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Le compas de la vérité

 C’est vraiment un excellent texte que Monsieur François Modoux vient de publier dans Le Temps du 28 septembre 2013 sous le tire : Ma semaine suisse : Le compas libéral.

Un article que tous nos hommes politiques, et notamment ceux qui prétendent défendre le libéralisme, devraient lire avec beaucoup d’attention.

 

En un mot et sans résumer l’ensemble de ce texte, il rappelle quelles sont les valeurs adoptées par le Parti libéral-radical suisse, comprenant les principes fondamentaux garants de l’Etat de droit et de la démocratie : « la liberté d’opinion, la liberté de croyance, le droit de pratiquer sa religion... »

 

Et de mettre en garde le politicien libéral qui en viendrait à perdre ces valeurs dans un climat où l’électorat est séduit par des mesures discriminatoires, notamment devant « l’islam galopant ». Monsieur François Modoux donne pour exemple le modèle allemand, qui fort de « l’héritage de la débâcle nazie », défend résolument l’Etat de droit.

 

Une « semaine suisse » donc salutaire, dont on aimerait qu’elle dépasse aussi nos frontières pour dénoncer ce qui se passe ailleurs, notamment en Egypte. Alphonse de Lamartine disait : « Je suis concitoyen de toute âme qui pense ; la vérité, c'est mon pays. »

 

Les élus en Egypte sont en prison. Quel journaliste courageux prendra donc leur défense sans craindre d’être accusé aussitôt de défendre les islamistes ? Sans craindre la désertion de son lectorat ? Comment pourrais-je admettre qu’une rédaction se taise devant tant d’injustices ? Ne fustige en aucun cas et de façon véhémente ce coup d’Etat qui trahit les urnes ? Comme si un peuple assassiné alors qu’il manifeste pacifiquement n’avait pas le droit  que l’on compte ses morts et que l’on désigne clairement ses assassins ?

 

Voyez-vous, « électorat-lectorat », les enjeux sont finalement un peu les mêmes.

 

Et à la perversion de nos démocraties par le populisme correspondent inévitablement certains silences journalistiques, dus à la nécessité de ne pas heurter les opinions dominantes.

 

 

 

 

 

Hani Ramadan

 

Le Temps, 1er octobre 2013

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