Le Prophète - Dieu le couvre de Sa miséricorde - a dit : « L’Islam a certes commencé (comme un) étranger. Il redeviendra, comme il a commencé, (étranger). Bienheureux sont les étrangers. » (At-Tirmidhî)
Dans ce hadith authentique, le Messager de Dieu annonce que l’Islam a été perçu comme une étrangeté au sein de la communauté polythéiste, qui rejetait le petit nombre des croyants affirmant que Dieu est Unique. Les païens se moquaient de la Révélation et refusaient de se plier aux commandements leur interdisant de se livrer au culte des idoles, de manger des charognes, de boire du vin, de forniquer et de se livrer au pillage et au vol.
Puis l’Islam a triomphé. Les tribus et les nations sont entrées par légions dans la croyance monothéiste. Le Prophète a laissé à Médine et tout autour, une nation élevée dans la foi et le bien. Et l’Islam s’est rapidement propagé jusqu’aux confins des continents.
Viendra un temps, nous dit notre Prophète, où les hommes délaisseront la vérité pour se détourner de l’Islam authentique, et se plonger dans le paganisme et la vie libertine.
Alors, ceux qui, en ces périodes obscures, se tiendront fermement à la tradition prophétique, seront des étrangers au milieu des hommes.
N’est-ce pas ce qui arrive aujourd’hui, pour bon nombre de personnes qui cherchent simplement à pratiquer leur foi, et à qui l’on veut imposer une façon univoque de concevoir la liberté ?
Le voile est étrange. Au nom de l’émancipation, on empêche une femme de le porter librement.
Étrange aussi, et inquiétante, cette barbe doublée d’un front marqué par la prosternation.
Et quelle idée absurde de prétendre éduquer ses enfants, en leur enjoignant de préserver leur chasteté et leur virginité jusqu’au mariage ?
« Bienheureux sont les étrangers ! » Littéralement : « Tûbâ revient aux étrangers. » La racine de ce mot t-y-b renvoie à ce qui est bon, agréable, parfumé. L’expression, féminin du superlatif atyab, signifie le meilleur d’une chose, le bonheur, la félicité. Le grand imam an-Nawawî site les acceptions qui ont été donnés à ce terme : tûbâ, selon al-Farrâ’, serait un superlatif qui signifie : « la plus parfumée ». Selon Ibn ‘Abbâs, tûbâ signifie : la joie et la fraîcheur des yeux (ou la consolation). Selon ‘Ikrima « tûbâ revient aux étrangers » a le sens de : combien est grand le bienfait qui leur est réservé ! Selon ad-Dahhâk : la félicité revient aux étrangers. Selon Qatâda, leur revient le meilleur, ce qu’il y a de plus beau. Selon Ibrâhîm, leur reviennent bien et considération. Selon Ibn ‘Ajlân, leur revient un bien continu. On a dit que tûbâ est le Paradis. On a dit que c’est un arbre au Paradis. » An-Nawawî ajoute : « Toutes ces interprétations sont envisageables en ce qui concerne ce hadith. »
Et Dieu sait mieux que nous ce qu’il en est !
Hani Ramadan