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Non à l’islamophobie

Attaque terroriste contre une famille musulmane au Canada[1]

Cela n’est désormais un secret pour personne : l’islamophobie gagne du terrain en Occident, et ses conséquences sont désastreuses.

Premièrement, elle conduit des individus à commettre des « attaques terroristes » contre des civils musulmans. C’est ainsi que le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a qualifié la tuerie perpétrée ce 6 juin 2021 contre une famille musulmane dans le sud de l’Ontario.  Quatre personnes tuées, et un enfant grièvement blessé.  Le maire de London (Ontario), Monsieur Holder, a déclaré : « Soyons clairs, il s’agit d’une tuerie de masse perpétrée contre des musulmans, contre des Londoniens, enracinée dans une haine indescriptible. »

Deuxièmement, l’islamophobie se propage à travers les médias et une certaine presse qui distillent à doses répétées, semaine après semaine, le sentiment que l’islam et les musulmans représentent un danger qu’il faut éliminer à la racine. Et ceux qui sont gagnés par ce sentiment nocif ne parviennent plus à nuancer leur approche d’une réalité qui leur échappe. Ils se figurent le monstre que l’on ne cesse de leur décrire, et que désormais ils projettent comme étant l’ennemi.

À cela s’ajoute, troisièmement, la lâcheté de ceux qui se servent de la peur de l’islam comme d’un argument politique pour gagner des voix. En France, par exemple, on provoque le séparatisme que l’on prétend combattre en considérant les pratiques religieuses comme une forme de radicalisation. En Suisse, le peuple en grand nombre n’a guère fait mieux, en confondant minarets et missiles, en s’engouffrant dans toute sorte de manœuvres menées par les partis d’extrême-droite pour restreindre les droits des musulmanes et les empêcher de vivre selon leurs convictions. Ou encore, en remettant en cause le droit à la présomption d’innocence pour prévenir le terrorisme, proposition envisageable en climat islamophobe quand les cibles désignées sont les musulmans.

Enfin, il est ahurissant d’observer que les records d’audience servent de justification à l’octroi de tribunes médiatiques à ceux qui propagent cette haine, et dont on défend la prétendue audace au nom de la liberté d’expression. Mais de quelle liberté parle-t-on ? Celle d’étaler une obsession qui traduit une volonté de guerre civile, comme le fait Zemmour, plusieurs fois condamné pour appel à la haine, et qui cependant s’exprime partout à la télévision et dans la presse afin de vomir son exécration, et mobiliser ceux qui bientôt passeront à l’acte ?

Du Canada s’élève une voix qui nous invite à revenir à la raison, à privilégier le dialogue. Elle fait écho à celle qui nous était parvenue de Nouvelle-Zélande, où l’ensemble des citoyens ont eu l’intelligence de s’unir contre la violence et de respecter les convictions de chacun.

Il faut mettre un terme à l’islamophobie. Un terme à l’ignorance qui engendre la peur.

Hani Ramadan

Les quatre victimes mortes dans l'attaque posaient il y a quelque temps pour une photo de famille dans un parc.

Salman Afzaal, 46 ans, sa femme Madiha Salman, 44 ans, leur fille Yumna Afzaal, 15 ans, et la mère de Salman Afzaal, Talat Afzaal, 74 ans, ont tous été tués après avoir été percutés par un camion noir alors qu'ils se promenaient sur le chemin Hyde Park, dimanche soir, à London.

Discours de Justin Trudeau

https://video.lefigaro.fr/figaro/video/partager/6257938252001

[1] Je n’ai par ailleurs vu aucune couverture médiatique dans notre presse locale. Pourtant, il s’agit d’un événement d’une grande importance :

 « La police de London avait affirmé lundi que le suspect, Nathaniel Veltman, 20 ans, avait délibérément foncé sur une famille musulmane avec son pick-up dans le cadre d'un acte "prémédité et planifié, motivé par la haine".

L'attaque a coûté la vie à trois générations de la famille Afzaal, originaire du Pakistan: Madiha, 44 ans, étudiante doctorante dans le domaine de l'environnement, son mari Salman, 46 ans, leur fille Yumna, 15 ans, et la grand-mère, âgée de 74 ans, selon un communiqué de la famille. Le fils du couple, âgé de neuf ans, a été grièvement blessé, mais ses jours ne sont pas en danger.

Elle a également ravivé le souvenir douloureux d'une fusillade de masse dans une mosquée de Québec en janvier 2017, considérée comme l'une des pires attaques du genre dans un pays occidental, avant celle de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, en 2019. » Hommage de milliers de Canadiens à une famille musulmane tuée - Le Point

 

 

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