saluer ce nouveau Printemps arabe. Puis très vite, parce que le peuple agressé par les militaires a choisi de se défendre, on a parlé d’une guerre civile, ce qui permettait depoursuivre de nouvelles procédures diplomatiques interminables. Le conflit a été enfin perçu comme une guerre confessionnelle entre chiites et sunnites, à quoi il fallait ajouter la venue des «djihadistes» assimilés à des terroristes.

 

Dès lors, on ne pouvait s’attendre qu’à une paralysie générale anéantissant tout effort pour conjurer le triste sort de la Syrie.

 

On a très vite oublié que, lorsqu’un peuple sort pour exiger la chute d’unedictature, c’est l’ensemble du «monde libre» qui doit immédiatement lui prêter main-forte pour qu’un pas décisif soit fait vers la démocratie.

 

On a oublié que, lorsqu’une armée tire sur des civils, le devoir de protéger ceux-ci s’impose sans délai au «monde civilisé».

 

On a oublié tout simplement que labarbarie a le même visage immonde pour tous les humains. Elle se livre àdes monstruosités que nul n’a le droit d’admettre par une passivité complice, ou en évoquant des prétextes fallacieux. Et parce qu’il faut la combattre de toute notre force, sans concession aucune, il est particulièrement odieux de confondre coupables et victimes.

 

 Hani Ramadan

 

 

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