Il est bon de mettre en avant certaines choses qu’il ne faut en aucun cas oublier lorsque l’on parle du « conflit israélo-palestinien »[1].
"Ils n'étaient que des enfants"
Image de 67 victimes civiles de moins de 18 ans massacrées par Tsahal.
D’abord, il ne convient pas de parler de « spirale de la violence », terme qui permet faussement de faire l’économie de la désignation des premiers coupables. La vérité est que le sionisme, défiant le droit international, se livre depuis 1948 jusqu’à nos jours à des agressions multiples. Les dernières en date sont la violence armée exercée par des militaires et des policiers, souillant de leurs bottes la Mosquée Al-Aqsâ à Jérusalem, tuant et blessant des civils. A quoi il faut ajouter les expropriations illégales conduites par des colons à Cheikh Jarrah. Nous n’avons donc pas affaire à une « spirale », mais à un agresseur et un agressé, un colonisateur qui poursuit sa colonisation et un peuple colonisé. L’Etat d’Israël est entièrement responsable du cycle meurtrier dont les civils palestiniens sont les cibles habituelles. Comparer les bombardements de Tsahal et les lancements de roquettes du Hamas relève d’une hypocrisie consommée. C’est pourtant l’argument que des journalistes et des commentateurs de l’actualité nous servent à longueurs d’articles et d’émissions télévisées, en dépit du bon sens.
Ensuite, la question mérite d’être posée : qui sont réellement les terroristes dans cette affaire ? Ceux qui détruisent un pays, volent des terres et expulsent des habitants de leurs maisons, ou ceux qui choisissent de résister par la légitime défense ? Autre hypocrisie journalistique de notre temps : faire passer le résistant pour un terroriste, et le terrorisme d’Etat appuyant la colonisation pour une posture désormais acquise et admise. Pourtant, les peuples ne s’y trompent pas, eux, et les manifestations qui se produisent partout dans le monde en faveur des Palestiniens disent d’une même voix : Assez ! Nous en avons assez de votre veulerie et de votre asservissement aux lobbies sionistes qui dominent votre presse, vos médias et vos politiques en mal de reconnaissance. ASSEZ !
De plus, comme l’a très bien relevé un député belge, si quelqu’un venait chez vous en prétendant que c’est ici chez lui, vous mettant à la rue et vous condamnant à errer sans fin d’une rue pilonnée à l’autre, que feriez-vous ? Et si de surcroît cet agresseur tuait et emprisonnait dans la cour et les caves de votre immeuble, sans retenue, ceux qui persistent à vouloir rester ou revenir chez eux, n’auriez-vous pas le courage de décider de rendre la vie impossible à tous ces faux voisins, qui se réjouissent en famille au coin du feu, alors que les vôtres sont à la rue, les pieds dans la boue et exposés au grand froid ?
Un dernier argument fallacieux viendra s’ajouter encore : vous oubliez que le Hamas veut l’anéantissement des juifs ! Ce qui est faux. Les dirigeants de ce mouvement s’entendent parfaitement avec tous les juifs antisionistes qui dénoncent les exactions commises comme étant contraires aux enseignements de la Torah. Le Hamas sait, tout comme les analystes perspicaces de la situation, tout comme le dit clairement la charte du Likoud, que jamais un Etat palestinien indépendant ne pourra voir le jour quand la colonisation se poursuit.
Voilà le nœud du problème. Et tant que la « communauté internationale » ne sanctionne pas réellement les premiers responsables de la violence, elle est lamentablement complice, et elle ferait mieux de se taire devant la bravoure d’un peuple qui se défend non par fanatisme, mais par justice.
Hani Ramadan
Voir (4 :57) :
Pourquoi parle-t-on toujours de conflit “israélo-palestinien” ?
“Frappes aériennes” ou “bombardements” ? “Expulsions” ou “nettoyage ethnique” ? https://www.facebook.com/watch/?v=548594489484570
[1] Cette expression elle-même n’est sans doute pas appropriée, parce que les violences dans la région sont la conséquence de la colonisation. Voir la vidéo en fin d’article.