Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Révolution

 par Hassan al-Bannâ

 images Banna 3.jpg

Il est dit dans le Coran : « Et dis : "Oeuvrez, Allah verra votre oeuvre, de même que Son Messager et les croyants, et vous serez ramenés vers Celui qui connaît bien le caché et le visible. Alors Il vous informera de ce que vous faisiez". » (Coran, 9, 105)

 

Notre Prophète (Dieu le couvre de Sa miséricorde) nous a enseigné cette invocation : « Ô Grand Dieu ! Je cherche protection auprès de Toi contre le souci et la tristesse. Je cherche protection auprès de Toi contre l’incapacité et la paresse. Je cherche protection auprès de Toi contre la lâcheté et l’avarice. Je cherche protection auprès de Toi contre l’excès de dettes et la domination des hommes. »

 

Ne vois-tu pas que ces paroles sont une Révolution contre toutes les manifestations de faiblesse en l’homme. Contre le souci et la tristesse, contre l’incapacité et la paresse, contre la lâcheté et l’avarice ?!

 

Ils parlaient hier de la Révolution française; ils en parlaient abondamment en affirmant : « Elle a permis d’établir les droits de l’homme, de déclarer ouvertement la liberté, la fraternité et l’égalité. » Ils en ont fait le lever du jour, la clé de l’histoire pour la nouvelle renaissance de l’Occident.

 

Ils parlent aujourd’hui de la Révolution russe ; ils en parlent abondamment. Beaucoup considèrent, à bon ou mauvais escient, qu’elle a rendu justice aux pauvres contre  les riches, a permis de diffuser entre les classes le sens de l’égalité et de déclarer le principe de la justice sociale entre les hommes.

 

Puis ils mentionnent l’Islam qui comprend le message du monothéisme sincère, et beaucoup d’hommes n’y voient qu’une « religion », mot auquel il donne après cela des représentations, des usages et des projections issues de leur imagination, qui leur sont dictées par leurs différentes cultures, et leurs conceptions divergentes. Certains conçoivent que cette religion est faiblesse et démission, et d’autres estiment qu’elle est synonyme de paresse et de fatalisme.

 

D’autres encore ont cette opinion qu’elle se limite à des incantations, des amulettes, de la prestidigitation, des enchantements. D’autres ne dépassent pas l’idée qu’elle se limite à des œuvres cultuelles spirituelles, ou à des rituels formels. Les meilleurs d’entre eux sont cependant ceux qui considèrent qu’elle constitue un lien entre le serviteur et son Seigneur, et qu’elle permet de purifier l’âme et l’ego.

 

Peu sont nombreux ceux qui en saisissent la vérité, et qui cherchent à se représenter en profondeur son but et ses moyens, et qui finissent par comprendre que cette religion constitue un tout complet et global dans la réforme sociale, qui n’omet aucun élément, qu’il soit infime ou important. Il est dit dans le Coran :

 

« Et Nous avons fait descendre sur toi le Livre, comme un exposé explicite de toute chose, ainsi qu'un guide, une miséricorde et une bonne annonce aux musulmans. » (Coran, 16, 89)

 

Bien plus encore ! Il est des personnes qui, du fait de leur ignorance de l’Islam, en viennent à se forger l’opinion la plus illusoire et la plus fausse : ils pensent que c’est l’Islam qui constitue un obstacle sur le chemin de la réforme, et qu’il affaiblit toute détermination à résister et à lutter, qu’il distrait les foules de connaître leurs droits, qu’il est un opium qui les empêche de les réclamer et de combattre pour les obtenir. Pour cette raison, ils livrent à l’Islam une guerre féroce, et ils commettent contre l’Islam le pire des crimes. Ils décrivent ses adeptes, ses savants et ceux qui appellent à la foi comme les partisans du retour en arrière et du retard, les ennemis du progrès et de l’émancipation, ainsi que par d’autres qualificatifs qu’ils ont imaginés et inventés, et que Dieu n’a pas autorisés ! Le Coran affirme :

 

« Ils ne suivent que la conjecture et les passions de [leurs] âmes, alors que la guidance leur est venue de leur Seigneur. » (Coran, 53, 23)

 

Tous ceux-là ont oublié que l’Islam, dans son but et ses moyens, est une grande Révolution devant laquelle l’influence des Révolutions française et russe est amoindrie théoriquement, pratiquement et historiquement.

