Voici un poème que nous publions avec l'autorisation de son auteur
Gaza
Tous les matins combien de morts
Faut-il ajouter au décompte,
Combien de cadavres encore
Faut-il ajouter à la honte?
Gaza bombardée, massacrée,
Enfants ciblés, mères en pleurs...
Deux mots viennent à mes pensées:
La lâch'té et le déshonneur
C'est un peuple mis en prison
Qu'on mutile, qu'on asphyxie.
Ecoles, hôpitaux, maisons,
Rien n'échappe au feu des bandits.
Ecrasées l'échoppe et la rue,
Le marché, la chambre aux bonheurs.
Ces deux mots marquent ceux qui tuent:
La lâch'té et le déshonneur
Soldat planqué dans ton blindé
Puissant comme vingt forteresses,
Dont un seul obus va briser,
Sans risque pour toi, vingt jeunesses;
Et toi pilote routinier
'vec tes missiles de l'horreur,
Vous personnifiez à jamais
La lâch'té et le déshonneur
Et toi qui ordonnes, qui penses
Et n'as, 'vec ton état-major,
Pas d'autre choix, dans ta démence,
Que de frapper encore plus fort,
Que d'aller plus loin dans le crime
Et d'infliger plus de douleurs,
Tu incarnes au degré ultime
La lâch'té et le déshonneur
Non la lutte n'est pas égale
Entre mille avions, mille chars,
Cent mille bombes infernales
Et un peuple enfermé, hagard.
Taisez-vous gens de propagande!
Porte-paroles, ambassadeurs,
Ne sont que menteurs qui défendent
La lâch'té et le déshonneur
Voleurs de vallées de collines
Votr' rêv' semble être de saigner
Tous les enfants de Palestine
De les tuer jusqu'au dernier!
Jusqu'où donc ira votre haine?
Vous vous prenez pour des seigneurs...
Mais derrière vous comme une traîne:
La lâch'té et le déshonneur
Et lui et elle et vous d'ici,
Femme ordinaire, simple passant,
Où sont votre rage et vos cris?
Le silence est assourdissant...
Et toi le premier d'entre nous
Veule, qui restes spectateur...
Voici que retombe sur nous
Ta lâch'té et ton déshonneur
Oh...
Combien de temps faudra-t-il pour
Que soient jugés les assassins?
Combien d'années, combien de jours
Pour que la paix ouvre ses mains
Combien de jours, combien d'années
Pour que vienne la fin des pleurs
Combien de temps pour oublier
La lâch'té et le déshonneur?
Michel Bühler
22 juillet 2014