Une Révolution avec tout ce que comprend ce nom de significations : l’Islam balaie les lieux de corruptions, détruit les tours dressées de la tyrannie, met à jour les jalons d’une vie nouvelle, établissant ses aspirations légitimes sur les fondements les plus solides et sur les principes les plus nobles.  

 

Une Révolutions contre l’ignorance : l’ignorance que l’homme a de sa propre personne, parce que l’Islam a enseigné à l’homme ce qu’est l’homme. L’ignorance que l’homme a de son univers, parce que l’Islam l’a lié à ce monde étonnant par les liens les plus forts.  Il a fait de l’observation continue et de l’application à la réflexion le chemin du savoir et de la connaissance. L’ignorance que l’homme a de son Seigneur, parce que l’Islam a tracé pour les humains le chemin le meilleur pour établir un lien avec l’Unique Créateur et le Juge suprême.

 

Une Révolution contre l’injustice, avec toutes ses significations : injustice du dirigeant contre ceux qu’il gouverne, parce que l’Islam a établi entre les hommes l’entraide, l’égalité et la transparence dans les rapports humains ; parce qu’il a fait connaître à chacun quels sont ses droits et ses devoirs, qu’il a imposé au dirigeant de garder et de préserver les intérêts de sa communauté, et qu’il a mis un terme à toutes les manifestations de la tyrannie, de l’oppression et de la dictature ; un terme à l’iniquité exercée par le riche contre le pauvre. Celui qui vit dans l’aisance est responsable de son frère, qui a des droits déterminés sur ses biens, qu’il ne peut remettre en cause et dont il doit s’acquitter. La loi ainsi que l’Etat veille à ce qu’il applique ces règles en faveur de l’indigent. Le premier Calife a dit ainsi : « Par Dieu, s’ils refusaient de me remettre un ‘iqâl (entendre : une part de la zakât – l’aumône légale – due en chameaux, en moutons ou en bovins) qu’ils remettaient au Messager de Dieu (000), je les combattrais tant que l’épée tiendrait dans ma main. » L’Islam a mis pareillement fin à l’injustice du fort contre le faible. Il n’y a ni force, ni faiblesse en Islam, sinon selon le critère du droit et de la vérité. Le plus fort est donc celui qui est dans son droit, jusqu’à ce qu’il obtienne ce qui lui est dû. Et le plus faible est celui qui agit faussement, jusqu’à ce qu’on lui prenne, selon la justice, ce qu’il doit. En deçà de cette conception, il n’existe plus aucune place pour une foi authentique, serait-ce du poids d’un grain de sénevé. 

 

L’Islam est aussi une Révolution contre toutes les manifestations de la faiblesse, et contre toutes ses formes :

 

La faiblesse des âmes due à la cupidité et au péché.

 

La faiblesse des esprits due à la stupidité et à la stérilité.

 

La faiblesse des corps due aux plaisirs excessifs et à la maladie.

 

Ô vous donc qui êtes intègres !

 

Ne soyez pas injustes envers des réalités que vous ignorez ou que vous faites semblant d’ignorer.

 

Souvenez-vous toujours que si la Révolution française a établi les droits de l’homme et déclaré la liberté, l’égalité et la fraternité ; et si la Révolution russe a aboli les distances entre les classes sociales, et déclarer la justice sociale entre les hommes, - la Révolution islamique suprême a établi tout cela avant 1400 ans, et a cependant devancé les autres, sans pouvoir jamais être rejointe, du fait qu’elle a embelli ce processus par la sincérité et par l’action. Elle ne s’en est pas tenu à des théories philosophiques, mais elle a répandu ces principes  dans la vie pratique quotidienne, en y ajoutant de surcroît le fait de porter très haut l’être humain, de parfaire ses qualités morales, et de permettre le complet épanouissement de ses aspirations spirituelles, afin qu’il jouisse pleinement des deux vies, et qu’il bénéficie des deux bonheurs, sur terre  et dans l’au-delà. Révolution qui a confié la préservation de tout cela à de forts gardiens : une conscience éveillée, le fait de connaître intimement Dieu, la sévérité de la rétribution et l’équité de la loi.

 

Quelqu’un aurait-il quelque chose à ajouter après cela ?

 

-         Ô Grand Dieu, non !

Les commentaires sont fermés.